Journal C'est à Dire 176 - Avril 2012
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P O L I T I Q U E
Législatives
Investiture Nathalie Bertin sera investie après la présidentielle C’est vrai, actuellement, Natha- lie Bertin n’a pas l’investiture officielle du Parti Radical, mais elle l’aura selon Michel Zum- keller, vice-président du parti de Jean-Louis Borloo. L a candidature de Natha- lie Bertin dérange à droi- te. Des pressions sʼexerceraient sur le Parti Radical (ce mouvement est une des composantes de lʼU.M.P.) pour quʼelle nʼait pas lʼinvestiture. John Huet, le pré- sident régional du Parti Radi- cal confirme que Jean-Marie Binétruy est intervenu auprès du groupe Borloo pour obte- nir le retrait de Nathalie et évi- ter ainsi ces primaires sur la 5 ème circonscription. Le député sortant conteste avoir agi ainsi. “Quand jʼai vu que Nathalie Ber- tin se présentait avec le soutien du Parti Radical, je me suis inter- rogé. Je me suis permis de Radical) si lʼinvestiture lui avait été donnée. Dans un courrier du 17 avril, il mʼa répondu quʼelle nʼétait pas investie. Je nʼai donc pas dû demander à ce quʼon lui retire lʼinvestiture puisquʼelle ne lʼa pas” explique Jean-Marie Binétruy. Cʼest vrai, Nathalie Bertin nʼa pas encore lʼinvestiture du Par- ti radical mais elle lʼaura au len- demain de lʼélection présiden- tielle. Michel Zumkeller, vice- président du Parti Radical lʼaffirme. “Tout cela se met en place. La procédure est lancée. Nathalie Bertin a un soutien inconditionnel du Parti Radical. Elle est la seule à pouvoir obte- nir lʼinvestiture de notre parti car elle est la meilleure sur la cin- quième circonscription.” “Elle est la meilleure.” demander à Yves Jégo (il est 2 ème vice-prési- dent du Parti
“Je pars pour gagner” Suppléante de Jean-Marie Binétruy le député sortant, et adjointe au mai- re de Pontarlier, Nathalie Bertin est “l’autre” candidate de droite qui se présente aux législatives sur la cinquième circonscription. Elle part avec l’étiquette du Parti Radical (Jean-Louis Borloo) portée, comme elle le dit, par les militants U.M.P. qui rejettent la candidature d’Annie Genevard.
C’ est à dire : À l’U.M.P., on minimise l’ampleur de la dis- sidence qui accompagne votre candidature. Qu’en est-il de vos soutiens ? N.B. : Je ne suis pas seule ! Nous ne sommes pas que trois à pré- parer cette campagne, Alain Marguet, Christian Coutal mon suppléant et moi-même. Beau- coup de personnes me font confiance à l’U.M.P., y compris des conseillers généraux. Je pré- sente mon équipe le 9 mai à Pon- tarlier. Je n’en dirai pas davan- tage avant cette date, car avec mon groupe, nous avons conve- nu que la priorité du moment est le second tour de la présidentielle. Nous sommes jusqu’au 6 mai mobilisés derrière Nico- las Sarkozy. Ensuite, nous nous engagerons sans retenue dans les législa- tives. Càd : Les gens vous connais- sent moins sur le bassin mor- tuacien qu’à Pontarlier où vous êtes adjointe au maire. Comment allez-vous faire campagne ? N.B. : Il y aura des réunions publiques sur l’ensemble des cantons de la cinquième, y com- pris à Morteau. En revanche, il n’y en aura pas à Morteau même, car il n’y avait pas de sal- le de disponible… Cependant, j’ai bien l’intention d’aller à la rencontre des Mortuaciens par d’autres biais. La dimension humaine et de respect des citoyens est très importante à mes yeux, au-delà des partis politiques. Il y a des gens qui s’intéressent à la vie publique, le jour où ils vont voter. Ce sont ces gens-là que je veux aussi rencontrer et écouter pour pré- tendre les représenter. En cela, je mènerai une campagne de ter- rain. Mes valeurs sont à droi- te ! Je n’ai pas changé d’avis depuis trente ans. J’ai des valeurs morales, des convictions humanistes et solidaires. Mon
suppléant Christian Coutal est de l’U.M.P., il incarne cette nou- velle droite. Ma philosophie poli- tique, c’est d’abord l’entreprise, l’économie, et ensuite l’investissement dans le social. On ne fait pas de social sans des entreprises fortes (N.D.L.R. : Nathalie Bertin est cadre en développement économique local). Càd : Le député Jean-Marie Binétruy condamne votre candidature qu’il compare à une “opération de division de la droite”. Comment réagissez-vous ? N.B. : C’est comme d’habitude tion de sa part. Cependant, il ne répond pas sur le fond, à savoir pourquoi, alors que je suis sa suppléante, je ne suis pas une candidate légitime. Je n’ai pas été consultée. Est-ce que lui ne fut pas le successeur légitime de Roland Vuillaume dont il fut le