Journal C'est à Dire 174 - Février 2012

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M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

La Longeville

Le “Mac Gyver” de la mécanique Ingénieur en mécanique et productique, Simon Millot, la quarantaine, s’est installé à son comp- te au hameau de Largillat en pays sauget. Plus c’est compliqué et tordu, plus il s’éclate…

Un responsable commercial Expérience solide de la vente, Performance en CCMI appréciée Formation requise BTS +connaissances outils bureautiques Domicilié Haut Doubs, Relationnel et sens du service Rémunération MOTIVANTE Challenge et perspectives ++ pour candidat ambitieux

fraiseuse, tour, rectifieuse, table de découpe plasma.La totale.Sans oublier une ou deuxmachines sor- ties tout droit de l’imagination féconde dumaître des lieux.Lequel n’a qu’une crainte : tomber dans la routine d’un boulot et d’une vie peut-être confortable mais ultra- sécurisée, réglementée, sans relief, ni surprise. Où tout est calculé. “Mon seul frein, c’est la lassitu-

de, explique celui qui déplore le peu de considération accordée en France aux chercheurs aux entre- preneurs. Aucun industriel ne figure au classement des person- nalités les plus populaires, c’est assez révélateur.” Probablement une affaire de société, d’éducation où l’on a fini par oublier que le bonheur passe aussi par le tra- vail et qu’il faut parfois se trom- per pour mieux progresser. Originaire des Bréseux, Simon Millot concentre dans ses gènes la culture des paysans horlogers du Haut-Doubs. “Mamère et mon grand-père travaillaient à l’établi” , explique ce fils de paysan élevé au grand air. Très tôt, il exerce sa curiosité sur le parc mécanique de la ferme.Avec son frère Didier, ils mettent en vrac les “203” du paternel. Initiation empirique certes, mais qui va conforter au moins deux vocations. Le frangin se forme dans lemachinisme agri- cole avant de reprendre l’atelier des Courtots. Simon va au lycée technique des Viettes à Montbé- liard. Bac E en poche, il poursuit ses études à l’E.N.I. où il obtient son diplôme d’ingénieur en génie mécanique et productique. Quelques jobs à droite à gauche pour se faire la main et remplir la gamelle, le jeune ingénieur mettra du temps à trouver chaus- sure à son pied. Il fait plusieurs stages chez son frère. Ce qui explique pourquoi la famille Mil- lot s’est posée à La Longeville.

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U ne pelleteuse dans la cour, quelques voitures sur cale, ça sent le bri- coleur polyvalent en

arrivant chez Simon Millot. L’impression se confirme au sous- sol transformé en atelier de méca- nique. Un atelier complet avec

Le premier job digne de son talent, il va le décrocher à Pier- refontaine-les-Varans en pre- nant la responsabilité du bureau d’étude de la S.E.R.M.A.P., cet- te société spécialisée dans la fabrication de machines agri- coles. “On a mis au point par exemple le nettoyeur d’écurie. Ce robot permet de racler à l’intérieur des bâtiments agri- coles où se trouvent les bêtes.” Après 13 ans de bons et loyaux

en passant par des pièces de bijouterie, des composants indus- triels. L’homme a le sens de la débrouille. Il assure toute la conception des pièces qu’il fabrique. Sa formation d’ingénieur lui est bien utile quand il s’agit de réactualiser des connaissances techniques qu’il n’utilisait plus depuis vingt ans. “C’est beaucoup de travail” , concède celui qui ne compte plus les nuits passées à l’atelier. Ce

services, Simon Millot qui ne se retrouvait plus dans l’évolution de la société, tire sa révé- rence. “J’ai été licencié en 2009.” Incapable de rester sans

qui n’altère pas son opti- misme naturel pourtant mis à rude épreuve quand il observe le comporte- ment de certains de ses semblables. Pas contre le progrès, il exècre la cour-

“Mon seul frein, c’est la lassitude.”

rien faire, il choisit de se mettre à son compte mais en se don- nant le temps. Dans ces cir- constances, le statut d’auto-entre- preneur lui tend les bras. Il s’équipe et développe son réseau professionnel. Le voilà prêt pour la grande aventure. Sa spécia- lité : faire ce que les autres ne veulent pas faire. “Je prends tout ce qui sort du conventionnel.” Le champ d’action est alors très lar- ge. Il s’étend du godet de pel- leteuse, à la boucle de ceinture,

se au gaspillage, l’assistanat à outrance, la surconsommation et ces réglementations qui ne laissent plus guère de libertés. Père de quatre enfants, Simon Millot sait aussi prendre le temps de s’évader.Avec des potes, il part en famille explorer les déserts africains. Du raid pur et dur, en totale autonomie, pour pas plus cher qu’un séjour sur la Côte d’Azur. On a les sensa- tions qu’on mérite. F.C.

Boulimique de travail, Simon Millot a trouvé matière à s’éclater dans la mécanique.

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