Journal C'est à Dire 175 - Mars 2012

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S A N T É

Une première dans le Doubs Une maman accouche sous hypnose L’histoire s’est déroulée le 26 février à l’hôpital de Pontarlier. Une sage-femme a utilisé l’hypnose pour permettre à Stéphanie de mieux gérer la douleur des contractions après l’échec de l’anesthésie péridurale. Son accouchement qui virait au “cauchemar” est devenu “un rêve”.

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C omme la plupart des mamans qui arrivent en salle d’accouchement à la maternité de Pon- tarlier, Stéphanie a demandé une anesthésie péridurale pour atté- nuer la douleur des contractions. “Mais ça n’a pas marché. La dou- leur était telle que je n’arrivais plus à respirer correctement. J’ai craqué, j’ai même demandé une césarienne” se souvient-elle. C’est à cet instant que la sage-fem- me qui l’accompagnait lui a pro- posé l’hypnose pour l’apaiser. En effet, depuis le mois de jan- vier, il existe à l’hôpital de Pon- tarlier une formation à cette technique pour le personnel soi- gnant. “Je me souviens lui avoir dit “oui”, tout en supposant que ça ne marcherait jamais. Mais j’étais dans un tel état que ça ne coûtait rien d’essayer” explique Stéphanie. Il n’y a pas eu de mise en scène particulière, mais juste des mots énoncés calmement par une pro- fessionnelle à une future maman en souffrance. “Elle m’a suggé- ré de penser à des lieux com- rience, unique aussi, pour cet- te femme qui reconnaît qu’avant cela, elle avait un certain nombre d’ a priori sur l’hypnose pour n’en connaître que les spectacles pré- sentés dans les émissions de télévision. La formation dispensée à Pon- tarlier n’est pas exactement dans le même registre. Dans ce cas précis, il s’agit d’hypnoanalgésie, utilisée par les professionnels de santé formés, pour prendre en charge la douleur. “Je res- sentais toujours la douleur des contractions. Mais je parvenais à la gérer totalement, ce qui me des forêts ou des îles. Curieusement, j’ai glissé vers un autre monde comme si je rêvais. Je me voyais sur une île” racon- te-t-elle. Étrange expé-

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L’hypnose a fait son entrée à la maternité de Pontarlier. Elle pourrait se développer dans d’autres établissements.

déroule sous hypnose dans un établissement de soin du Doubs. Aujourd’hui en France, assez peu de maternités proposent l’hypnoanalgésie aux futures

mamans. Il n’est pas impossible que l’expérience pontissalienne serve de socle au développement de cette technique dans d’autres hôpitaux du département.

n’était plus possible avant le début de cette séance. J’étais cal-

me et détendue. Alors que mon accouchement tour- nait au cauchemar, il est devenu un rêve. Je suis convaincue que si nous avions débuté la séance

“Je me voyais sur une île.”

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Amiante à Minjoz

d’hypnose dès mon entrée en sal- le d’accouchement, je n’aurais peut-être pas eu de douleur” rap- porte encore Stéphanie. Même son compagnon lui a confié avoir observé que son comportement s’était transformé sous l’effet de l’hypnose. Elle devenait plus sereine. Plongée dans un état de relaxation intense, elle n’a cependant jamais perdu son libre arbitre. La séance a duré une vingtaine de minutes au terme desquelles Arthur est né le 26 février. Il semble que ce soit la première fois qu’un accouchement se

Jusqu’en avril 2010, un ou plusieurs salariés de Jean-Minjoz ont été exposés à l’amiante. L’inspection du travail a conclu à une infraction de mise en danger de la vie d’autrui. La police judiciaire de Dijon enquête sur demande du procureur. L’hôpital malade de son amiante

Reste à savoir combien d’employés du C.H.U. et com- bien de salariés d’entreprises sous-traitantes ont été exposés ? Personne ne peut le dire. Deux incidents avérés ont été recen- sés : le premier en avril 2010, lorsqu’un ouvrier a percé un pla- fond contenant un flocage en amiante dans un local de stoc- kage informatique sur le site de Jean-Minjoz. Lors du perçage, de la poussière d’amiante serait tombée. Le second incident est l’utilisation de colle pour les sanitaires à base de produits amiantés. Un comité sur la sécu- rité, fin mars, permettra d’en savoir plus. tion était en possession des infor- mations permettant de proté- ger ses agents depuis 2006 et, de façon plus précise, depuis 2009, grâce à l’élaboration d’un diagnostic amiante avant tra- vaux” précise Vincent Maubert, du syndicat C.F.D.T. En attendant le complément d’investigations, les liens sont rompus entre les deux parties. L’intersyndicale réclame des fiches d’exposition pour assu- rer aux salariés une prise en charge si la maladie venait à se déclarer. (1) : Une fiche d’exposition amiante ouvre droit au suivi médical post-professionnel pour les personnes qui ont quitté l’établissement (retraités, pré- retraités, chômeurs, inactifs) Selon l’intersyndicale, l’hôpital a failli à son devoir de protection des travailleurs car “la direc-

A ujourd’hui, aucun employé n’est plus confronté à l’amiante au centre hospitalier Jean-Minjoz de Besançon mais l’inquiétude demeure

chez ceux qui ont été, de près ou de loin, en contact. La direction de l’hôpital dit avoir pris toutes les mesures pour que ses employés ne soient exposés (lire par ailleurs), ce

que conteste fortement l’intersyndicale (C.F.D.T., C.G.T., Sud-Santé, F.O., U.N.S.A.) qui a écrit une lettre ouverte au ministère de la Santé et à l’Agence régiona- le de santé en février dernier. L’intersyndicale se réserve le droit d’ester en justice contre la direction si les investiga- tions menées par le procureur de la République débouchent contact avec des particules lors des travaux relatifs à la requa- lification du site comme l’atteste le rapport de l’inspecteur du travail qui a conclu à “une infraction de mise en danger de la vie d’autrui.” Le personnel craint pour sa santé, la mala- die pouvant se révéler après trente années. “J’ai travaillé dans des zones amiantées dans la salle informatique de stoc- kage et percé des trous sans com- binaison, dit un technicien. Aujourd’hui, je n’ai même pas de fiche d’exposition (1)” explique l’agent qui a tenu à garder l’anonymat. L’intersyndicale qui a souvent posé des questions à la direc- tion, “restées sans réponses” dit- elle, a donc tenu à alerter la presse. sur l’ouverture d’une information judiciaire. Comment en est-on arri- vé jusque-là ? En avril 2010, plusieurs salariés ont été en

De la colle et au plafond.

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