Journal C'est à Dire 176 - Avril 2012

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P O L I T I Q U E

Le député sortant “Je souhaite que la candidature de Nathalie Bertin n’aille pas au bout”

Christian Jouillerot et toute son équipe vous souhaitent une bonne année 2011 18 €

Jean-Marie Binétruy, le député sortant, patron de l’U.M.P. du Doubs, déplore la candidature de Nathalie Bertin qui est le fruit d’une division de la droite. Commentaires.

C’ est àdire : Dans notre éditionde juin2009, à la suite de la polé- mique desélectionssénatoriales, vous laissiez entendre que NathalieBertindevait attendre les prochaines législatives. Aviez-vous prisunengagement à l’égard de votre suppléante que vous n’auriez pas tenu ? Jean-Marie Binétruy : Non, je n’ai pris aucun engagement à l’égard de ma suppléante. Cela fait quatre ans qu’elle ne me salue plus. Elle a fait preuve de déloyauté à plusieurs reprises, notamment en 2008 lors des élec- tions sénatoriales lorsqu’elle a pris une position qui allait à l’encontre de l’investiture don- née à Annie Genevard. Càd : Vous êtes patron de l’U.M.P. du Doubs. Quelle dimension donnez-vous à la dissidence qui naît à droite pas une exception. Il y a des can- didatures dissidentes dans les trois quarts des circonscriptions. Donc je relativise. La fédération U.M.P. du Doubs fonctionne bien, elle est unie. Dans cette affaire, j’ai le sentiment que l’on don- ne beaucoup d’importance à peut- être 1 % des adhérents qui ne sont pas d’accord. Je ne peux pas empêcher quelqu’un de se pré- senter. En revanche, ce que je n’accepte pas, c’est que l’on met- te en cause la légitimité de la candidate investie dans le res- pect des procédures de notre mouvement. Càd : Les U.M.P. qui ont déci- dé de ne pas suivre Annie Genevard reprochent notam- ment qu’elle ait obtenu l’investiture de Paris sans qu’ils aient eu leur mot à dire. sur votre circonscrip- tion incarnée par Nathalie Bertin et son suppléant Christian Coutal ? J.-M.B. : Tout d’abord je précise que la 5 ème n’est

Vous auriez donc une part de responsabilité dans cette dis- sidence ? J.-M.B. : Les militants ont été informés. La candidature d’Annie Genevard a été discutée, mais il n’y a pas eu de vote formel. Càd : Vous relativisez cette dissidence. Pour autant, il semblerait que de nombreux élus de droite du Haut-Doubs soutiennent Nathalie Bertin, dont des conseillers géné- raux ? J.-M.B. : On a l’air de dire que la moitié des élus la soutient en effet. En vérité, je ne connais qu’un conseiller général qui sou- tienne officiellement Nathalie Bertin. Par contre, je peux vous affirmer que trois conseillers généraux de ma circonscription apportent leur soutien à Annie Genevard. Il y a aussi des pré- sidents d’intercommunalité et Càd : Vous regrettez évidemment cette candida- ture dissidente ? J.-M.B. : C’est une candidature de division qui est dommageable mais que personne ne peut empê- cher. Je préférerais que nous ayons un débat sur le fond. Dans cette affaire, les électeurs tran- cheront. Je serais malheureux que pour une candidature dis- sidente, la circonscription finis- se par basculer. Je le répète, nous avons besoin de donner une ima- ge d’unité et de respecter l’investiture donnée par le mou- vement. Càd : Iriez-vous jusqu’à sou- haiter le retrait de Natha- lie Bertin ? J.-M.B. : Mon souhait est que dans un souci d’unité, la can- didature de Nathalie Bertin n’aille pas au bout. Je fais tout des conseillers régionaux. J’apporte aussi mon sou- tien à cette candidate comme les trois autres députés U.M.P. du Doubs.

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Jean-Marie Binétruy : “Je continuerai à rendre des services à l’U.M.P.”

