Journal C'est à Dire 177 - Juin 2012

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Politique L’association des maires du Doubs fête ses 90 ans L’assemblée générale des maires du Doubs était l’occasion cet- te année de célébrer le 90 ème anniversaire de cette association présidée par Christine Bouquin, association importante pour les communes, échelon de base de la République.

L’ association des maires du Doubs (A.M.D.) est née de l’initiative de Charles Krug, alors maire de Besançon, en 1922. Le pre- mier magistrat de la capitale régionale décidait alors de réunir pour la première fois ses collègues du département afin de constituer une asso- ciation amicale. Une initia- tive aussitôt couronnée de suc- cès puisque dès cette première invitation, plus des deux tiers des communes y adhérèrent. L’objectif était alors d’étudier toutes les questions se rap- portant aux intérêts commu- naux et de resserrer les liens entre les maires du Doubs. Mission originelle, que, com- me ses prédécesseurs, Chris- tine Bouquin, maire de Char- quemont, poursuit. La raison d’être de l’A.M.D. était dès sa création et reste aujour- d’hui encore l’envie de resser- rer les liens qui doivent exister entre tous les maires et prési- dents d’établissements publics

de coopération intercommu- nale du Doubs, et au-delà “de partager les expériences, les dif- ficultés et les questionnements” souligne la présidente. Com- mune une interface, afin d’alerter sur les dysfonction- nements, elle se doit d’intervenir

l’association. Et comme tout réseau, afin d’être utile à ses adhérents, l’A.M.D. a à cœur d’informer les maires sur toutes les questions se rap- portant à la vie communale et à la coopération intercommu- nale en assurant des conseils en matière administrati- ve, juridique ou finan- cière. Une mission de conseil et d’assistance qui s’accompagne d’indispensables rendez-vous de formation des édiles. Dans sa conclusion, soucieuse de bien rappeler que l’A.M.D. n'a aucun caractère politique ni religieux, Christine Bouquin

a souligné qu’elle travaille “en respectant l’équilibre entre com- munes urbaines et rurales, quel- le que soit la taille de celle-ci, avec le souci permanent de tra- vailler ensemble.” Quant à l’avenir de l’association, la pré- sidente a invité ses collègues à réfléchir à “l’évolution de la société, de la responsabilité de l’élu, de la place de chaque col- lectivité territoriale.” Un enjeu important quand on sait que le maire est l’élu préféré des Fran- çais, celui en qui ils ont la plus confiance. Sans doute parce qu’il incarne une valeur qui dépas- se tous les clivages partisans : la proximité.

auprès du représentant de l’État et auprès des représentants des col- lectivités territoriales en faveur de ses

Le maire, élu préféré des Français.

membres qui rencontreraient des problèmes dans l’exercice quotidien de leur mission. “Por- ter notre voix, nos doutes, nos espoirs” insiste Christine Bou- quin en évoquant le rôle de

Politique Joseph Parrenin, un des plus anciens maires du Haut-Doubs Conseiller municipal dès 1965, Joseph Parrenin est surtout maire depuis 1979. D’abord de Thiébouhans, 170 habitants, jusqu’en 1995 puis de Maîche, 4 300 habitants. Un long parcours politique qui l’a aussi conduit à devenir conseiller général, conseiller régional et député.

Christine Bouquin préside l’association des maires du Doubs depuis 2001.

“ Q uand j’ai été élu mai- re la première fois, je n’avais aucune idée de ce que représentait cette fonc- tion” explique Joseph Parrenin. Une époque où la tutelle des ser- vices de l’État était bien pré-

maire de Maîche, Joseph Par- renin est moins sollicité pour ce type d’interventions et il concède volontiers que dans une petite commune “le maire est toujours au front. D’autant qu’il n’y a plus comme avant d’autres

du contrôle a priori, de la tutel- le de l’État sur les collectivités locales. ” Une évolution signi- ficative qui se poursuit aujour- d’hui avec le développement de l’intercommunalité : “ On n’a plus comme auparavant les pro- blèmes de jalousie entre petites et grandes communes. Le climat est plus serein. Chacun a pris conscience de l’intérêt de rai- sonner en terme de territoire, au-delà de sa propre commu- ne.” Un dynamisme intercom- munal qui satisfait pleinement celui qui, maire depuis 33 ans est aussi aujourd’hui président de la communauté de com- munes du pays de Maîche.

sente “avec un contrôle a priori” poursuit-il. “On sentait la présence du pouvoir politique.” Dans son village de Thié- bouhans à l’époque, les

personnes référentes comme le curé ou l’instituteur vers qui les habitants se tour- naient volontiers.” Durant toutes ces

“Il n’y avait pas d’impôts locaux.”

investissements étaient très limités et chose impossible aujourd’hui, “il n’y avait pas de fiscalité locale, pas d’impôts locaux.” Les ressources tirées de la forêt suffisaient en effet à couvrir les dépenses et la population locale, comme dans trente autres villages du dépar- tement, n’avait pas à être sol- licitée. Concernant les attributions du maire, entre un village et une ville, “les règles de fonctionne- ment sont les mêmes” explique l’édile. “Le code général des col- lectivités territoriales s’applique pour tout le monde, quelle que soit la taille de la commune.” Bien sûr, il y a des différences car là où le maire doit gérer cer- taines situations dans un vil- lage, ce sont les services de la ville qui s’en occupe. “ Je n’irais plus aujourd’hui couper un arbre tombé sur la route comme je l’ai fait à Thiébouhans.” De fait,

années de mandat, Joseph Par- renin note une grande diffé- rence entre hier et aujourd’hui : les lois de décentralisation ini- tiées dès 1982. “Une vraie rup- ture” estime-t-il. “C’était la fin

Joseph Parrenin est maire depuis 1979.

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