Journal C'est à Dire 174 - Février 2012
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D O S S I E R
Le Sentier Retrouvailles au centre sportif Dans la vallée de Joux, la collaboration franco-suisse ne se limite pas à l’environnement de travail. Elle s’observe aussi dans les échanges autour des loisirs et du sport notamment.
G râce à son dynamisme économique, la com- mune duChenit dispose d’infrastructures et de services dignes d’une ville de 10 000 habitants. Ce groupement de quatre villages : Le Sentier, L’Orient, Le Solliat et Le Bras- sus compte en réalité 4 325 Com- biers. Le plus bel exemple se situe à la sortie du Sentier avec le Centre sportif de la vallée de Joux. Construit en 1992, ce com- plexe regroupe patinoire, pisci- ne, terrains de tennis, salles de sport, de fitness, mur d’escalade, école de voile. Sans oublier l’office de tourisme, le restaurant de 150 places et les deux bâtiments dédiés à l’hébergement collectif
ou familial. Un vrai centre de vacances ou d’entraînement dont la notoriété dépasse largement le cadre de la vallée. Les équipes russes et tchèques de hockey sont déjà venues se ressourcer dans ces
le travail et même le week-end pour certains d’entre eux. Le sentiment anti-frontalier n’existe pas dans cette vallée du plein- emploi, prospère et qui entre- tient des échanges avec la Fran- ce voisine depuis des lustres.
lieux. “Cet équipement sert en premier lieu aux scolaires, aux clubs locaux et aux particuliers” , explique
Notamment avec le secteur de Bois- d’Amont et Les Rousses qui constitue le prolongement natu-
Le sentiment anti-frontalier n’existe pas.
Thomas Waser qui dirige cette société composée à 80 % de capi- taux publics où travaillent plus d’une trentaine de salariés, soit 25 équivalents temps plein. Les frontaliers ne se privent pas de telles installations qu’ils uti- lisent à la pause de midi, après
rel de cet espace géographique. “On ne ressent aucune différen- ce au chapitre de la cohabita- tion sportive. On observe même beaucoup d’entraide dans cer- tains clubs comme celui du tri- athlon qui compte autant de Français que de Suisses. Tous se mobilisent d’un même élan quand il s’agit d’organiser le tri- athlon international de la val- lée.” La complémentarité se retrou- ve au niveau culturel et d’autres loisirs. Quand la neige vient à manquer sur les pistes alpines de la vallée, les skieurs suisses mettent le cap sur les stations voisines des Rousses ou de Méta- bief. Thomas Waser reconnaît qu’il existe quand même une petite rivalité purement sporti- ve entre les clubs de ski. L’esprit de clocher est une valeur uni-
Les frontaliers représentent 30 à 40 % des particuliers qui utilisent les installations”, estime Thomas Waser le directeur.
verselle. “On note peut-être une petite nuance entre les fronta- liers de proximité qui s’impliquent dans la vie du centre sportif et les nouveaux fronta- liers consommateurs d’activités mais globalement peu impliqués.” Le centre sportif emploie lui aus- si quelques frontaliers. Il n’échappe pas non plus au défi- cit qui plombe ce type d'infrastructures. Le chiffre d’affaires s’élève à 5 millions de francs suisses et ses “action- naires”, à savoir les communes de la vallée, versent chaque
année environ 500 000 francs suisses pour équilibrer les comptes. La nationalité des uns et des autres n’est pas un cri- tère retenu dans les statistiques de fréquentation de ce site où passent quand même près de 1 000 personnes chaque jour. Thomas Waser estime que les frontaliers représentent 30 à 40 % des utilisateurs privés. Cet- te part peut monter jusqu’à 60 % au restaurant du centre sportif même si le phénomène se tasse depuis l’ouverture du restau- rant d’entreprise chez Jaeger-
LeCoultre. Victime de son succès, le centre sportif est vite à saturation. Plu- sieurs projets sont dans les tuyaux : extension de la salle fitness, construction d’un bâti- ment pour l’école de voile basée au village de L’Abbaye. D’ici 4 ou 5 ans, la bulle qui recouvre les courts de tennis devrait être remplacée par une structure en dur qui abriterait aussi un bou- lodrome. La réalisation d’une nouvelle salle polyvalente figu- re dans les investissements à moyen terme.
Beaucoup de frontaliers ont pris l’habitude de déjeuner au restaurant du centre sportif.
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