Journal C'est à Dire 173 - Janvier 2012

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V A L D E M O R T E A U

État des eaux : un rapport accablant Les deux tiers des rivières du bassin Rhône-Méditér- rannée sont en mauvais état écologique. Dans les nappes souterraines et les rivières du Doubs, on retrouve des pesticides interdits depuis 2003. Le Doubs à Morteau est contaminé par des hydrocarbures. Pollution

F aut-il le rappeler ? Nos rivières sont malades et les poissons duDoubs ou de laLoue pansent, enco- re leurs plaies.Après la surmor- talité de truites observées à Gou- mois l’année dernière et en 2009

à Ornans, le cheptel halieutique a payé un lourd tribut à la pol- lution même s’il tend, doucement, à remonter la pente. Néanmoins, cet équilibre semble menacé à en croire le rapport officiel de l’état des eaux dans

Le Doubs en aval de Morteau est en mauvais état écologique. Il est contaminé par des hydrocarbures.

les bassins Rhône-Méditerra- née et Corse publié en décembre. Il dresse l’état des eaux super- ficielles et souterraines pour l’année 2010. Près de 3 millions d’analyses ont été effectuées sur 105 stations de référence. Résultat : sur les bassins Rhô- ne-Méditerranée, 51 % des cours d’eau sont en bon ou très bon état écologique. Un résul- tat encore éloigné de l’objectif du Grenelle de l’environnement qui fixe l’atteinte du bon état éco- logique pour 66 % des cours d’eau, d’ici 2015. Sur la carte, notre zone est mal- heureusement mauvaise élève. À la source du Doubs, à Mouthe, l’état écologique est moyen (28 % au lieu de 66 %), à Pontarlier, il devient médiocre (19 %). Dans le Drugeon, la rivière profite de son “reméandrement” pour voir des espèces halieutiques retrouver leur place. Le Des-

soubre est quant à lui relative- ment épargné. En revanche, le Doubs est enmauvais état àMor- teau (2 % d’état écologique) avant de revenir bon à Goumois (50 %) et Saint-Hippolyte. Dans le pays de Montbéliard, l’état varie du moyen à médiocre. Autant dire que le barrage du Châtelot retient bon nombre de

La vérité sur la pollution J amais lʼÉtat nʼa mis un nom sur la maladie touchant les poissons. Cette fois, les polluants ont des noms : six substances interdites dʼutilisation en France figurent par- mi les pesticides les plus fréquemment retrouvés dans le bassin. On en retrouve dans la nappe phréatique de Pon- tarlier. Il sʼagit de substances interdites depuis 2003 : le méta- chlore, lʼatrazine, la simazine, la terbuthyzaline, lʼoxadixyl. Le diluron, interdit depuis 2008, est également retrouvé. Pour le reste, le Doubs et la Loue (moins le Dessoubre) sont contaminés par les hydrocarbures aromatiques polycycliques (H.A.P.). Un large secteur est plus particulièrement touché, de Morteau à Baume-les-Dames, où lʼorigine de cette contamina- tion décelée depuis plusieurs années nʼa pu être identifiée. Ses trois affluents du secteur de Montbéliard, le Gland, la Fes- chotte et lʼAllaine, sont contaminés par la totalité des substances recherchées. En revanche, le nitrate est peu présent dans notre région. Enfin une bonne nouvelle.

polluants : la mauvaise qualité physique de nos rivières et la pollution par les micropolluants sont les premières causes

La dégéné- rescence de poissons.

de dégradation de la qualité de la faune et de la flore aquatique. Si le Doubs est en si mauvaise forme, c’est surtout dû “à des pressions hydromorphologiques importantes : les barrages blo- quent la circulation des poissons et des sédiments et vont jusqu’à provoquer des dégénérescences

et des disparitions de poissons” explique le rapport. En outre, les digues, qui limitent les zones d’expansion des crues ou empê- chent les crues “justes débor- dantes” , diminuent la possibi- lité de reproduction de certaines espèces, notamment du brochet. “Le reméandrement de cours

d’eau est une priorité pour que les rivières redeviennent des milieux de vie de qualité pour les poissons” explique l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée. Enco- re faut-il éviter de ne pas reje- ter n’importe quoi dans nos cours d’eau ! E.Ch.

Les Simpsons, des tags drôles, mais interdits Morteau

C ôté tags , il y a plus vulgaire et surtout moins drôle qu’Homer et Bart Simpson ou les Barbapapas peints sur le mur de la salle de sport de la Saint-Michel, du gymnase de Morteau, ou de la porte de garage de la bou- langerie Gaume. Mais aussi colorés et pleins d’humour soient-ils, les graffitis sont interdits ! “C’est du bien public, et ça coûte très cher à nettoyer” rappelle la mairie de Morteau qui a porté plainte dans l’espoir que soit identifié le mystérieux taggeur qui se cache derrière la signa- ture Évasio. L’association La Saint-Michel a elle aussi déposé plainte, par principe, auprès de la gendarmerie de Morteau. Sur le mur du gymnase du club, Éva- sio a peint Bart Simpson, l’enfant turbulent du dessin animé, écrivant au tableau “Je ne dois pas écrire sur les murs” . “C’est plein d’humour, mais Depuis cet été, des tags des Simpsons et des Barbapapas sont présents sur des murs à Morteau. L’auteur est le mystérieux Évasio. La gendarmerie a ouvert une enquête.

Du 11 janvier au 15 février 2012 sur articles signalés en magasin

Évasio joint l’humour à l’ironie dans ce tag de Bart Simpson.

ça ne se fait pas” résume Monique Saillard, pré- sidente de La Saint-Michel qui a demandé un devis pour le nettoyage du graffiti. La gendarmerie a donc ouvert une enquête. “Elle peut prendre du temps. Tout est affaire de patien- ce” explique la brigade locale. À titre de com- paraison, il a fallu trois ans pour résoudre l’affaire des tags des trains en gare S.N.C.F.

Toute l’équipe SERAC remercie sa clientèle pour sa fidélité et présente ses Meilleurs Vœux pour l’année 2012

Le “o” de Morteau en forme de donuts, les biscuits dont raffole Homer, sur la porte de garage de la boulangerie Gaume. Éva- sio doit être fan de la série “les Simpsons”.

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