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mon possible pour maintenir l’unité. Pour cela, je suis ouvert à toutes les discussions avec tout le monde. Càd : On prétend que l’U.M.P. pourrait imploser si Nicolas Sarkozy n’est pas réélu. Qu’en pensez-vous ? J.-M.B. : Que Nicolas Sarkozy soit élu ou pas, il va falloir que l’U.M.P. se réorganise dans la mesure où le président a limi- té à deux, le nombre de mandats. Il faudra donc que l’U.M.P. pré- pare un nouveau candidat pour 2017. Malgré les turbulences, nous avons montré que notre mouvement était uni. Càd : Vous terminez votre second mandat de député. Avez-vous des regrets sur des dossiers que n’avez pas pu mener à bien. La R.N. 57 et le contournement de Pontarlier par exemple ? J.-M.B. : C’est un point néga- tif en effet. J’ai rencontré tous les ministres compétents. Mais ce projet coince sur un plan finan- cier. Il faut essayer d’appréhender le problème différemment, en identifiant les points de blocage sur cet itinéraire, et les lever un par un. Le premier de ces points de blocage est le contournement de Pontarlier. Nous avons obte- nu pour cela un crédit de 2 mil- lions d’euros dans le P.D.M.I. (programme de développement

et de modernisation des itiné- raires) pour étudier ce contour- nement pour lequel nous devons choisir le bon itinéraire. Il faut maintenant programmer ces études. Les deux autres secteurs importants sont celui de Saint- Gorgon-Main et le secteur entre La Cluse et Les Hôpitaux où il faudra réfléchir à des alternats. Le principal souci que l’on a sur le territoire de la cinquième cir- conscription, c’est de faire exis- ter cette zone où la ruralité est importante face à l’agglomération de Besançon et à l’aire urbaine de Montbéliard. Tout l’enjeu est là. Càd : À l’inverse, quels dos- siers estimez-vous avoir réus- si ? J.-M.B. : Il y a beaucoup de dos- siers sur lesquels j’ai travaillé dans cette circonscription com-

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“Je suis ouvert à toutes les discussions.”

Voir conditions de souscription en agence

le cadre du projet de l’E.H.P.A.D. de Doubs, et de la maison médi- cale de Morteau. Le dossier de la T.N.T. ma également beaucoup occupé. J’ajoute encore que nous avons obtenu l’approbation de trois pôles d’excellence rurale dont un à Levier sur le bois, un à Consolation et un sur le sec- teur du Mont d’Or-Deux Lacs

frir de la proximité de la Suis- se. L’agriculture et la nécessité de maintenir nos A.O.C. à l’échelle européenne sont un autre enjeu, ainsi que le tra- vail sur le tourisme. Sur ce der- nier thème, les choses avancent à mon sens. Il faut surtout évi- ter de travailler chacun dans son coin. Les P.M.E., l’agriculture et le tourisme sont les trois pieds sur lesquels il faut s’appuyer pour développer l’économie. Càd : Qu’allez-vous faire une fois que vous serez dégagé de vos responsabilités ? J.-M.B. : Il me reste encore deux ans de mandat à la communauté de communes duVal de Morteau. Ensuite, pendant un moment, je continuerai de rendre des ser- vices à l’U.M.P. qui m’a tant don- né.

me le regroupement des plateaux techniques de la clinique Saint-Pierre et de l’hôpital. Il y a eu aussi les tours Berlioz dont deux ont été décons- truites. J’ai travaillé éga-

pour le tourisme. J’ai également aidé de nom- breuses entreprises et des associations comme l’orchestre symphonique de Pontarlier.

“Le dossier R.N. 57 a été

un point négatif.”

Càd : Quels dossiers devra défendre votre successeur selon vous ? J.-M.B. : Le dossier des com- munications et pas seulement routières sera important, ainsi que toutes les problématiques frontalières. Il faudra défendre les entreprises qui peuvent souf-

lement pour les services publics, en défendant le maintien de la sous-préfecture et du tribunal d’instance. Je me suis battu pour les effectifs de la Police aux fron- tières. Sur les dossiers santé encore, j’ai œuvré pour que l’hôpital de Mouthe obtienne ses crédits. Je suis intervenu dans

Propos recueillis par T.C.

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