Journal C'est à Dire 173 - Janvier 2012

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É C O N O M I E

Bâtiment

“650 emplois vont disparaître en Franche-Comté” Serge Faivre-Pierret, président de la Fédération du Bâtiment de Franche-Comté, et Rodolphe Lanz, secrétaire général, annoncent que l’année 2012 sera difficile pour les entreprises du bâtiment. Ils souhaitent que la loi de modernisation de l’économie soit corrigée car elle précipite les professionnels dans la crise.

l’activité qui déstabilisent les sociétés du bâtiment. Quels sont-ils ? S.F.-P. : Au marasme de 2008 sont venus se greffer des actes politiques qui ont un impact direct sur le fonctionnement des entreprises du bâtiment. Parmi ces actes, il y a la loi de moder- nisation de l’économie (L.M.E.). À travers elle, l’État a modifié de manière déraisonnée les délais de paiement entre un four- nisseur et son client qui posent de vrais problèmes de trésore- rie aux sociétés. Càd : Quel est le problème au juste de la Loi de Moderni- sation de l’Économie de 2008 ? S.F.-P. : Les délais de paiements fournisseur se sont considéra- blement réduits. Une entrepri- se est tenue désormais de régler ses fournisseurs dans les 45 jours. Le problème est qu’au bout de la chaîne, les clients, qu’il s’agisse de particuliers ou de syndics de copropriété, n’ont aucune obligation de délai pour honorer les sommes dues aux entreprises du bâtiment. Les artisans attendent parfois cinq à six mois avant de se faire payer. Résultat, les entreprises jouent les banquiers et leur tré- sorerie en prend un coup. Cet- te loi stupide accélère la dégra- dation du secteur du bâtiment. Càd : Vous attendez donc que le gouvernement revienne sur le contenu de la L.M.E. ? S.F.-P. : La modifier réglerait une grande partie du problème des entreprises du bâtiment. Cela redonnerait confiance aux entreprises et aux artisans. Nous sommes entrés dans la bagarre pour corriger cette loi inique afin que des règles de délai de paie-

C’ est à dire : En 2012, le secteur du bâtiment devrait à nouveau marquer le pas après une année 2011 durant laquelle des signes de reprise étaient perceptibles. Qu’en est-il au juste ? Serge Faivre-Pierret : Il res- sort des rencontres que nous avons eues avec les entrepre- neurs du bâtiment en Franche- Comté et au niveau national, un message d’angoisse pratique- ment unanime sur l’ensemble du territoire français à l’exception peut-être de quelques régions, et de quelques grandes villes. L’activité va reculer de

1,9 %, sachant qu’en 2009 elle avait baissé de 8,3 % et de 3,8 % en 2010. À la F.F.B. nous esti- mons que 35 000 emplois vont disparaître au minimum dans notre secteur en France dont 650 en Franche-Comté sachant que le bâtiment emploie 1,2 mil- lion de personnes. En quarante ans de métier, je n’ai jamais vu cela. Càd : Pourtant, il y a eu un plan de relance dès 2009. N’a- t-il pas permis au secteur du bâtiment de faire face à la crise ? Rodolphe Lanz : Le plan de relance a porté ses fruits en par-

tie. Il a régénéré les carnets de commandes. Mais il a appau- vri les entreprises compte tenu des conditions de paiement aux- quelles elles sont soumises actuellement. Dans le bâtiment, on sait historiquement gérer les années difficiles, la chute des prix, la concurrence comme en 1996. Mais ce qu’on ne sait pas gérer, c’est la paupérisation de nos entreprises liée à la modi- fication des flux financiers. Càd : Un recul de 1,9 % est important. Néanmoins, on peut supposer que les entre- prises puissent encaisser cet- te baisse. À vous entendre, il y a d’autres facteurs que

ment soient imposées aux par- ticuliers qui ont recours au ser- vice d’une entreprise du bâti- ment. La députée U.M.P. Fran- çoise Branget a posé une ques- tion à ce sujet au gouvernement. Aujourd’hui, 110 parlementaires sont mobilisés. Càd : La F.F.B. s’oppose éga- lement au statut de l’auto- entrepreneur. Quels sont vos principaux griefs à cet égard ? S.F.-P. : L’auto-entrepreneur est la légalisation du travail au noir. C’est une escroquerie nationa- le. On autorise des gens à exer- cer un métier du bâtiment sans exiger d’eux une quelconque qua- lification. Ils n’ont pas d’obligation comptable, ils ne sont pas soumis auxmêmes règles du droit du tra- vail. Ils ne font l’objet d’aucun contrôle. C’est une distorsion de concurrence ! Dans certains cas, l’auto-entrepreneur peut être qua- lifié de travail illégal. Rien n’empêche une entreprise de se séparer de ses salariés pour en faire des auto-entrepreneurs. Cela existe. Dans ce cas, les auto-entre- preneurs sont devenus les nou- veaux tacherons. Les responsables syndicaux que nous sommes ne peuvent pas tolérer ça. Cela fait quinze ans que nous mettons tout en œuvre pour améliorer l’image

