Journal C'est à Dire 177 - Juin 2012

R E T O U R S U R I N F O

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Un médecin roumain à Belleherbe

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Ambition L’ambition a deux faces. Ce peut être un désir profond, celui d’être heureux ou de rendre heureux par exemple. Le revers de ce mot est moins sain quand il s’agit d’un désir ardent de réussite ou de fortune. C’est cette ambition-là qui comme le disait Marcel Proust, “enivre plus que la gloire.” C’est peut-être celle-là aussi qui guide ces innombrables candidats dont les noms se bouscule- ront dans les bureaux électoraux les 10 et 17 juin. Pas moins de 130 en Franche- Comté, et 12 pour cette seule cinquième circonscription du Doubs. Douze can- didats, dont une bonne partie qui n’ont certainement aucune attache avec le Haut-Doubs. Comme ils n’ont pas plus d’idée non plus pour défendre les inté- rêts de ce territoire. Poussés par leur parti pour tenter de grappiller quelques subsides, de faire passer un message idéologique, ou par leur simple ego pour tenter d’exister, ils ne feront que pas- ser leur chemin. Qui entendra encore parler après le 10 juin de Jean-Marie Piétoukhoff, de Chantal Charles ou de Renée Rémy ? Seront-ils là quand il s’agira de défendre le monde rural, les projets d’infrastructures ou l’emploi local sur la bande frontalière ? Non. D’autres sont plus impliqués, souvent sincères, certainement ambitieux aussi. Particu- larité de ces législatives de juin dans le Haut-Doubs, elles verront s’affronter une majorité de femmes, sept, sur les douze candidats alignés. Et c’est d’ailleurs certainement une femme qui l’emportera. Sur le podium des favo- rites, Annie Genevard, Nathalie Bertin et peut-être, portée par la poussée de la gauche nationale et une divi- sion de la droite, la socialiste Liliane Lucchesi. L’autre particularité de ce com- bat des femmes, c’est qu’il se résumera certainement moins à un traditionnel duel gauche-droite, mais qu’il verra s’opposer deux anciennes alliées qui ont, hélas pour l’unité de la droite, mis au grand jour depuis bien longtemps leur détestation réciproque. Annie Gene- vard et Nathalie Bertin se sont décla- ré une guerre “fratricide” depuis bien longtemps déjà et jouent hélas le rema- ke malsain des sénatoriales 2008 où la droite locale a tout perdu, jusque son honneur. La paire Genevard-Bertin aurait pourtant pu constituer la dream-team du Haut-Doubs, avec deux femmes à la personnalité forte, mais ce combat risque au contraire de dégrader plus encore l’image que se font les électeurs de la politique, fût-elle locale. Les légis- latives 2012 seront celles des femmes dans le Haut-Doubs. Cette bataille n’en sera pas pour autant plus tendre. Aux électeurs de faire le tri entre les deux acceptions du terme ambition, celle louable, l’autre plus discutable. Jean-François Hauser

I l possède un léger accent et ne maîtrise pas encore toutes les arcanes de la langue fran- çaise. Normal, le docteur Ionel Herneavou est Roumain mais apprend très rapidement la langue de Molière. Arrivé en début dʼannée en remplacement du doc- teur Fay, il prend ses repères dans un pays quʼil ne connaît pas. Il a déjà goûté au comté et à la saucisse de Morteau. Accueillant, le praticien nous a confiés comment il avait atterri dans le Haut-Doubs, un peu par hasard. “Jʼai vu lʼannonce de recrutement dʼun médecin sur Internet. Jʼai répondu et ensuite rencontré les élus” dit Ionel. Rap- pelons que la maison médicale de Belleherbe (qui fonctionne très bien aujourdʼhui) avait connu maintes difficultés à attirer un professionnel de santé. Quelques semaines après son dépôt de candidature auprès de la communauté de communes entre Doubs et Dessoubre, le

