Journal C'est à Dire 177 - Juin 2012

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D O S S I E R

E.E.L.V. - François Mandil Il défend un autre développement pour le Haut-Doubs Le jeune conseiller municipal pontissalien écologiste défend sans faillir les thèses de son mouvement. Tout à fait adaptables selon lui, au Haut-Doubs et à ses problématiques.

François Mandil : “Trop sou- vent, les députés se comportent comme des représen- tants de commerce.”

C’ est à dire : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces légis- latives ? François Mandil : Les légis- latives sont à mes yeux l’élection la plus importante, puisque les députés sont les représentants du peuple français dans son inté- gralité. L’Assemblée Nationale devait être une juste représen- tation de la diversité des citoyens. Càd : Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? F.M. : Gauche traditionnelle et droite ont alterné au pouvoir depuis des années mais elles n’ont pas été en mesure de répondre aux attentes fonda- mentales. Les générations qui viennent savent qu’elles vivront dans de moins bonnes conditions sanitaires et économiques que celles de leurs parents. L’écologie place le savoir, la culture, les relations sociales, l’harmonie avec notre environnement natu- rel et humain au cœur des pré- occupations. Ce choix de socié- té est le seul à pouvoir assu- rer la sauvegarde de l’humanité. Càd : Si vous êtes élu, quels dossiers porterez-vous en prio- rité sur la circonscription ?

Partant du constat que les citoyens attendent souvent tout de leur député, quel est selon vous le rôle sur sa ter- re d’élection, de cet élu dont la fonction première est de voter les lois ? F.M. : Trop souvent, les dépu- tés se comportent comme des représentants de commerce, ne défendant que l’intérêt parti- culier. Beaucoup seraient heu- reux d’obtenir chez eux toutes les autoroutes, tous les hôpitaux flambant neufs tout en laissant les circonscriptions voisines démunies. Je défends l’intérêt général : je parlerai donc beau- coup de transition énergétique, et je défendrai une agriculture protectrice des hommes, des milieux et des paysages. Je m'opposerai avec vigueur contre l'exploitation d'hydrocarbures dans le massif. Càd : Un dossier sur lequel tous les élus du Haut-Doubs se cassent les dents : les infra- structures routières, et notam- ment le contournement de Pontarlier. Quelle est votre position sur la question et comment comptez-vous peser ? F.M. : Le contournement de Pon- tarlier est une chimère tech- nique. Il ne pourra pas se faire. Depuis des décennies, les dépu-

industrielle pour le Haut- Doubs où des entreprises fer- ment leurs portes ? F.M. : Les écologistes défendent la “relocalisation de l’économie”, c'est-à-dire le fait de pouvoir pro- duire et consommer localement. Nous faisons particulièrement confiance au tissu des P.M.E.- P.M.I., à l’artisanat, car ce sont souvent les plus grands pour- voyeurs d'emplois, les plus inno- vants. L'attrait du travail en Suisse n'est pas basé unique- ment sur le salaire, mais éga- lement sur les conditions de tra- vail, sur les transports. Je défen- drai la qualité de vie au travail, l'amélioration de la mobilité en zone rurale. C àd : Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de tourisme ? F.M. : Il manque surtout une réelle coordination entre les dif- férents organisateurs et pres- tataires, il manque de la confian- C’ est à dire : Pourquoi avez-vousdécidéde sol- liciter le suffrage des électeurslorsdeceslégislatives? Renée Rémy : François Hollande doit posséder une large majori- té à l’Assemblée Nationale pour pouvoir décliner les 60 mesures phares sur lesquelles les Fran- çaises et les Français l’ont élu. De plus, Franc-Comtoise, j’aime infiniment le Haut-Doubs dans lequel je me rends souvent. Càd : Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? R.R. : Le M.R.C. fait partie de la majorité présidentielle. Càd : Si vous êtes élu, quels dossiers porterez-vous en prio- rité sur la circonscription ? R.R. : L’emploi, le pouvoir d’achat, les retraites, l’école, les services publics, etc. Càd : Partant du constat que les citoyens attendent souvent tout de leur député, quel est selon vous le rôle sur sa ter- re d’élection, de cet élu dont la fonction première est de voter les lois ? R.R. : Être le plus possible à l’écoute des électrices et élec- teurs, être très présente locale- ment ainsi qu’à l’Assemblée Nationale. Càd : Un dossier sur lequel tous les élus du Haut-Doubs se cassent les dents : les infra- structures routières, et notam- ment le contournement de Pontarlier. Quelle est votre position sur la question et comment comptez-vous peser ? R.R. : Mon premier travail sera de consulter l’ensemble du dos- sier, de discuter avec les habi-

