Journal C'est à Dire 176 - Avril 2012

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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La ferme à remonter le temps La Chaux-de-Fonds L’exposition annuelle du musée paysan et artisanal de La Chaux-de-Fonds passe en revue quatre siècles de vie dans les montagnes neuchâteloises.

L afermesembledéfierletemps etlaraisonaumilieudelazone industrielle de LaChaux-de- Fonds.Labâtisseaétéconstruiteen 1612 comme l’atteste l’inscription toujours visible sur le linteau de la fenêtre du rez-de-chaussée. “Elle appartenait à la famille Robert qui a occupé les lieux jusqu’en 1744” , explique Diane Skart- sounis, la conservatrice. L’exposition présentée dans les combles de la ferme jusqu’au 24 février 2013 montre l’histoire des montagnes neuchâteloises depuis 400 ans. Ces terres étaient alors occupées par des paysans éleveurs qui vivaient pratique- ment en autarcie. Du fait de cet isolement, cette population labo-

niques, scientifiques et sociales. Dans les montagnes neuchâte- loises, on fête l’arrivée du train, de l’électricité et même du pota- ger à bois si utile aux ménagères. L’école devient obligatoire et gra- tuite à partir de 1859. La Chaux-de-Fonds se transfor- me en véritable cité horlogère. Elle compte 13 000 habitants en 1850 contre 7 900 à Neuchâtel. Le dernier volet de l’exposition aborde le XX ème siècle en pré- sentant la situation avant et après la seconde guerre mon- diale. Les Trente Glorieuses, les congés payés, les vacances hor- logères, bienvenue dans la socié- té de consommation. F.C.

rieuse avait développé un sens aigu de la débrouillardise. Des conditions finalement très favo- rables au développement de la dentellerie et de l’horlogerie à partir du XVIII ème siècle. “La den- telle se pratiquait sur l’ensemble du canton alors que l’horlogerie concerne plutôt le haut. Les deux activités utilisaient les mêmes créneaux d’exportations dans tou- te l’Europe” , poursuit Diane Skart- sounis. Entre 1690 et 1750, le nombre d’horlogers à La Chaux-de-Fonds est passé de 2 à 200. La dentel- lerie sur le canton de Neuchâtel ne résistera pas à la mécanisa- tion de l’activité. Le XIX ème siècle est riche en innovations tech-

Diane Skartsounis avec José Hirt, le président de la fondation du musée paysan et artisanal, propriétaire des lieux depuis 1967.

Johnson & Johnson cède sa filiale DePuy Trauma L’américain Biomet vient de reprendre DePuy Trauma qui emploie 260 salariés au Locle. Ils changent d’employeur mais gardent les mêmes conditions salariales et les mêmes locaux. Neuchâtel

Le musée familial par excellence L a ferme-musée nʼa pas toujours été dans lʼétat dans lequel elle se trouve actuellement. La présence dʼune ligne électrique qui passe encore au-dessus de la toiture et qui interdit tou- te construction lʼa probablement préservée dʼune démolition certaine. “La ferme avait été acquise par différentes sociétés immobilières avant dʼêtre donnée en 1967 à la Fondation du musée paysan et artisanal” , rappelle Diane Skartsounis. Après de lourds travaux de rénovation, le musée

a ouvert ses portes en 1971. Il emploie actuel- lement 5 salariés. Lʼensemble des postes cor- respond à 110 % dʼun équivalent temps plein. La structure privée bénéficie du soutien de la ville de La Chaux-de-Fonds qui prend en charges les salaires et les charges du bâtiment. Le site accueille entre 7 500 et 8 000 visiteurs par an. Les animations à caractère familial occupent une place importante dans la vie du musée. Soirée tripes, chasse aux œufs, bouchoyarde, dame de Noël, on aime festoyer autour des traditions locales. Sans oublier la grande fête de lʼautomne qui permet aussi de recueillir des fonds. “On a relativement peu dʼanimations en été” , précise la conservatrice.

L a société Johnson & John- son, implantée dans le canton de Neuchâtel depuis vingt ans vient de céder sa division DePuy Trauma au groupe américain Biomet spé- cialisé dans la fabrication

d’implants orthopédiques. La raison de cette cession n’est pas économique. “Le but est de répondre aux exigences des com- missions de surveillance de la concurrence” explique la direc- tion locloise de J & J. En effet, le groupe Johnson & Johnson a entrepris via sa filiale DePuy Orthopeadics l’acquisition de la société Synthes spécialisée dans l’orthopédie. Un investis- sement qui place DePuy Ortho-

J va donc pouvoir finaliser main- tenant l’acquisition de la socié- té Synthes. Le rachat par Biomet de DePuy Trauma a plusieurs aspects. Tout d’abord cette opération permet au géant américain de renforcer sa présence en Suis- se. Ensuite, elle ne change rien ou presque pour les 260 sala- riés concernés par le projet sur les 1 230 que Johnson & John- son emploie dans le canton de

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peadics dans une posi- tion de leader sur ce mar- ché. Or, les commissions de surveillance de la concurrence veulent évi-

Neuchâtel. Ils chan- gent d’employeur en conservant le même lieu de travail au Locle, et les mêmes condi-

La raison n’est pas économique.

ter à tout prix les situations de monopole dans ce domaine. Pour se conformer à cette exigence, DePuy Orthopeadics s’est donc séparée de DePuy Trauma qui fabrique des produits utilisés dans la réparation de fractures osseuses (plaques, vis et clous). La transaction s’achève. J &

tions salariales. “L’ensemble des droits et obligations relatifs aux contrats de travail est repris par la société acquéreuse” confir- me la direction de J & J. Une bonne nouvelle pour le syn- dicat U.N.I.A. qui redoutait que les salariés soient les grands perdants de cette opération.

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Au total, Johnson & Johnson emploie 1 230 salariés sur le canton de Neuchâtel.