et fait part, sans doute maladroi- tement, de ses attentes en matiè- re de gent féminine. Il a ensuite reçu un grand nombre de cour- riers, à la fois à Paris et à la mai- son, pas pour lui faire le moindre reproche mais bel et bien des lettres de prétendantes comme le veut le concept de l’émission. L’ouverture s’est faite devant les caméras et Dany en a finalement retenu six qu’il a rencontrées lors d’un speed-dating pour finale- ment inviter deux de ces demoi- selles à venir à Indevillers. “Elles sont venues à la maison fin mars” explique-t-il. “Les caméras nous ont suivis partout, dans les maga- sins où on allait faire les courses et dans les restaurants” poursuit- il. “J’ai tenu à leur faire décou- vrir le secteur proche de chez moi, y compris en faisant travailler les commerçants locaux” tient à pré- ciser Dany. Finalement, notre agriculteur a dû choisir et ne garder à ses côtés qu’une seule prétendante. “Je suis allé deux jours chez elle et on est ensuite parti pour un week-end romantique.” Il n’en dira pas plus sur la suite de cette aventure romantico-cathodique. Une sui- te que les téléspectateurs décou- vriront dans les prochains jours sur le petit écran quand repren- dra la diffusion de cette sep- tième saison. D’ici là, Dany conti- nue de faire danser des centaines de personnes au son de son accordéon, accompagné de sa grande famille. médecin roumain quittait la vil- le de Brasov située dans les Car- pates, un joyau architectural rou- main situé à quelques pas du château de Dracula. Le voilà dans la maison médicale où il ausculte tous les jours sauf le mercredi après-midi et le samedi après- midi. “Jʼai reçu un très bon accueil ici” . Âgé de 38 ans, il est venu avec son épouse et compte bien sʼinstaller durablement : “Si je suis venu ici, cʼest surtout pour une meilleure vie, pour décou- vrir lʼEurope, la civilisation fran- çaise” annonce-t-il. Il aimerait construire dans le nouveau lotis- sement. Le médecin a déjà goû- té aux charmes du plateau en rendant visite à ses patients. En venant en France, il dit être envi- ron quatre fois mieux payé quʼen Roumanie. Quant aux maladies et soins, rien ne diffère avec son pays : “Nous avons les mêmes médicaments” . Belleherbe est rassuré. Cʼest la fin du désert médical annoncé.

Les gueules cassées défendent la mémoire

L e dossier consacré le mois dernier au cinquantième anniversaire de la guer- re dʼAlgérie a suscité de belles réactions de nos lecteurs, reconnaissants à notre journal dʼavoir contribué à cet indis- pensable devoir de mémoire. Parmi eux, Jacques Mougin, un lecteur de Maîche, qui pré- side lʼassociation des gueules cassées de Franche-Comté, riche de 180 anciens combat- tants dans la région. Lui a éga- lement connu lʼAlgérie. “Jʼai été désigné comme chef de groupe à la 3 ème Compagnie du 29 ème régiment de tirailleur algé- rien à Trezel (Sud oranais). À compter de mai 1962, nous assurions lʼescorte des pieds noirs vers Oran (parmi ceux- ci certains ont reçu le mes- sage “La valise où le cercueil”) dans un train qui ne dépassait

pas les 50 km. La locomotive était toujours précédée de deux wagons à cause des mines pla- cées sur la voie” se remémo- re le Maîchois qui est deve- nu gendarme au retour dʼAlgérie. “Nous étions sans cesse en mouvement sur le terrain. Par chance, jʼai évité les blessures.” Ironie du sort, cʼest bien plus tard quʼil sera blessé. “En 1980 à Bethon- court, alors que jʼétais en ser- vice commandé, un délinquant mʼa ouvert un œil quand jʼétais en train de lʼarrêter.” Lʼassociation des gueules cas- sées (2 700 membres en Fran- ce) a été ouverte aux gen- darmes, policiers et douaniers. En Franche-Comté, elle comp- te encore quelques anciens combattants de la seconde guerre mondiale, environ 40 anciens dʼAlgérie et quelques

membres plus jeunes issus des opérations extérieures, tous blessés à la face ou à la tête. Le plus jeune membre des gueules cassées est un militaire du camp de Valdahon blessé à un œil au Liban. Il sera décoré de la médaille mili- taire le 19 juillet à Valdahon. Jacques Mougin et les “gueules cassées” contribuent eux aus- si par leur action au devoir de mémoire. Le Maîchois Jacques Mougin en Algérie au début des années soixante.

Dany Moureaux : le bonheur est aussi sur scène

À quelques jours de la suite des aventures télévisuelles de “L’amour est dans le pré”, l’agriculteur-accordéoniste d’Indevillers a accepté de faire le point sur sa situation sentimen- tale et sur ses projets en dehors du petit écran. Lors de la visite de Karine Lemar- chand et des équipes de M6 à la ferme-auberge en début d’année, Dany a expliqué ses motivations

est édité par “C.H.T. Diffusion” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser.

Mots fléchés : Jean-Marie Steyner

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Mai 2012

Dany n’en oublie pas ses premières amours pour le piano à bretelles.

Crédits photos : C’est à dire, Afreeca, Aquarel’Art, P. Bohard, les candidats, Contrast, M.J.C. Villers, Musique Charquemont, S.D.I.S. 25, Universo.

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