Journal C'est à Dire 174 - Février 2012

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Châtelaine à Paris pour être reine Pendant quelques jours, le quotidien de Vincent Moureaux, agriculteur à Trévillers, va considérable- ment changer. De la ferme familiale au salon international de l’agriculture à Paris, le changement est radi- cal. Pour lui comme pour Châtelaine, la vache qu’il aimerait voir devenir une reine nationale. Trévillers

La bromadiolone, suite Agriculture Après analyse, deux renards et deux sangliers sont morts après avoir ingéré de la bromadiolone à Damprichard fin 2011. D’autres carcasses ont été retrouvées aux envi- rons de Belleherbe début janvier. E n novembre, C’est à dire consacrait un article rela- tif à la bromodiolone, un anti-coagulant

F ils d’agriculteurs, Vincent Moureaux a très tôt choisi de suivre cette même voie. “C’était une évidence” confie le jeune homme qui après l’obtention du bac- calauréat agricole à la maison familiale et rurale de Vercel a repris l’exploitation de ses parents Gérard et Élisabeth en 2008. Cette passion devenue son métier, com- me beaucoup de ses collègues, il aime la faire découvrir au grand public sur les comices par exemple et cette année en se lançant à l’assaut de la capitale. Vincent a donc décidé d’inscrire sa plus bel- le montbéliarde, Châtelaine, pour la sou-

mettre au jugement des experts de l’organisme de sélection de la race, seul habi- lité à retenir les meilleures laitières pour concourir à Paris. “Elle a une production annuelle de 8 400 litres de lait” explique

Plus qu’un voyage, une véritable aventure tant pour l’animal que pour le jeune agri- culteur. “On s’est retrouvé à Saône avec les autres collègues qui vont au salon et on est parti de nuit en bus” explique Vincent. “Les

puissant (ré)utilisé au début de l’automne pour contrecarrer l’invasion des campagnols dans les prairies et champs du Haut-Doubs. Pro- blème, son utilisation fait - tou- jours - des ravages sur la faune sauvage malgré les précautions prises par les agriculteurs en réduisant notamment le nombre de kilos de bromadiolone utili- sé à l’hectare, en ciblant les sec- teurs touchés et en veillant à reboucher les sillons tracés. Malgré ces précautions, deux sangliers et deux renards ont péri à Damprichard en fin d’année dernière. La carcasse de chaque animal a été analy- sée par un bureau toxicologique situé à Lyon. Résultat sans appel : “L ’analyse confirme que l’anticoagulant a bien causé la mort” relate l’Office national de la faune sauvage. Le taux rele- vé était de 0,4 microgramme de bromadiolone dans le sang, sachant qu’à 0,1 ml/g, un ani- mal en meurt. L’hiver et le froid vif de février ont stoppé cette mortalité obser- vée. Outre Damprichard, des buses et renards ont été retrou-

Vincent, satisfait de voir sa vache passer sans difficultés les divers échelons la menant au salon. “Aplomb, bassin, garrot, morpho- logie, mamelle… elle a rempli un

animaux eux sont placés dans des camions aménagés” poursuit-il. Matinée de repos pour tout le mon- de à l’arrivée. “L’idée est de l’installer dans son box en la laissant bien

L’homme et l’animal sont fébriles.

maximum de critères” confirme l’éleveur. Châtelaine était donc bien du voyage pour “la plus grande ferme de France” dans la catégorie “3 ème veau”.

tranquille pour que le stress retombe.” Une vraie thalasso pour la belle montbéliarde qui a ensuite eu droit à un bon lavage avant de retrouver une tranquillité toute relative puisque les allées sont parcourues par des milliers de visiteurs plus ou moins au fait de ce qu’est le monde agricole. De son côté, Vincent s’occupe de la paille et bien entendu de la traite et fait le tour des autres éleveurs pour échanger leurs expériences et faire la promotion des pro- duits régionaux francs-comtois. L’homme et l’animal sont fébriles. Le moment tant attendu arrivait dimanche 26 février. Vin- cent espérait évidemment pour Châtelai- ne le titre tellement convoité, la couron- ne nationale. Ici pas de dame au chapeau, pas de guéguerre par média interposé, on n’est pas chez les miss. On ne cherche pas la gloire, juste la reconnaissance de la profession. “Une fierté que tout éleveur espère obtenir un jour dans sa carrière pour mettre en valeur la qualité de son tra- vail.” A l’heure où nous bouclons ces lignes, Vincent et Châtelaine s’apprêtaient à mon- ter sur le ring…

vés sur le plateau de Belleher- be et aux Terres-de-Chaux. Un rapace est en cours d’analyse. Un chien de chasse aurait même péri après en avoir ingéré à Charmoille. Aussi bien mais plus contraignant que la broma- diolone : le piégeage, comme ici à Ville-du-Pont.

Châtelaine peut compter sur Vincent pour faciliter son séjour à Paris et la rendre la plus belle pour aller défiler.

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