Journal C'est à Dire 173 - Janvier 2012

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D O S S I E R

“La réserve parlementaire devrait être la même pour tous” Le député U.M.P. bénéficie d’un crédit de 100 000 euros qu’il distribue à 75 % aux associa- tions qui lui demandent une subvention. Le reste est réparti entre les communes de sa cir- conscription qui demandent son concours financier sur un projet. Jacques Grosperrin

J acques Grosperrin est un des 70 députés de la commission des affaires culturelles. À ce titre, il dispose d’une réser-

ve parlementaire de 100 000 euros par an. “J’admets que je peux obtenir un peu plus car je m’investis dans mes dossiers” confie l’élu.

Il consomme ce crédit dans sa totalité en apportant un sou- tien financier aux associations et aux communes de sa cir- conscription. “Je donne 75 % de

ma réserve parlementaire aux associations sportives, cultu- relles, humanitaires, environ- nementales, sociales, et 25 % aux municipalités qui ont un

Le député Jacques Grosperrin devant l’Assemblée Nationale.

toire. À Nancray, il a contri- bué à l’aménagement de la sal- le de sport. À Palise, des fonds ont été accordés pour des tra- vaux de voirie, à Rigney la contribution est allée à l’accessibilité de la mairie, et au chauffage de l’église à Tar- cenay. Parmi les associations qui ont reçu l’appui financier du dépu- té U.M.P. en 2011 figurent pêle- mêle : Familles Rurales d’Ornans, la Chenille à Mar- chaux, la Société de tir bison- tin, le Théâtre Bacchus, le B.R.C., l’association du musée années de suite des aides de la part de Jacques Grosperrin pour changer les tapis de la salle rue Bersot. S’il accepte de fournir la liste des bénéficiaires de la réserve parlementaire, Jacques Gros- perrin ne souhaite pas divul- guer le montant versé à chaque structure afin d’éviter les sur- enchères et “les bisbilles.” Par principe, l’ancien judoka deve- nu député refuse d’accompagner les associations dans lesquelles il est impliqué. Pour 2012, la plupart des dos- siers de demande de subven- tion sont déjà bouclés. Jacques Grosperrin va composer avec son enveloppe officielle de 100 000 euros, alors que les par- lementaires qui appartiennent à d’autres commissions comme celle des finances ont un crédit supérieur. Des disparités que le député de la deuxième circons- cription déplore. “Un député ne sait pas ce que perçoit son col- lègue. Il faut plus de transpa- rence. Nous sommes tous des élus de la République. La réser- ve parlementaire devrait être la même pour tout le monde.” T.C. de la Madeleine à Besançon et dans la même ville l’association Brûlard Ensemble. Le Club Pugilistique Bisontin a perçu deux

projet intéressant. L’aide peut être attribuée au titre du fonc- tionnement ou de l’investissement.” La dérive clientéliste est une critique souvent émise par les détracteurs de ce système. Mais le député se défend de toute intention électoraliste ou de favo- ritisme dans l’utilisation de ces fonds publics. Tout d’abord la demande de subvention vient de la commune ou de l’association elle-même. Jacques Grosperrin propose plus rare- ment son aide de façon spon- tanée à une structure, à moins de mes interlocuteurs. Je m’interdis de définir le montant de l’aide en fonction de la sen- sibilité politique d’une associa- tion. La seule chose à laquelle je suis sensible, c’est le contenu du projet qui m’est soumis. J’étudie tous les dossiers” dit-il. Le député n’a pas de “carnet de chèque”. Pour obtenir une sub- vention, il faut suivre la pro- cédure. Le demandeur devra remplir un dossier compliqué qui sera transmis au groupe U.M.P. à l’Assemblée Nationa- le, lequel le dirigera vers le ministère compétent qui hono- rera la subvention. “Je donne 1 000 euros minimum aux associations. Pour les com- munes, je peux financer jusqu’à 50 % hors taxes du projet en fonction de son montant évi- demment. Je n’aide que les petites communes car je consi- dère que les bourgs importants ont plus de marges de manœuvres financières pour concrétiser leurs projets” préci- se Jacques Grosperrin. En 2011, le député a aidé 14 communes sur les 98 que comp- te sa circonscription, et une cin- quantaine d’associations sur les 3 000 recensées sur son terri- qu’il ait diagnostiqué chez elle un besoin financier lors de ses déplacements sur le terrain. “Je me moque de la couleur politique

“Il faut plus de transpa- rence.”

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