Journal C'est à Dire 177 - Juin 2012

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D O S S I E R

P.S. - Liliane Lucchesi Une candidature “de constance et de fidélité”

Liliane Lucchesi : “19

Conseillère municipale dans l’opposition à Pon- tarlier, Liliane Lucchesi espère compter sur les résul- tats de la récente présidentielle pour faire entendre sa voix et convaincre que le Haut-Doubs n’est pas forcément une terre de droite.

tant à l’Assemblée nationale,mais il ne doit jamais oublier d’où il vient. Il doit être député à plein- temps, disponible et à l’écoute de toutes et tous sur son territoire, attentif à la vie quotidienne, aux difficultés du terrain, pour que son travail législatif soit inspiré du réel et réponde vraiment aux enjeux Càd : Quelle est votre position sur la question du contour- nement de Pontarlier ? L.L. : Force est de constater que sur ce dernier dossier, la droite, qui gère ce territoire depuis tou- jours, n’a pas avancé.Aujourd’hui il est temps d’envisager des solu- tions réalisables à court terme (sécurisation des points noirs : la Main-la Vrine, les Tavins…), et pour Pontarlier de réfléchir à un projet en adéquation avec l’état des finances de la France et le changement dementalités. Le rail est la solution première mais ce n’est pas la seule. Il est urgent d’agir et je m’y engage. Càd : À quoi devrait ressem- bler une bonne réforme de la décentralisation et des col- lectivités ? L.L. : Les collectivités territoriales réalisent aujourd’hui près de 70% de l’investissement public dans notre pays alors qu’elles ne pèsent que 10 % de la dette publique au niveau national. Ces dernières années, elles ont pallié la perte des services publics de proximi-

té sans toujours être respectées. Leur rôle est donc essentiel. Elles doivent pour l’accomplir disposer de leviers fiscaux opérants et de ressources claires de la part de l’État avec des compétences cla- rifiées. C’est le sens du nouvel acte de décentralisation qui sera un des grands chantiers du quin- quennat. Càd : Comment doit-on appré- hender la question industrielle pour le Haut-Doubs où des entreprises ferment leurs portes ? L.L. : Il n’y a pas d’économie sans industrie, sans innovation, sans recherche. La France doit renouer avec une véritable ambition indus- trielle. Mettre en place un “pacte productif” est une urgence natio- nale : accès au crédit pour les entreprises, réorientation de l’épargne. Il faut cibler aides publiques et allégements fiscaux vers les entreprises qui inves- tissent sur le territoire, localisent leurs activités et sont les plus exposées à la concurrence inter- nationale. Exiger le rembourse- ment des aides publiques pour celles qui délocalisent. Notre circonscription est riche de 27 % de jeunes : les “contrats de génération” transmettront des savoir-faire et préserveront des emplois pour les jeunes et les seniors. Les entreprises des territoires frontaliers sont soumises à de fortes pressions liées à la concur-

pistes pour notre terri- toire : elles n’ont jamais été portées par le député U.M.P.”

C ’estàdire:Pourquoiavez-vous décidédesolliciter le suf- fragedesélecteurslorsdeces législatives? Lilien Lucchesi : Élue du Haut- Doubs depuis 1989, ma candida- ture est logique et naturelle sur cette circonscription. Elle est aus- si une candidature de constance et de fidélité : en tant que femme, citoyenne et élue je vis, travaille et milite sur ce territoire où j’ai élevé mes enfants, et auquel je suis attachée depuis plus de vingt ans. Enfin, ma candidature est le symbole d’une alternance apai- sée : notre nouveau président, doit avoir les moyens de gouverner, et le Haut-Doubs peut y contribuer. Càd : Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? L.L. : La justice d’abord : justice entre les citoyens et entre les ter- ritoires ! Notre pays doit se rele- ver. Les efforts demandés seront d’autant mieux acceptés que la justice sera concrètement au ren- dez-vous. La solidarité ensuite. Je pense en particulier au chantier de la dépen- dance. Je m’inscris pleinement dans la proposition de privilégier

un financement par la solidari- té nationale et non par des assu- rances individuelles. Enfin la jeunesse et le travail, avec la formation, l’éducation, les “contrats de générations” et aus- si la sécurisation des parcours professionnels. Càd : Si vous êtes élue, quels dossiers porterez-vous en prio- rité sur la circonscription ? L.L. : Ames yeux il n’y a pas d’un côté ce qu’un député vote à l’AssembléeNationale et de l’autre ses actions dans la circonscrip- tion. Il faut de la cohérence. Ain- si on ne peut pas accepter les fer- metures de classe à Paris et se battre pour conserver une école dans le Haut-Doubs. Il en va de même en ce qui concerne le déve- loppement économique, la défen- se du monde rural, la présence des services publics… Càd : Quel est selon vous le rôle du député sur sa terre d’élection, de cet élu dont la fonction première est de voter les lois ? L.L. : Un député doit être un relais entre le terrain et Paris. Certes, il doit accomplir un travail impor-

rence de proximité avec les entre- prises suisses. Il faut là l’intervention d’un élu du terri- toire au niveau national, et pro- bablement européen, ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent. Un rapport parlementaire (Blanc- Keller) datant de juin 2010 pro- pose 19 pistes pour notre terri- toire : elles n’ont jamais été por- tées par le député U.M.P. Je reprendrai ces pistes pour les approfondir et les relayer. Càd : Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de tourisme ? L.L. : Peut-être une volonté par- tagée par tous les acteurs. Pour- tant, la nature, les savoir-faire, l’architecture dans notre cir- conscription sont des joyaux à pré- server mais aussi à partager et le tourisme est une activité non délocalisable. J’accompagnerai tous les projets qui permettront un tourisme intelligent, respec- tueux des gens et de l’environnement. Je soutiendrai la création d’une filière “indus- trie-tourisme” regroupant l’ensemble des acteurs. J’y ajou-

terai l’offre culturelle, et la syner- gie avec la Suisse. Càd : Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées en matière d’environnement ? L.L. : J’appuierai et initierai des actions concrètes basées sur les principes du développement durable. J’accompagnerai l’isolation thermique des loge- ments, et la tarification progres- sive de l’eau, du gaz et de l’électricité. Je serai vigilante à ce qu’aucun forage par fracturation hydraulique ne soit autorisé ici ou ailleurs. Càd : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le reve- nu des députés vous paraît- il juste ? L.L. : Je dois vous avouer que j’ignore le montant exact des indemnités allouées aux députés. François Hollande réduira sa rémunération et celle desministres de 30%, j’approuverai qu’il en soit de même pour les députés.

Propos recueillis par J.-F.H.

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