Journal C'est à Dire 177 - Juin 2012

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D O S S I E R

Le défenseur des valeurs du centre Investi par les instances du MoDem, cet entrepreneur de 41 ans défend les idées “humanistes” de François Bayrou. Il faut éviter une concentration du pouvoir entre les mains des deux grands partis dit-il. MoDem - Christian Petit

Christian Petit : “L’urgence est la mise en place d’un mécanisme économique de prise en compte de la proximité de la Suisse.”

pays selon des critères de jus- tice et d’équité. On ne doit pas isoler le financement d’une seu- le entité comme les collectivités locales, car ceci entraîne la mul- tiplication des taxes spécifiques. Chaque taxe ou autre impôt spé- cifique induit des notions d’exonération ou de niche qui nuisent à l’égalité. Càd : Comment doit-on appré- hender la question indus- trielle pour le Haut-Doubs où des entreprises ferment leurs portes ? C.P. : Nous avons certes, la chan- ce d’avoir la Suisse qui nous four- nit une quantité importante d’emploi, mais nous avons aus- si la malchance d’avoir la même Suisse qui vide nos entreprises d’un certain savoir-faire et de ressources humaines importants. Les conditions d’emploi par les entreprises dans les zones fron- talières devraient être différentes pour permettre de conserver une attractivité économique et socia- le. Il s’agit de réfléchir à cer- taines formes d’exonération de charges ou d’impôt sur les hauts salaires pour que les salariés puissent être mieux payés. Il s’agit aussi de réfléchir à ce que nous pourrions proposer comme avantages ou services à nos sala- riés locaux. Je pense à des crèches ou autres services, des assurances ou formes de prévoyance, etc. Càd : Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de tourisme ? C.P. : Il me semble que le Haut- Doubs est une vraie de terre de tourisme, avec des centres

faire et notre patrimoine. Il est notre premier ambassadeur. Càd : Quelle est votre posi- tion sur le contournent de Pontarlier et comment comp- tez-vous peser ? C.P. : Les infrastructures rou- tières dans les zones monta- gneuses sont souvent un casse- tête. De plus, il y a beaucoup de difficultés pour réunir les moyens financiers permettant de réaliser les ouvrages néces- saires aux stricts désenclave- ments des communes comme Pontarlier ouMorteau. Je n’aurai pas de baguette magique per- mettant cela. Il s’agit donc de répondre aux besoins avec d’autres angles de réflexion, com- me l’aspect sur les flux de cir- culation globaux pour détourner plus tôt, et sur les modes de dépla- cement pour les moyennes et longues distances afin de limi- ter le nombre de véhicules sur nos routes. Càd : À quoi devrait ressem- bler une bonne réforme de la décentralisation et des col- lectivités ? C.P. : Cette bonne réforme ne peut pas être réalisée par des “mesurettes” ou d’une maniè- re unilatérale. La fiscalité glo- bale de notre pays doit être refon- dée et repensée pour intégrer certes, le financement des col- lectivités locales, mais aussi celui de notre modèle social. L’ensemble des revenus doit par- ticiper au financement de notre

C’ est à dire : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces légis- latives ? Christian Petit : Je suis candi- dat pour deux raisons principales. Il s’agit tout d’abord de défendre les valeurs humanistes du centre défendues par François Bayrou. Depuis 2007, je suis profondé- ment marqué par la cohérence de la politique qu’il défend. Pour rappel, il s’agit de trois piliers (Produire, Instruire, et Recons- truire) avec la lutte contre les déficits et les inégalités par la mise en place d’une stratégie industrielle et économique, la défense de l’éducation par la refon- te de notre modèle éducatif, et enfin la lutte contre les abus de pouvoir et la corruption avec l’introduction de proportionnel- le et la mise en œuvre d’un ensemble de mesures de morali- sation de la vie politique. La deuxième raison est triviale : les mouvements politiques sont finan- cés essentiellement par le nombre des suffrages aux législatives : chaque parti doit être présent dans le plus de circonscriptions pour assurer son financement. Càd : Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ?

C.P. : Je suis un ardent défen- seur de la pluralité et il faut évi- ter une concentration de pouvoir trop importante des deux partis principaux. C’est l’occasion pour les citoyens de montrer qu’ils veulent autres chose qu’un simple droite-gauche stérile. Le mou- vement démocrate est un parti indépendant qui défend une poli- tique juste et non pas un camp ! Càd : Si vous êtes élu, quels dossiers porterez-vous en prio- rité sur la circonscription ? C.P. : Il me semble que l’urgence est la mise en place d’un méca- nisme économique de prise en compte de la proximité de la Suisse, pour la défense des emplois et des entreprises de notre région frontalière. Càd : Quel est selon vous le rôle d’un député sur sa ter- re d’élection, de cet élu dont la fonction première est de voter les lois ? C.P. : Il est pour moi évident que si le rôle premier d’un dépu- té est d’être présent à l’Assemblée Nationale, il se doit tout de même de défendre sa terre d’élection. Il ne s’agit pas d’orienter les lois en faveur d’un territoire sur un autre, mais de faire la promotion permanen- te de notre culture, notre savoir-

