Journal C'est à Dire 177 - Juin 2012

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V A L D E M O R T E A U

Morteau

Le proviseur du lycée a pris sa retraite (forcée ?)

l’établissement scolaire au G.R.E.T.A., défaut qui, à notre connaissance, n’a pas été prou- vé. Bernard Poly aurait donc été sanctionné. Des allégations far- felues si l’on en croit le Recto- rat. “C’est faux répond l’institution. Il n’y a pas eu de sanction de type mise à pied à l’égard du proviseur du lycée de Morteau. Monsieur Poly a fait une demande pour partir en retraite. D’un point de vue administratif, tout était clair. Elle lui a été accor- dée. Ce n’est pas la pre- mière fois qu’en France un proviseur quitte son poste avant la fin de l’année.” Soit. Il n’empêche que la manière de faire est tout de même assez inha- bituelle. Lorsqu’on interroge les ensei- gnants du lycée sur le sujet, les avis sont partagés. Beaucoup pensent que Bernard Poly a bel et bien été invité à partir, sur- pris par la rapidité avec laquel- le il a quitté ses fonctions sans signes avant-coureurs. “Le jour de son pot de départ, il expli- quait pour se justifier qu’il ne

voulait plus gérer la pénurie de postes. C’était un homme de tempérament. Il avait son franc- parler. Il n’était pas en odeur de sainteté auprès du Rectorat” esti- me un professeur. Parmi les rai- sons non-officielles qui auraient pu lui coûter sa place, il y a le manque d’assiduité du provi- seur qui avait la réputation d’expédier les conseils de clas- se en un quart d’heure. Mon-

sieur Poly était semble- t-il souvent absent. Cela aurait pu lui être reproché par sa hié- rarchie. “Il n’était pas très présent remarque un syndicat ensei- gnant. Il a suscité des inimitiés. Mais il était

“Il n’était pas très présent.”

Bernard Poly (photo archive Càd) a dirigé le lycée de Morteau pendant presque cinq ans. Une personne assure l’intérim depuis qu’il est parti en retraite.

À soixante ans passés, Bernard Poly n’a pas attendu la fin de l’année scolaire pour partir en retraite. Début mars, à la sur- prise générale, le proviseur du lycée Edgar-Faure à Morteau a dit adieu à l’Éducation nationale. “On ne s’y attendait pas, d’autant qu’il nous avait laissé entendre qu’il avait l’intention de rester en activité encore quelque temps,

En ce moment, les spécu- lations vont bon train au lycée de Morteau suite au départ précipité du provi- seur de l’établissement qui n’a pas attendu la fin de l’année pour prendre sa retraite.

jusqu’à 65 ans” rapporte un employé du service administratif. Bernard Poly qui a passé presque cinq ans à la tête de l’établissement scolaire assume pleinement cette décision qui selon lui n’avait rien de cava- lière. “Un peu de fatigue sans doute” justifie-t-il. “J’ai pris ma retraite. J’étais en âge de le fai- re. C’est vrai, je ne suis pas allé à la fin de l’année scolaire, car

sur le plan de la retraite je n’avais rien à y gagner” explique-t-il. Dont acte. Cependant, son départ préci- pité a semé le doute au lycée de Morteau. Suffisamment en tout cas pour faire enfler la rumeur selon laquelle le proviseur aurait plutôt été débarqué par le Rec- torat suite à un défaut de ges- tion financière dans le cadre de la convention qui lie

un homme ouvert, de dialogue, avec lequel nous avons pu tra- vailler. C’est important aussi.” Les spéculations vont bon train autour du départ du proviseur. S’il y a peut-être un fond de véri- té dans les interprétations qui en sont faites, il n’y a pas enco- re de preuve pour contredire la version officielle d’une retrai- te en bonne et due forme. T.C.

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