Journal C'est à Dire 174 - Février 2012

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É C O N O M I E

Classement Les revenus des Haut-Doubistes ont progressé de 50 % en dix ans

Le journal C’est à dire a dressé un comparatif chiffré de l’évolution des revenus décla- rés des foyers fiscaux du Haut-Doubs. Si le revenu global a largement augmenté en dix ans, les disparités restent grandes à l’intérieur même du Haut-Doubs.

Le classement commune par commune (Source I.N.S.E.E.) Commune Nombre de Nombre de Revenu fiscal Rappel ménages personnes médian chiffre fiscaux des ménages par U.C. 2000 fiscaux (en euros) Arçon 295 789 20 347 14 985 Arc-sous-Cicon 258 664 17 412 12 532 Aubonne 102 242 14 626 10 124 Barboux (Le) 85 236 19 936 13 847 Bélieu (Le) 123 338 22 993 14 435 Belleherbe 262 615 16 340 11 223 Bizot (Le) 100 278 21 988 15 413 Bonnétage 304 789 22 339 14 782 Bréseux (Les) 168 444 21 576 15 266 Bretonvillers 107 247 14 592 10 815 Bugny 59 157 18 497 N.C. Cernay-lʼÉglise 103 269 21 342 15 443 Charmauvillers 116 278 22 785 15 215 Charmoille 142 337 16 067 12 923 Charquemont 1 091 2 451 22 499 15 841 Chaux (La) 167 432 20 435 11 322 Chenalotte (La) 144 417 27 703 16 292 Combes (Les) 258 734 22 632 16 433 Courtefontaine 101 28 19 401 N.C. Cour-Saint-Maurice 70 169 17 577 12 009 Damprichard 786 1 837 20 179 14 551 Domprel 64 146 16 713 N.C. Écorces (Les) 239 669 23 040 16 502 Fessevillers 65 165 22 284 N.C. Fins (Les) 1 168 2 926 22 984 16 331 Flangebouche 239 613 18 301 12 491 Fontenelles (Les) 193 499 21 256 14 339 Fournet-Blancheroche 135 349 21 174 17 041 Fournets-Luisans 241 631 21 037 13 140 Frambouhans 298 772 23 724 14 885 Fuans 175 474 20 302 14 227 Gilley 592 1 475 22 753 14 845 Goumois 86 174 23 772 15 512 GrandʼCombe-Chateleu 564 1 414 23 912 16 287 Gras (Les) 302 762 20 910 13 927 Guyans-Vennes 284 757 20 636 12 429 Hauterive-la-Fresse 76 219 19 377 11 708 Indevillers 97 250 19 077 N.C. Laviron 145 363 16 555 9 468 Longeville (La) 237 669 20 738 13 951 Loray 196 489 18 620 11 553 Luhier (Le) 83 186 17 776 11 899 Maîche 1 916 4 218 20 615 14 821 Maisons-du-Bois Lièvremont 223 624 18 442 12 565 Mancenans-Lizerne 66 186 20 825 12 509 Montbenoît 150 391 23 408 15 722 Mont-de-Laval 68 197 17 283 11 652 Mont-de-Vougney 68 182 22 777 N.C. Montlebon 766 2 034 24 446 15 227 Morteau 3 029 6 418 22 555 15 362 Noël-Cerneux 130 360 24 084 15 288 Orchamps-Vennes 753 1 841 21 105 13 893 Ouhans 141 392 17 417 13 160 Pierrefontaine-les-Varans 595 1 408 16 089 11 164 Plaimbois-du-Miroir 80 214 18 656 11 777 Plains-et-Grands-Essarts 81 214 18 103 N.C. Russey (Le) 867 2 149 20 787 13 891 Saint-Gorgon-Main 100 288 17 599 11 406 Saint-Julien-lès-Russey 51 144 17 681 N.C. Sommette (La) 68 199 14 379 N.C. Trévillers 199 491 21 012 13 611 Vennes 58 147 21 069 N.C. Ville-du-Pont 119 308 19 423 14 121 Villers-le-Lac 1 985 4 532 25 285 16 739

À Morteau, le revenu médian par unité de consommation est de 22 555 euros. Contre 15 362 euros dix ans plus tôt. C’est 47 % de plus.

É videmment,c’est une moyen- ne. Évidemment, ceux qui auront perdu leur emploi dans l’intervalle ou ceux qui occu- pent un emploi précaire ou faiblement rémunéré seraient en droit de contester cette affirmation. Il n’empêche : les chiffres de l’administration des impôts sont formels, le revenumédian (voir défi- nitions ci-dessous) des habitants duHaut- Doubs a fait un bond de 50% en moyen- ne, entre 2000 et 2009.

lier, indéniablement. Ce chiffre du revenu médian signifie que la moitié des unités de consomma- tion (une personne, ou plus, membre du foyer fiscal) déclare moins de 29 394 euros et que l’autre moitié décla- re plus encore que cette somme. Les Hôpitaux-Neufs concentrent donc les foyers les plus aisés du département. C’est même plus que la plus riche des communes du Grand Besançon, Talle- nay, où le revenu médian par U.C. atteint tout de même les 28 984 euros.