comme Métabief et Chapelle- des-Bois. Simplement, l’envergure de notre proposition de produits touristiques est trop faible. Enco- re une fois, il nous manque le recul nécessaire à la création d’une vraie industrie touristique locale. Il nous faut une meilleu- re adéquation entre les donneurs d’ordres (agence de voyages) et les offres. L’orientation vers un tourisme vert respectueux de l’environnement est la meilleu- re car elle nous permet un déve- loppement modéré avec des struc- tures d’accueil plus petites et familiales. Le tourisme, c’est aus- si l’opportunité de défendre notre gastronomie et notre région dis- pose d’un patrimoine de qualité qu’il faut protéger et faire connaître. Càd : Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées dans la circonscrip- tion en matière d’environnement ? C.P. : Les sujets précédents intro- duisent déjà quelques notions res- pectueuses de l’écologie, comme la bonne gestion de la question des transports et celle du tou- risme vert. En ce qui concerne le bâtiment, comme il est plus facile de construire une maison “bio-climatique” en région P.A.C.A. qu’à Mouthe, les questions

d’isolation et du mode de chauf- fage sont primordiales pour notre région. Je suis personnellement un défenseur de l’énergie solai- re et thermo-dynamique, car il est plus facile et respectueux de l’environnement de déplacer les calories fournies par le soleil ou présentes dans l’air que de les produire. Ces technologies ne pro- duisent pas non plus de gaz à effet de serre. Le sujet du nucléaire est aussi très important et si je ne suis pas favorable à un déman- tèlement rapide de nos centrales. Mais je suis convaincu que c’est une énergie qui doit être de tran- sition. Le remplacement de cette énergie doit être imaginé. Seule la nature de l’énergie de rem- placement doit nous permettre de définir son calendrier et non un dogme abrupt. Càd : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? C.P. : La réponse sera assez cour- te : oui, il me semble que le salai- re est juste. En contrepartie, nous défendons le “non-cumul des mandats”, l’obligation de présence physique lors des votes et la retenue sur indemnités si absence injustifiée et fré- quente. Propos recueillis par J.-F.H.

Publi-information L’entreprise Myotte change de mains Installée à Pierrefontaine-les-Varans, l’entreprise du bâtiment qui maîtrise plusieurs savoir-faire dans le domaine de la construction vient d’être reprise par David Guillaume.

À 35 ans, après avoir acquis une solide expé- rience professionnelle de contremaître dans le domaine de la construction, David Guillaume a endossé le costume d’entrepreneur dès qu’il en a eu l’opportunité. Elle s’est présentée fin 2011, date à laquelle il a repris la société Myotte à Pierrefon- taine-les-Varans. Cette entre- prise familiale créée dans les

années soixante qui emploie une vingtaine de salariés a plusieurs métiers. Elle est spécialisée en charpente, cou- verture, zinguerie, chauffage et sanitaire. La société s’est appuyée sur la maîtrise de ces savoir-faire pour étendre son activité à la fabrication de maisons ossature bois. Elle intervient donc tant le domai- ne de la rénovation que de la construction neuve.

C’est cette diversité des com- pétences qui a poussé David Guillaume à s’engager dans ce projet de reprise de la socié- té désormais baptisée S.A.R.L. Myotte - Guillaume. Souple et réactive, la société s’adapte aux attentes du client. “Actuel- lement, nous avons des demandes de particuliers qui veulent s’investir dans leur projet d’habitat. Ils nous demandent qu’on leur livre une maison hors d’eau hors d’air, et eux se chargent de réa- liser les travaux intérieurs. Nous restons à leur écoute pour les conseiller” explique David Guillaume, le nouveau gérant. Le projet peut être plus abou- ti. “Nous avons un bureau d’étude qui dessine les mai- sons ossature bois au cas par Un exemple de maison ossature bois fabriquée dans les ateliers de Pierrefontaine-les- Varans.

David Guillaume est le nouveau responsable de l’entreprise familiale gérée jusque-là par Jean-Pierre Myotte.

givore. “Pour cela, on propose une isolation par l’extérieur qui permet de réduire consi- dérablement la consommation d’énergie. On laisse au client le choix du revê- tement qui dépend de la situation géogra- phique de l’habitation et son exposition aux intempéries” précise David Guillaume. Les savoir-faire de cette entre-

prise du bâtiment sont certi- fiés par la qualification Qua- libat qui est une référence dans la profession. Un gage de qualité et de sérieux pour la clientèle. Par ailleurs, l’entreprise compte parmi son personnel un ouvrier spécia- lisé dans le dépannage chauf- fage - plomberie. Le service dépannage est assuré du lun- di au vendredi et le samedi en cas d’urgence.

cas. Elles ont les caractéris- tiques souhaitées par le client.” L’exigence peut être poussée jusqu’au B.B.C. (bâtiment bas- se consommation).

Aujourd’hui, les incita- tions sont fortes pour réduire la consomma- tion d’énergie. M.G. Bois Habitat apporte donc

“L’isolation par l’extérieur.”

des solutions aux particuliers qui veulent rénover leur loge- ment afin qu’il soit moins éner-

5, rue du Pavre Pierrefontaine-les-Varans

Tél. : 03 81 56 00 93 Fax : 03 81 56 05 20

www.myotte-guillaume.fr myotteguillaume@orange.fr

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