Journal C'est à Dire 173 - Janvier 2012

L E P O R T R A I T

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Morteau

Sandrine Greusard, la “fresque touch” mortuacienne Éducatrice technique spécialisée à l’A.D.A.P.E.I., San- drine Greusard consacre le plus clair de son temps libre à l’art pictural, sous toutes ses formes. Ses fresques murales séduisent de plus en plus.

C hez elle, rue de la Louhière à Morteau,c’est un peu un appar- tement-témoin. Dans chaque pièce on y décèle sa patte. Là un enduit à la chaux, ici un béton ciré. Aux murs, d’émouvants portraits peints sur toile de jute.À l’étage,une immense fresque aux tons rouges représentant une scè- ne de désert. Sandrine Greusard accueille sonvisiteur enblouse d’artiste. Sa deuxième peau.

traces” concède-t-elle. À Morteau, San- drine Greusard a commencé à sortir l’art des ateliers confinés de l’A.D.A.P.E.I. en peignant avec ses “élèves” des conteneurs à verre perdu. Puis elle a contribué à lancer une acti- vité de production en atelier déco où travaillent plusieurs adultes handica- pés.

Sandrine Greusard, dans son atelier, avec sa nouvelle spécialité, la peinture sur toile de jute.

actif, Sandrine Greusard et son équi- pe totalisent 13 fresques de ce type. La salle des fêtes de Derrière-le-Mont à Montlebon, celle des Gras ont aussi bénéficié des coups de pinceaux de l’artiste. Une des plus célèbres fresques murales de Sandrine Greusard, une des plus appréciée aussi, est celle qu’elle a réalisée sur le mur de la station-ser- vice Cyprien Rognon, rue Saint-Michel à Morteau. Pour faire face à la montée en char- ge de cette activité peinture qui lui prend de plus en plus de temps, San- drine Greusard a monté en parallèle de son activité professionnelle une micro-entreprise. Et pour montrer tou- te l’étendue de son savoir-faire, cette admiratrice des œuvres de Dali s’est mise à créer sur d’autres supports.

autre compétence, celle de peintre en décor. “Je réalise aussi de vraies fresques à la chaux, je fais des enduits de chaux, des enduits de terre, du béton ciré…” détaille Sandrine Greusard. Elle a éga- lement réalisé plusieurs fresques monu- mentales et des fenêtres en trompe- l’œil pour le futur musée du Charron que Louis Simonin ouvrira en sep- tembre prochain. “L’idée était de fai- re revivre des scènes du passé. À par- tir de photos, on a refait des mises en situation avec costumes d’époque. Le résultat est étonnant” promet Sandri- ne Greusard. Pour l’instant, l’artiste mortuacienne ne vit pas de son art. Mais elle a su trouver un subtil équilibre entre son travail à l’A.D.A.P.E.I. et sa passion. J.-F.H.

“Comme je souhaitais montrer ce que je faisais mais que les murs ne sont pas transportables, je me suis mise à réa- liser d’autres choses, sur des toiles de jute par exemple. Je réalise des por- traits, souvent sur commande, à partir de photos qui soient les plus expressives possibles. Ça plaît beaucoup” reconnaît l’artiste. Cette nouvelle forme d’art a permis à Sandrine Greusard de réa- liser ses premières expositions : à Novil- lars, au Grand Kursaal de Besançon, au château Pertusier de Morteau… Les 11 et 12 février prochains, c’est à la salle des fêtes de Morteau que le public pourra découvrir les dernières réali- sations de Sandrine Greusard lors de l’exposition organisée par l’association Kom que Kom. D’artiste, elle a aussi glissé vers une

En 2004, elle et son équipe de choc ont entièrement décoré l’entrée de la M.J.C. de Mor- teau sur le thème de la sava- ne. Ensuite, c’est aux trans- formateurs E.D.F. que San- drine et ses cinq compères se sont “attaqués”. “L’A.D.A.P.E.I.

Le mur de la station-service

C’est à l’âge de douze ans que Sandrine Greusard a décelé ses indéniables pré- dispositions pour le dessin. “J’ai toujours été passion- née par les peintres. J’ai com-

Cyprien Rognon.

mencé à faire des aquarelles dès l’âge de 12 ans. À l’école, mes matières de prédilection, c’était plutôt le dessin et le sport” concède la Mortuacienne. C’est dans le cadre de son travail qu’elle a eu l’opportunité de développer ses affi- nités avec l’art. Éducatrice technique spécialisée auprès d’adultes handica- pés, elle anime depuis de nombreuses années des activités d’expression. “Par- tout où je suis passée, j’ai laissé des

a signé un partenariat avec E.R.D.F. pour la décoration de ces transforma- teurs.” Pour découvrir le résultat, il suf- fit de se promener du côté du quartier du Tremplin à Morteau, ou aux Fins (Sous-le-Bois), ou encore à Maisons- du-Bois et, plus récent, à Pontarlier. “À chaque fois, nous adaptons le thème de nos décorations pour être en har- monie avec le paysage, ou en fonction de la demande de nos clients.” À leur

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