tés font réaliser des études par- ticulièrement chères, mais aucun n'a jamais envisagé un moyen alternatif à la voiture ni la relo- calisation de l'économie. Les res- ponsables politiques préfèrent rester attachés à la civilisa- tion du pétrole. De fait, défendre la construction de nouvelles routes, c'est être favorable aux forages pétroliers dans le Haut- Doubs. Càd : Les désengagements financiers de l’État sont sou- vent stigmatisés par les col- lectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décen- tralisation et des collectivi- tés ? F.M. : Je suis favorable à une Europe des régions. La France compte trop de strates admi- nistratives, source de lourdeurs et de dépenses. Je suis favorable à la fusion des Départements et des Régions, et aux transferts des compétences des communes vers les communautés de com- munes. Càd : L’emploi est la gran- de priorité du prochain man- dat. Le Haut-Doubs a la chance de compter sur la manne suisse. Comment doit- on appréhender la question

ce en notre potentiel, il manque un réseau de transports collec- tifs pour accueillir les touristes qui n'ont pas de voiture, il manque une valorisation des trésors régionaux. La politique touristique a toujours été menée sans cohérence et en compéti- tion entre les différents pôles. Càd : L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d'actions pourraient être menées dans la cir- conscription ? F.M. : Les partis politiques tra- ditionnels confondent écologie et protection de l’environnement. Quand je parle d'économie, je parle d'écologie parce que c'est

un projet global. Toutes mes réponses précédentes sont des exemples concrets d'écologie. Càd : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? F.M. : Ce n'est pas tant le salai- re qui est exagéré que les avan- tages annexes. Je ne citerai qu'un exemple : lors de la réforme des retraites, les députés se sont votés un régime spécial scan- daleusement avantageux. Seuls les députés verts s’y sont oppo- sés. Je suis favorable à une très grande transparence financiè- re et j’ai d'ailleurs signé la char- te éthique d’Anticor. Propos recueillis par J.-F.H.

M.R.C. - Renée Rémy Elle défend les idées de Chevènement Investie par le M.R.C. de Jean-Pierre Chevènement, cette proche de l’ancien mai- re de Belfort tentera de faire entendre la voix de celui qui s’est pourtant rallié à François Hollande. Son grand mot : la concertation.

tantes et habitants, avant de prendre une décision et de peser de tout mon poids, tout en sachant qu’un député ne peut pas tout, tout seul. Càd : Les désengagements financiers de l’État sont sou- vent stigmatisés par les col- lectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décen- tralisation et des collectivi- tés ? R.R. : François Hollande et son gouvernement doivent consul- ter l’ensemble des collectivités territoriales. Toute son action sera transparente. Càd : L’emploi est la grande priorité du prochainmandat. Le Haut-Doubs a la chance de compter sur lamanne suis- se. Comment doit-on appré- hender la question indus- trielle pour le Haut-Doubs où des entreprises ferment leurs portes ? R.R. : Je suis absolument d’accord sur le fait qu’une grande concer- tation sociale doit être pro- grammée vite et que la réin- dustrialisation est le fer de lan- ce de l’emploi. L’argent public, donné aux entreprises, doit être contrôlé. Aucune délocalisation ou fermeture ne devra s’opérer sans contrôle de l’État. Il faut développer les P.M.E.-P.M.I. Càd : Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de tourisme ? R.R. : Le Haut Doubs est magni- fique, si divers, si créatif. Pour le valoriser encore, il faudra fai- re un constat : commerces, hôtels, chambres d’hôtes, agriculture, artisanat, spécificités, manifes-

Renée Rémy : “Aucune délocalisation ou fermeture ne devra s’opérer sans contrôle de l’État.”

tations, autres avant de propo- ser des actions pertinentes. Càd : L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées dans la circons- cription ? R.R. : L’écologie fait partie inté- grante de l’ensemble de l’action gouvernementale. Les économies d’énergie, la taxe carbone sont prioritaires bien entendu. Càd : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le reve- nu des députés vous paraît- il juste ? R.R. : Un député qui remplit le plus correctement possible son mandat dans sa circonscription et à Paris doit bénéficier d’un salaire décent. Je n’entrerai pas dans ces digressions politiciennes. Il y a mieux à faire que cela. De plus, il n’y aura plus de cumul de mandat et beaucoup de tra- vail, donc besoin de temps. Propos recueillis par J.-F.H.

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