suppléant ? Je suis accusée de la division alors que j’ai un comportement démocrate qui ne fera pas perdre la droite. Il y aura des primaires, entre deux personnes qui ont une vision pour un territoire et une atti- tude différentes. Jean-Marie Binétruy condamne, alors que cela fait partie de la démocra- tie. Càd : A vous entendre, en tant que suppléante, Jean- Marie Binétruy aurait dû vous proposer d’être candi- date à sa succession pour ces législatives ? N.B. : Jean-Marie Binétruy m’a choisie comme suppléante par- ce que j’étais d’un autre terri- toire que le sien. Il avait besoin de quelqu’un sur Pontarlier, ce fut moi. Il m’a choisie aussi dans un souci de parité. J’observe par ailleurs qu’il ne m’aurait pas une déclaration lance- flammes. Mais elle ne changera rien à ma décision. Je suis déter- minée. À vrai dire, je m’attendais à une réac-
désignée deux fois de suite pour être sa suppléante si je ne lui avais pas rapporté des voix ! Avec d’autres qui suivent aujour- d’hui, j’ai fait campagne à ses côtés pour qu’il soit élu à l’époque. Je ne suis pas dans l’amertume. Aujourd’hui, le fait d’être encore suppléante me don- ne de la force et de l’énergie pour aller à la rencontre de la popu- lation. En me présentant, je ne fais que concrétiser ce que l’on m’avait laissé entendre. Comme je ne suis ni maire, ni présidente de pays, ni conseillè- re régionale, je serai députée à 100 %. Avoir l’honneur de deve- nir députée de la 5 ème , c’est s’engager totalement. Je met- trai ma vie dans ce mandat. C’est ce que je veux que les gens entendent. Ma candidature est une candidature de proximité. Càd : On sait que les rela- tions entre vous et Jean-Marie Binétruy sont tendues depuis longtemps. Que s’est-il pas- sé pour en arriver à un tel point de rupture ? N.B. : Après l’élection de Nico- las Sarkozy en 2007, Jean-Marie Binétruy m’a demandé d’être sa suppléante. J’ai fait campagne à ses côtés. Il a été élu. Puis je l’ai informé de mon intention de me présenter aux élections séna- toriales. Il m’a clairement répon- du qu’Annie Genevard était déjà positionnée.
“Je prendrai mes responsa- bilités.”
Nathalie Bertin se présente sous l’étiquette du Parti Radical.
fallu un temps de recul impor- tant pour ne pas être dans l’amertume aujourd’hui. Ce n’est pas une revanche non plus. Cela l’aurait été il y a un an tant j’avais été blessée. Ils ont pen- sé que j’étais fichue. Mais j’ai de l’énergie à revendre. Ce qui me préoccupe maintenant, c’est de gagner. Je ferai campagne com- me je l’ai toujours fait, sans coups bas. Càd : Si vous êtes élue, quel rôle comptez-vous donner à votre sup- pléant Christian Coutal ? sentation. Je veux mener avec ce professeur d’économie une réflexion sur les grands sujets. J’ai un profond respect pour cet homme de tempérament, qui a accepté d’être numéro deux pour me laisser la place de can- didate. Il y a une vraie dyna- mique collective qui se met en place autour de nous avec entre N.B. : Un député n’a pas le don d’ubiquité. Christian Coutal aura un vrai rôle de repré-
autres l’engagement des conseillers généraux. Nous allons travailler en confiance, échan- ger, s’expliquer, se dire les choses. Si je suis élue, il n’y aura plus de sournoiseries. J’espère que tout ce que l’on met en place sera une vraie richesse pour ce ter- ritoire. Ce qui m’interpelle aujourd’hui, c’est la distance qui se creuse entre la population et des élus et en particulier vis- à-vis de ceux qui sont censés représenter l’unité. Dans ce com- bat, j’aurai gagné mon pari si les gens me disent qu’ils croient à nouveau en la politique. Càd : Comment vous posi- tionnerez-vous si Annie Gene- vard est devant vous au pre- mier tour ? N.B. : Si au premier tour je devais ne pas être en tête, je ne ferai pas basculer cette cir- conscription à gauche. Je pren- drai mes responsabilités. Je pars pour gagner. J’espère qu’Annie Genevard adoptera la même pos- ture si c’est moi qui suis en tête. Propos recueillis par T.C.
Càd : Votre candida- ture est-elle un règle- ment de comptes ou une revanche ? N.B. : Je ne veux pas d’un règlement de comptes avec Annie
“Avec moi, il n’y aura plus de sournoiseries.”
Genevard qui s’est présentée aux dernières sénatoriales avec le résultat que l’on connaît. Elle m’a d’ailleurs accusée de l’avoir fait perdre, mais à aucun moment elle ne s’est remise en question. Je considère plutôt qu’aux dernières régionales, c’est elle qui a eu ma tête. J’ai reçu tellement de pression qu’il m’a
Mardi
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