se sur la deuxième marche du podium avec un revenu médian de 25 285 euros. Viennent ensuite Montlebon avec 24 446 euros, Noël-Cerneux (24 084), Grand’Combe-Chateleu (23 912 euros), Goumois avec 23 772 euros, Frambou- hans (23 724 euros), Les Écorces (23 040 euros), Le Bélieu (22 993), Les Fins (22 984 euros), Charmauvillers (22 785 euros), Gilley (22 753 euros), Les Combes (22 632 euros) et Bonné- tage (22 339 euros). La capitale du Pays Horloger, Morteau, atteint les 22 555 euros. Maîche est plus bas avec un revenu médian par U.C. de 20 615. Ce triangle d’or situé entre le Val de Morteau et le plateau de Maîche doit ces chiffres à la forte proportion de salariés, qualifiés pour beaucoup, qui travaillent en Suisse. Mais plus généralement, ce compa- ratif établi par le journal C’est à dire entre les revenus 2000 et les décla- rations fiscales 2009 montre que, dans tous les secteurs, le niveau de revenus déclarés a fait un bond. À La Chena- lotte on l’a vu, l’augmentation dépas- se les 70 % entre les deux périodes ! Les secteurs les “moins riches” du Haut- Doubs sont ceux les plus éloignés des centres-bourgs. Ainsi La Sommette (canton de Pierrefontaine-les-Varans) concentre les revenus médians les plus modestes avec un “petit” 14 379 euros. Suivent Aubonne (canton de Mont- benoît) avec 14 626 euros et Bretonvil- lers (canton du Russey) avec 14 592 euros. Une partie du canton de Montbenoît figure aussi parmi ces sec- teurs plus à la traîne : ainsi Ouhans affiche aussi un “petit” 117 417 euros de moyenne par U.C. Tandis que les communes les plus centrales du Sau- geais, comme Montbenoît ou Gilley affi- chent des revenus médians plus éle- vés, respectivement de 23 408 et de 22 753 euros. En 2000, aucun revenu médian n’atteignait les 20 000 euros. Il fal- lait aller à Villers-le-Lac pour trouver les revenus médians les plus hauts, avec 16 739 euros. Les revenus décla- rés médians les plus faibles étaient même inférieurs à 10 000 euros par an (Laviron avec 9 468 euros). Aubonne était à 10 124 euros. Dix ans plus tard, le minimum est donc de 14 379 euros (La Sommette), c’est 5 000 euros de plus que les plus bas revenus de 2000, soit une hausse de 52 %.

Le Haut-Doubs a même la par- ticularité de présenter les plus hauts revenus du Doubs, voi- re de la région Franche-Com- té, avec un record absolu rele- vé aux Hôpitaux-Neufs qui affiche un revenu médian par

Les revenus les plus modestes à La Sommette.

Concernant le Haut-Doubs horloger, la commune aux reve- nus les plus élevés est, surpri- se, La Chenalotte avec un reve- nu médian par U.C. de

unité de consommation (voir défini- tions) atteignant les 29 394 euros. C’est une hausse de 72 %. L’effet fronta-

27 703 euros. C’est 70 % de plus qu’il y a dix ans ! Juste après cette commu- ne dorée, c’est Villers-le-Lac qui se his-

Qu’est-ce qu’une unité de consommation ? Cʼest un système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les niveaux de vie des ménages de tailles ou de compositions différentes. Avec cette pondération, le nombre de personnes est ramené à un nombre dʼunités de consommation (U.C.). Pour comparer le niveau de vie des ménages, on ne peut sʼen tenir à la consom- mation par personne. En effet, les besoins dʼun ménage ne sʼaccroissent pas en stricte proportion de sa taille. Lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il nʼest pas nécessaire de multiplier tous les biens de consommation par le nombre de personnes pour garder le même niveau de vie. Aussi, pour com- parer les niveaux de vie des ménages de taille ou de composition différente, on utilise une mesure du revenu corrigé par unité de consommation à lʼaide dʼune échelle dʼéquivalence. Lʼéchelle actuellement la plus utilisée retient la pon- dération suivante : 1 U.C. pour le premier adulte du ménage, 0,5 U.C. pour les autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 U.C. pour les enfants de moins de 14 ans. Qu’est-ce qu’un ménage fiscal ? Le “ménage fiscal” est un ménage ordinaire constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Nombre de personnes du ménage fiscal Le nombre de personnes du ménage fiscal est obtenu par cumul des personnes inscrites sur les déclarations de revenus qui le composent. On adopte le ter- me de personne et non celui dʼhabitant pour marquer le fait que toute per- sonne rattachée fiscalement à un ménage ne vit pas forcément au sein de celui- ci : elle peut habiter ailleurs, cas fréquent chez les étudiants (rattachés fisca- lement à leurs parents tout en occupant un logement indépendant). Quelques définitions

Partout, ceci même dans les secteurs du Haut-Doubs les moins dorés, le reve- nu médian de ses contribuables a donc subi une forte progression, largement au-dessus de l’inflation. De quoi peut- être redonner le moral à ceux qui croient

que l’euro a mis à bas le pouvoir d’achat des Français. Le Haut-Doubs reste, quels que soient les soubresauts de l’emploi au plan national, une terre en or par rapport au reste de la région. J.-F.H.

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