Journal C'est à Dire 173 - Janvier 2012

V A L D E M O R T E A U

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J’ai testé… l’hypnose À l’hôpital de Morteau et de Pontarlier, on soigne la douleur avec cette méthode reconnue par la médeci- ne. Le journal C’est à dire plonge dans l’au-delà. Morteau

En bref…

Espoir Les boulangers, les commer- çants et les entreprises de Franche-Comté solidaires de Semons lʼespoir et de la futu- re maison des familles orga- nise lʼopération “Partageons notre pain”. Cette année enco- re, Semons lʼespoir propose des séries de cinq cartes ven- dues 5 euros, avec la gracieu- se autorisation de la famille de Pierre Bichet qui nous per- met de reproduire ses litho- graphies. 450 points de ven- te de Franche-Comté, dont de nombreuses boulangeries. Europa Park Le 10 décembre dernier, Euro- pa-Park a obtenu à Vérone le prix “Parksmania Award” le désignant, une fois de plus, comme le “meilleur parc de loi- sirs européen”. En 2011, Euro- pa-Park a obtenu des résul- tats records en terme de visi- torat en dépassant pour la pre- mière fois le seuil des 4 mil- lions de visiteurs dès la saison estivale. En 2012, le parc enga- ge des investissements qui sont les importants en volume de lʼhistoire de lʼentreprise avec la construction dʼun 11ème grand huit en bois pour la sai- son 2012 et un 5ème hôtel 4* Supérieur dont lʼouverture est prévue à lʼété 2012.

15 h 50, arrivée dans la salle d’attente, sans vraiment savoir à quel- le sauce nous allons être “opérés”. Nous avons pris cette décision, celle de tester l’hypnose, sans a priori . Paraît-il que cette métho- de fait toujours plus d’adeptes. Elle est notamment utilisée par des hôpitaux reconnus (com- me celui de Lille) pour opérer des patients sans anesthésie ou en tout cas avec une anesthésie moins lourde. Vous êtes endor- mi, sans vraiment l’être. Ceux de Pontarlier et Morteau, via le “réseau douleur”, soignent des patients atteints de différentes pathologie. C’est souvent un médecin traitant qui dirige son

ne ressemble pas à un cabinet de psychanalyse mais avant de nous installer sur cette chaise, le professionnel - qui a suivi durant deux ans une formation d’hypnotiseur à Genève - nous explique ce qu’il va faire, ce qu’il peut faire. “Je serai comme une tour de contrôle. Si je vous don- ne l’autorisation de décoller, vous ferez un voyage” lâche-t-il. Nous sommes prêts, la piste est dégagée. Nous nous installons dans le siège, sans ceinture de sécurité. Le pilote est à notre droite, assis lui aussi. Seule une de nos oreilles sera réceptive. Pourquoi la droite ? Nous l’ignorons. Sa voix, calme et posée, nous demande de fermer

La séance terminée, nous repar- tons avec des certitudes… et une interrogation : devons-nous y retourner ? E.Ch. (1) : pour des raisons profession- nelles, le médecin n’a pas sou- haité que son identité soit men- tionnée. Cette hypnose particu- lière, est appelée Hypnopraxie, qui dérive de l’Hypnose érickso- nienne. Zoom Plusieurs séances sont conseillées pour soigner des maux de tête ou de dos ou autres. Il en coûte 26 euros, remboursés par la Sécurité sociale si votre médecin trai- tant vous lʼa prescrit.

L’hypnose permet même d’opérer des patients sans anesthésie ou avec des médicaments moins lourds.

men, jusqu’à notre cerveau. Des images s’entrechoquent. Le pas- sé, les projets, la perte d’un proche, le boulot, la vie future, autant de sentiments. Vous êtes à demi réveillé, à demi-endor- mi. Drôle de sensation que vous pouvez à tout instant stopper. Les mots susurrés crispent ou détendent le visage selon la façon dont ils sont prononcés. La pre- mière partie est douloureuse, faite de turbulences. La secon- de offre un vol tranquille vers l’avenir. Encore une fois, vous demeurez en position de contrô- le. Dix minutes plus tard, le voya- ge prend fin. Atterrissage en douceur. L’hypnose, comme nous

l’avons vécue, est personnelle. Des phrases sont sorties de notre bouche, de notre (in)conscient alors que d’autres patients gar- deront tout pour eux. D’autres, en revanche, ne ressentiront rien. L’expérience, troublante, lais- se forcément des traces : une chemise humidifiée par la sueur et une nuit suivant la consulta- tion assez agitée alors que d’autres tombent directement sous le poids de la fatigue. Et surtout, un sentiment de mieux- être. Pour le spécialiste, ce gen- re de consultation ne peut se reproduire à l’infini : lui aussi a besoin d’énergie, d’écoute, de concentration.

malade vers ce servi- ce dont le but final est de restreindre la pres- cription de médica- ments. Les causes des consul- tations sont multiples, allant de maux de têtes

les yeux et de ne pen- ser à rien de particu- lier. Difficile direz-vous. Puis, le capitaine de bord nous indique le processus : “Vous pou- vez laisser vagabonder votre esprit…” Nous

L’expérience, troublante, laisse

forcément des traces.

violents inexpliqués à des maux de ventre, en passant par les lombalgies ou la fibromalgie. 16 heures, le médecin (1) est ponctuel et nous accueille : il n’a pas de blouse blanche, encore moins de stéthoscope. Juste un stylo et ses mots. Au centre de la salle, une table ronde, à droi- te, une chaise où s’allonger. Cela

tentons de nous relâcher. Paro- le du thérapeute : “Il n’y a même pas besoin de se détendre” nous dit-il doucement, comme s’il avait devancé nos sentiments. Est-il hypnotiseur ou voyant ? Il est en tout cas un communiquant. Soudain, une chaleur ressentie depuis le bas des mollets remon- te jusqu’à notre ventre, abdo-

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