Journal C'est à Dire 175 - Mars 2012

V A L D E M O R T E A U

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Villers-le-Lac

Benoît Chopard trace toujours sa voie À 47 ans, il domine les “petits jeunes” sur les courses de ski de fond. Son dernier exploit : avoir battu le record de la Grande Traversée du Jura en ski après 11 heures d’effort. L’agriculteur du Chauffaud est une montagne...

L a neige se retire lentement sur les sommets de Villers-le- Lac et emporte avec elle les traces des skieurs. Et notamment celles de Benoît Chopard,agriculteur auChauffaud qui profite de la tranquillité de l’hiver lorsque les bêtes sont à la crèche pourmonter sur ses skis de fond. Une fois la traite terminée, il chausseune de ses de deuxpaires de lattes, qu’il choisit en fonction de la dureté et température de la neige. L’homme, de 47 ans, ne se prend pas trop la tête mais collectionne pourtant les podiums, places d’honneur, ou victoires sur les courses régionales ounationales (3 ème notamment de l’Envolée nordique). Ce qu’il aime : c’est la glisse. Et visiblement, la passion le conserve à merveille. A 47 ans, Benoît Chopard vient de signer une de ses plus belles saisons de ski de fond sur le plan sportif, entamée il y a 25 ans. “J’ai bien commencé le ski de fond vers l’âge de douze ans, mais j’étais moins bon” dit-il très modestement. Il n’a pas envie de tirer la couverture à lui :

“ Parlez plutôt des jeunes” nous dit-il amusé. Son plus bel exploit a été de battre le record de la G.T.J. en parcourant les 177 km et 3 000 m de dénivelé entre le Val de Morteau et Giron (Bugey) en 11h29’50’’, sachant que le précédent record était de 18h20. Il était accompagné pour l’occasion du team Salomon, équipe formée avec Arnaud François et Gaétan Breton. Il est parti de nuit depuis le Chauffaud et s’est arrêté quelques minutes à chaque fois pour se ravitailler.

prestigieuses épreuves internationales) alors que Patrick Chopard, lui aussi du Chauffaud, a le record du plus long vol libre (350 km en vol libre)” déclare Benoît du ski-club du Val de Morteau. Il est humble. Sans doute sa force, mais “si je suis meilleur aujourd’hui qu’avant, c’est surtout parce que je me connais mieux. Je sais m’entraîner ni trop ni pas assez. Cette année, je ne suis pas tombé malade” explique le producteur de lait à comté qui va devoir retourner dans les champs. Sa fille a

Benoît Chopard a parcouru la G.T.J. à ski de fond et battu le record. Avec le printemps, il va retrouver ses champs.

bonnes conditions de neige que cette année. “C’était une très bonne saison, similaire à celle de 2006” ajoute le fondeur qui espère avoir ouvert la voie de la course à la G.T.J. “ Les records

se reposer quelques semaines. La vrai travail d’endurance et de force reprendra en septembre prochain... pour faire à nouveau baver les jeunes. E.Ch.

sont faits pour être battus... Mais il faut de bonnes conditions de glisse... et surtout de la neige sur l’ensemble du parcours.” Après cette saison riche en événements, Benoît Choprad va

En établissant ce nouveau record, Benoît bat celui détenu (en solitaire) par Patrick Bohard, autre sportif émérite

emboîté le pas et suivi son champion de papa. Membre elle aussi du ski-club de Morteau, Céline (17 ans) a disputé les

Le Chauffaud, terre de champions.

demeurant lui aussi... au Chauffaud. A croire qu’il existe là-haut un microcosme pour former des champions... tous quadragénaires. “On peut dire que l’on est pas mauvais dans la discipline que l’on fait chacun. Patrick Bohard est un spécialiste du Trail (il a déjà remporté de

championnats de France le week- end dernier. Le papa n’a jamais poussé sa fille et la suit raremement sur les épreuves : “Elle n’aime pas trop ça que je vienne l’encourager” sourit-il. A bientôt 50 ans, Benoît a encore de belles années et espère avoir la saison prochaine d’aussi

Champion de pointage Émilien Faivre-Roussel a remporté la finale nationale de pointage de la race montbéliarde au dernier salon de l’agriculture à Paris. Une belle surprise. Les Fins

P ersonne ne s’attendait à un tel exploit dans le clan Faivre-Roussel pré- sent au grand complet à aris. La famille s’était déplacée pour suivre le fiston et une vache du troupeau qualifiée pour le concours. “J’ai été le premier sur- pris à l’annonce du résultat” , se réjouit Émilien qui a su faire la différence en finale. Sa sélec- tion fut plus laborieuse, il en convient. Dixième à l’issue de la finale départementale orga- nisée à Indevillers, il ne devait pas être retenu sachant qu’il y avait seulement 6 places qua- lificatives. Sauf qu’un point du suite à Paris comme c’était le cas de certains mieux classés que lui. Émilien Faivre-Roussel, c’est de la graine de champion de poin- tage qui ne demande qu’à ger- mer. Le talent est là. Il ne lui manquait qu’un peu de tech- nique. “Quand on est qualifié pour Paris, on bénéficie d’une journée de préparation-forma- tion avec le technicien de l’O.S. Montbéliarde. Cela m’a beaucoup servi” , reconnaît Émilien Faivre- Roussel. Le technicien en ques- tion, c’est justement Baptiste Le pointage : c’est quoi ? Cet exercice consiste à juger une bête en fonction du stan- dard de la race. Pour les vaches laitières, le juge éva- lue plusieurs points : le corps, la mamelle, le bassin, lʼaptitude bouchère et les aplombs. “J’ai mis du temps à réaliser.” règlement a joué en sa faveur. Il est interdit en effet de concou- rir deux fois de

Émilien Faivre-Roussel (en compagnie de ses deux sœurs) avec son trophée de meilleur pointeur de race montbéliarde.

Mamet son voisin. Comme quoi on a toujours l’élevage dans la peau dans cette commune des Fins où l’on ne compte plus ceux qui ont tant contribué à faire pro- gresser la race montbéliarde. La finale de pointage a débuté le dimanche matin à 10 heures Elle réunissait 37 candidats qui devaient pointer et classer quatre vaches présentées sur le ring. Seuls les 10 meilleurs avaient le droit de participer à la seconde épreuve program- mée à 16 h 30 juste après le grand concours de la montbé- liarde. “On a commenté le juge- ment des bêtes. On prenait le micro chacun à son tour. Le jury nous posait ensuite deux ques- tions subsidiaires auxquelles on répondait dans la foulée.” Le classement étant annoncé

dans l’ordre inverse, Émilien qui ne se faisait guère d’illusions pensait sortir rapidement. Que nenni. Il lui faudra patienter jusqu’au bout pour entendre son nom. “J’ai mis du temps à réa- liser” , indique celui qui n’est pas prêt d’oublier ce moment his- torique. Le nouveau champion qui file sur ses 18 ans est enco- re à l’école. Il prépare un Bac Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant (S.T.A.V.) au lycée Granvelle à Dannemarie-sur-Crète. Si tout va bien, il poursuivra ses études en B.T.S.-A.C.S.E. avant d’entamer sa carrière dans l’agriculture. Son projet : reprendre une ferme en lait à comté dans le Haut-Doubs. On peut le comprendre… F.C.

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