Journal C'est à Dire 177 - Juin 2012

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P L A T E A U D E M A Î C H E

On a trouvé… de l’eau ! La population est invitée à restreindre sa consommation d’eau mais les collectivités doivent anticiper et trouver de nouvelles sources de ce précieux liquide. Exemple à Maîche. Consommation

Saint-Julien-lès-Russey : comment consulter les citoyens ? Débat Le dossier de création d’une commune nouvelle entre Bonnétage et Saint-Julien-lès-Russey avance doucement. L’idée d’une consultation de la popu- lation est toujours en suspens. D epuis quelques mois, se basant sur la loi de réfor- me des collectivités territoriales de décembre 2010, les deux municipalités ont opéré un rapprochement en vue de fusionner. Idée soutenue par les maires des deux villages et appuyée par lamajorité de chacun de leurs conseils municipaux. Mais très vite, un collectif a souhaité que la population soit associée à ce projet et qu’elle se prononce, pour ou contre. Le collectif mis en place à Saint-Julien-les-Russey expli- quait dans le N° 175 de C’est à dire que la consultation paraissait possible sur les bases de ce que prévoit le code général des collectivités territoriales. Pierre Burne- quez, responsable du collectif, explique : “Nous avons trou- vé deux communes en Seine-Maritime où une telle consul- tation a été mise en place”, à Bihorel et Bois-Guillau- me. La population locale a été invitée à se prononcer et au final, les conseils municipaux ont choisi la fusion mal- gré l’avis des habitants qui il est vrai ne s’étaient que très peu mobilisés (moins de 50 % de participation). Pierre Burnequez revient sur les démarches entreprises : “Nous avons lancé une pétition pour demander qu’un réfé- rendum soit organisé. Résultat : 104 signatures sur 112 électeurs.” Et parmi les signataires, le maire Samuel Arnoux et l’ensemble du conseil municipal. Il s’explique : “En tant que maire, j’ai envoyé cette pétition à la sous- préfecture de Pontarlier qui une nouvelle fois a répon- du qu’un référendum est illégal en pareil cas. La loi prévoit que c’est au conseil municipal de décider.” De leur côté, les opposants ont saisi le préfet de Région pour avoir un autre avis. Pour montrer sa bonne foi, le maire a donc proposé une autre solution qui pourrait être mise en place assez rapi- dement : un sondage auprès de tous les électeurs de Saint- Julien-lès-Russey qui auraient en main les arguments de chacune des parties. Le processus démocratique suit donc son cours.

ter sans risque cette eau. Car la source qui peut fournir jusqu’à 3 600 m 3 par jour ne suffisait plus, passant en pareille situation sous la barre des 3 000 m 3 de débit avec en parallèle une hausse de la demande. Équation difficile pour le président du syndicat, ancien professeur de mathématiques : “L’Agence régionale de la santé nous a demandé de trouver une solution que le recours à la riviè- re” précise Pierre Jacquet et ce pour alimenter les habitants com- me le bétail : “Une vache, c’est 100 litres d’eau par jour.” Le S.I.V.U. s’est donc tourné vers un géologue et des spécialistes du forage pour entamer une pros- pection. Et le Graal a été trouvé entre Goumois et Blanchefontai- ne. Arrivée à une profondeur de 153 mètres, l’imposante machine a trouvé une nouvelle source. “Un explique le président. La nouvel- le source aurait selon les premiers calculs un débit de 150 m3 par heure, soit 3 600 par jour. “Des essais de pompage et des analyses seront effectués très rapidement. On saura ainsi si cette eau est uti- lisable. Et si c’est le cas, la source sera reliée à la station de traite- ment” poursuit Pierre Jacquet. Les habitants du plateau de Maîche, tout comme le bétail, pour- raient ainsi voir venir une éven- tuelle sécheresse avec l’assurance que la ressource en eau sera suf- fisante. tubage en inox et en ciment permet de proté- ger le site pour qu’il n’y ait pas de perturbations liées au terrain ou à la proximité du Doubs”

L e S.I.V.U. de l’eau du pla- teau maîchois regroupe à ce jour 19 communes, ce qui représente 12 500 habi- tants à alimenter au quotidien. “Nous produisons 1,13 million de m3 par an dont 80 % sont factu- rés” explique le président Pierre Jacquet : “Ce rendement est bon car nous avons beaucoup investi pour améliorer les 250 km de réseaux : 10 millions d’euros depuis 2005” poursuit le responsable pre- malgré l’augmentation du nombre de clients “grâce en partie à la sen- sibilisation des enfants” , un autre problème était à résoudre d’urgence : trouver une nouvelle source. Le syndicat ne disposait en effet jusqu’alors que d’une seule res- source en eau. Aussi, en cas de sécheresse comme en 2003 et 2009, le débit s’est avéré trop faible. “Il a fallu puiser dans le Doubs à hau- teur de 20 % de nos besoins” explique le président. Une métho- de possible car la station de Blan- chefontaine est capable de trai- nant notamment l’exemple de la rénovation de la sta- tion de traitement de Blan- chefontaine. Mais, même si la consommation glo- bale a tendance à stagner

“Une vache, c’est 100 litres d’eau par jour.”

Il a fallu forer à plus de 150 m pour trouver la nouvelle source.

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