du bâtiment et les conditions de travail de nos salariés. Avec ce genre de mesure, l’état fiche tout par terre. Càd : Quelles sont les entre- prises qui passeront le cap de la crise ? S.F.-P. : Celles qui passeront le cap sont celles qui ont de la tré- sorerie et qui ont réduit le nombre de salariés. Jusque-là, beaucoup d’entreprises ont vou- lu préserver leur personnel et leur outil de travail pour être opérationnelles au moment de la reprise. Elles ont eu raison de procéder ainsi car il y a eu un frémissement de l’activité en 2011. Mais le dernier trimestre de cette année n’a pas été bon. Le mot d’ordre aujourd’hui est de réduire la voilure. Il vaut mieux qu’une entreprise se sépa- re de 5 % de son personnel plu- tôt que de courir le risque de tout perdre et de mettre la clé sous la porte. Càd : Qu’en sera-t-il de 2013 ? S.F.-P. : Malheureusement, ce sera une catastrophe. La loi Scel- lier aura disparu, le Prêt à Taux Zéro est raboté, l’investissement immobilier sera touché. Nous supportons beaucoup pour une activité qui est déjà en crise. Propos recueillis par T.C.

Serge Faivre-Pierret et Rodolphe Lanz.

L’avenir de la santé : la coopération entre professionnels L’Agence régionale de santé a défini son projet de santé pour les quatre prochaines années. Moins de curatif, plus de prévention et dévelop- pement de la télémédecine devraient offrir aux patients un meilleur suivi. Une plate-forme pour le handicap psychique sera créée. Le Projet régional 2012-2016

nels aux élus, pour élaborer ce plan stratégique de santé. “Il n’y aura pas d’annonce d’achats de scanners ou de création de bâtiments, prévient la direc- trice. Ce que nous ferons, c’ est un tra- vail de fourmi.” Alors que la Franche-Comté pointe au 11 ème rang des régions (sur 22) en nombre de médecins par habitant, cer- taines spécialités demeurent mena- cées à l’instar de la psychiatrie et de la pédiatrie. Ce plan affichant trois ambitions espère guérir certains maux : réduire les inégalités sociales et ter- ritoriales de santé, garantir la péren- nité du modèle de financement soli- daire du système et promouvoir la qua- lité, la sécurité des soins et des prises en charge. Concrètement, la santé en Franche- Comté veut sortir du “tout curatif” en renforçant la prévention avec le dépistage et la vaccination. Il faut “revoir la médecine de ville” en favo- risant la coopération entre profession- nels de santé. “L’avenir est notamment dans les maisons de santé où ces pro- fessionnels de santé sont regroupés.

S ylvie Mansion le présente comme “un fil d’Ariane”. Un fil qui doit guider les patients et professionnels de santé dans un labyrinthe où chacun se parlera, cohabitera, se rencontrera. Ce guide, c’est le Projet régional de santé (P.R.S.), un document de 800 pages rédigé durant un an et demi, qui présente de façon transversa- le les ambitions de la région en matière de santé publique,

d’organisation du système de soins et du champ médico-social. C’est la loi de juillet 2009 relative aux patients, à la santé et aux territoires (H.P.S.T.) qui impose cette nouvelle dynamique. “Notre but est de décloi- sonner la médecine de ville, l’hôpital et le médico-social. Il faut faire tomber les murs, que chacun puisse se par- ler” annonce la directrice de l’Agence régionale de santé qui a composé avec les volontés de chacun, des profession-

Zoom Objectifs Plan régional de santé (P.R.S.) 2012-2016 - Réduire les risques sanitaires liés à lʼusage de lʼeau, polluants… - Renforcer la veille et les alertes pour diminuer les risques dans lʼenvironnement - Renforcer la prévention des maladies infectieuses - Promouvoir lʼinformation et lʼéducation relative à la sexualité, addiction… - Contribuer à la santé et au bien-être au travail - Réduire les inégalités territoriales en matière de dépistage du cancer - Prévenir le surpoids des enfants et adultes - Développer lʼautonomie des personnes âgées et handicapées - Développer des dispositifs de prise en charge pour des publics spéci- fiques : patients atteints de la maladie dʼAlzheimer, autisme, et personnes han- dicapées vieillissantes.

Sylvie Mansion (A.R.S.) présente la santé de demain en Franche-Comté. Bruno Herry (à droite) s’assure que l’intérêt des patients est respecté.

Alors que la population de la Franche- Comté vieillit, la filière gériatrique bénéficiera d’un travail de fond per- mettant des réductions de la durée

sidée par Bruno Herry, force de propo- sitions à l’A.R.S. dont la mission est de garantir l’accès aux soins pour les patients. “Nous allons faire attention à ce que les projets annoncés soient menés à bien” annonce le président bénévole, tout en espérant que le dos- sier médical personnel (D.M.P.) devien- ne réalité. La santé prend un nouveau virage. Sur l’ordonnance de l’A.R.S., peu d’euros donc, mais une réorganisation. E.Ch.

d’hospitalisation puis le retour à domicile. Enfin, l’autre enjeu est de développer la téléméde- cine, déjà utilisée entre l’hôpital de Pontarlier et celui de Besan- çon.

C’est plus sécurisant pour eux et cela offre aux patients plus de confort, avec par exemple des ouvertures plus larges” dit la directrice. 26 maisons sont déjà créées en Franche-Comté et 40

“40 projets sont dans les cartons.”

projets sont dans les cartons. Le nou- veau plan de santé va aussi créer une plate-forme pour le handicap psychique.

Ces changements d’avenir ont été adop- tés par la conférence régionale de la santé et de l’autonomie (C.R.S.A.) pré-

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