Journal C'est à Dire 177 - Juin 2012

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É C O N O M I E

Médias TicTacTv attend son heure

L e dossier était béton, bien ficelé, préparé depuis deux ans par Fabien Jeanney, ingé- nieur en électronique et en télécommunications, ancien de T.D.F. Franche-Comté, qui a répondu à l’appel à projet lancé par le C.S.A. en décembre 2011. Et c’est le 10 mai, après deux ans de pré- paration, que le verdict devait tomber (le résultat est donné une semaine plus tard) sur cet- te future télévision régionale, “sorte de France Info télévisé” comme le définit Fabien Jean- ney, le responsable de la socié- té F.J. Médias créée pour l’occasion, suite au reclassement professionnel dont il a pu béné- ficier après un plan de départ volontaire négocié au sein de T.D.F. TicTacTv, c’est le nom choi- si, doit émettre 24 heures sur 24, “avec 88 % de programmes locaux. Ce sera à 50 % une chaî- ne d’information locale” annon- ce M. Jeanney qui devrait embaucher au lancement de l’antenne “entre 16 et 20 sala- riés.” Devant le C.S.A., un deuxiè- Porté par un ancien salarié de T.D.F., un projet de télé régionale attendait le feu vert du C.S.A. Démarrage des programmes attendu dès la rentrée de septembre, sur le canal 20 de la T.N.T., avec Éric Galliano en chef des programmes.

Fabien Jeanney (en haut à droite) et l’équipe de départ de TicTacTv.

me projet avait été lancé plus récemment, porté par Radio Star, basée en Haute-Saône. TicTacTv doit couvrir la quasi- totalité de la région Franche- Comté, à l’exception de la par- tie Sud du Jura. En qualité de directeur des programmes, Fabien Jeanney a convaincu Éric Galliano, ex-animateur dans les années quatre-vingt- dix sur TF1, venu refaire sa vie à Besançon. Le responsable édi- torial et journaliste reporter d’images sera Fabrice Barbier, un ancien de Radio France et de France 3. La direc- tion technique est confiée à Éric Breton, responsable de la cel- lule vidéo de l’université des sports de Franche-Comté. L’équipe sera complétée par des

présentateurs, un responsable technique, des techniciens vidéo ainsi qu’une équipe de com- merciaux, puisque cette télévi- sion privée devra à la publicité la majeure partie de ses res- sources. “Nous ferons aussi appel régulièrement à des chroni- queurs pour animer des rubriques” note le porteur de projet. L’information locale en continu constituera donc l’ossature de cette nouvelle chaî- ne de télévision, avec météo locale, trafic routier, journaux télévisés et talk-shows en mati- nale, à midi, en début et en fin de soirée, le tout en direct. Le reste de la journée, des émis- sions que l’on promet “inno- vantes” traiteront de thèmes aussi variés que le cinéma, la

vie des entreprises, le forum de la presse, l’artisanat, l’événementiel, la musique ou encore le coaching sportif. Aujourd’hui en France, près de 60 chaînes locales privées de télévision existent. Les ini- tiateurs de cette future chaîne de la T.N.T. (canal 20) la pré- sentent comme “un service de télévision de proximité de qua- lité allant encore plus près des gens, venant en complément de France 3 Franche-Comté.” L’objectif de Fabien Jeanney est d’arriver à l’équilibre finan- cier au bout de la troisième année avec un budget prévi- sionnel de plus d’1,8 million d’euros la troisième année, qu’il reste à affiner. J.-F.H.

Ouvert le dimanche midi Fermé le lundi après-midi

Menu du jour Tripes-Tête de Veau 1 er mardi du mois

JUIN

Lapin aux poires sauce Gorgonzola Dimanche 3 Juin

Dimanche 10 Juin

Langue de bœuf forestière Dimanche 17 Juin

Mardi 24 Juin

Poulet aux morilles

Bœuf à la Hongroise

21 rue Neuve -25500 MORTEAU - Tél. 03 81 67 01 21

Mont d’or Agnès Ambert porte plainte contre des fromagers

A gnès Ambert hausse le ton. Le 23 avril, la présidente de l’association “Sangles du Haut-Doubs” a porté plain- te contre les fabricants de mont d’or d’appellation d’origine contrôlée qui utili- sent des sangles d’importation des pays de l’Est. Lasse d’avoir le sentiment de parler à des

pour les analyser. L’examen avait révélé une contamination au cadmium, un métal lourd, à des degrés variables : 0,013 mg/kg pour les sangles les moins contaminées. La dose était 400 fois supérieure pour d’autres. L’affaire en était res- tée là, mais cette question sani- taire pourrait bien ressurgir et faire débat dans le cadre de cet- te procédure judiciai- re. Les membres de l’association “Sangles du Haut-Doubs” l’espèrent, eux qui ne digèrent pas que pour que quelques centimes d’euros, les fromagers préfèrent les sangles d’importation aux leurs qu’ils lèvent sur les résineux d’ici. Les sangliers locaux disent ren- contrer des problèmes écono- miques liés à la difficulté qu’ils ont à écouler leur production. “Je voudrais rappeler ce qu’est le terroir à ceux qui le confon- dent avec le tiroir-caisse” décla- re Agnès Ambert avant d’ajouter : “À une époque où l’on parle du produire en France, je veux un mont d’or 100 % fran- çais. Si certains fabricants ont vendu leur âme pour deux cen- times d’euros, il ne faut pas qu’ils oublient que les sangliers du Haut-Doubs font partie du patri- moine franc-comtois.” T.C.

La présidente de l’association “Sangles du Haut-Doubs” vient de porter plainte contre les fabricants de mont d’or qui utilisent des sangles d’importation des pays de l’Est.

murs depuis trop long- temps, elle espère par cette démarche judi- ciaire jeter un pavé dans la mare de l’A.O.C. mont d’or qu’elle juge “caduque

“Tromperie des consom- mateurs.”

à partir du moment où les fabri- cants utilisent des sangles d’importation” dit-elle. Actuel- lement, 60 % des sangles d’épicéa qui servent à main- tenir le fromage à l’intérieur de sa boîte en le parfumant en même temps sont importées. Un non-sens pour Agnès Ambert car cela ne colle pas avec ce que devrait être un produit de ter- roir dont l’A.O.C. garantit l’origine géographique. “C’est une tromperie pour les consom- mateurs. Ils doivent être infor- més. Il faut réviser l’obtention des A.O.C. surtout à l’heure où les gens demandent de la tra- çabilité.” Rappelons qu’en 2008, la répression des fraudes avait prélevé des sangles au hasard chez les fabricants de mont d’or

5 millions de mètres de sangles sont nécessaires pour la production de mont d’or. Selon les fromagers, les sangliers locaux ne peuvent pas en produire autant actuellement.

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