Journal C'est à Dire 172 - Décembre 2011

9

V A L D E M O R T E A U

Morteau

Un centre de formation “franco-suisse” bientôt à Morteau Éducation Français et Suisses veulent une école commune qui formerait des appren- tis jusqu’aux ingénieurs. Le tout financé par les deux pays et les industriels. L e cadre a été trouvé. Ce pourrait être Morteau, au cœur de l’Arc juras- aux formateurs. Les entre- prises suisses, qui financent déjà la formation dans leur pays, devraient mettre la main à la poche. transfert de technologie per- mettant aux P.M.E. de par- tager leur recherche…” dit Philippe Maffre, le secrétai- re général aux affaires régio- nal.

Ferme Rognon : le projet immobilier se confirme

de l’État qui sera respectée par le promoteur, c’est la préservation de la façade de cette ancienne fer- me du XVIII ème siècle, façade dotée de clés de voûte autour de ses fenêtres. Le jardin situé devant la ferme Rognon sera également pré- servé. “C’est un des intérêts du pro- jet, note Annie Genevard, maire de Morteau, que cette façade soit préservée. L’autre intérêt évidem- ment est la création de nouveaux logements sur Morteau.” Même si la mairie aurait souhai- té un projet moins haut, notam- ment pour éviter de gêner la vue de certains habitants de l’immeuble “la Grande horloge” situé un peu plus haut, ce projet est conforme aux exigences du plan local d’urbanisme. Prudent, le promo- teur Rémy Pellegrini attend que le permis de construire soit tota- lement validé avant d’entrer dans le détail de ce futur programme immobilier qui trouvera sans dou- te rapidement preneur, tant la demande est toujours aussi for- te à Morteau en appartements neufs. J.-F.H. La ferme Rognon date du XVIII ème siècle. Vide depuis longtemps, elle reste

Après plusieurs tentatives infructueuses de sociétés immo- bilières, c’est finalement la société Pellegrini qui réhabilite- ra la ferme Rognon en un immeuble de quatre étages.

sien. Àcourt terme,c’est-à-dire moins de cinq ans, trois dans le meilleur des cas, un centre de formation professionnelle transfrontalier destiné à la fois auxélèves et industriels suisses et français devrait voir le jour. C’est en tout en cas le souhait émis le 25 novembre par la RégionFranche-Comté et l’État lors de la conférence trans- jurassienne (C.T.J.). Après trois années de som- l’industrie en évitant une fui- te du savoir-faire, permettre aux entreprises de recru- ter à l’avenir des personnes qualifiées. Certains secteurs peinent à embaucher com- me la galvanoplastie, le décol- letage, les bureaux d’étude. “Après un état des lieux, nous travaillerons sur une offre de formation française qui réponde à la demande suis- se” explique la Région Franche-Comté. Des moyens financiers seraient apportés meil, le groupe de travail entrepri- se/formation co-pré- sidé par la France et la Suisse est réac- tivé. Il veut aider

L e permis de construire est toujours en instruction mais l’architecte des bâti- ments de France a don- né son feu vert. Logiquement, la ville de Morteau devrait faire de même d’ici quelques semaines. C’est un des bâtiments les plus emblématiques de Morteau qui devrait bientôt être réhabilité avec, derrière l’actuelle bâtisse, un immeuble de quatre étages et des

logements neufs à la clé, bientôt disponibles sur Morteau. Le pro- jet, porté par la société Pellegri- ni d’Oye-et-Pallet, est en bonne voie d’aboutissement, après plu- sieurs projets infructueux menés par différents promoteurs. Située dans le périmètre des monuments classés, la ferme Rognon ne pou- vait pas faire l’objet de n’importe quelle réhabilitation. Une des exi- gences de la mairie et des services

Si les Français semblent emballés, le canton du Jura (Suisse) se montre plus mesu- ré pour officialiser des offres de formation : “Il faut enco- re que l’on apprenne à se connaître” dit un membre de la formation dans ce canton. Il poursuit : “Certaines de nos entreprises forment déjà des apprentis français en contrat de formation. Ils sont 2 000 dans le Jura. Ceci dit, nous comprenons les craintes françaises de voir le vivier d’apprentis (français) rejoindre la Suisse.” Après le G.R.E.T.A. de Mor- teau qui offre des formations reconnues par les employeurs de Suisse dans le domaine de l’horlogerie, cette “école” qui pourrait être affiliée au lycée professionnel de Mor- teau, serait le second orga- nisme où Helvètes et Fran- çais cohabiteraient. L’État français appuie. Il est prêt à allouer des crédits : “Ce centre serait susceptible d’être un

L’U.I.M.M. du Doubs est d’accord pour un “rapport gagnant-gagnant avec un co- financement et une co-orga- nisation” précise un de ses responsables. Et d’ajouter : “La désindustrialisation côté français s’aggrave et notre système d’éducation ne four- nit plus assez de jeunes. Des formations de décolleteurs ou usineurs disparaissent, comme à Saint-Claude. Cet- te formation permettrait de développer les métiers sous- tension.” Reste d’autres difficultés à surmonter. Si l’accord de libre-échange des personnes fonctionne, c’est moins vrai dans le domaine du commer- ce. “De nombreuses entre- prises régionales du B.T.P. ne vont pas en Suisse en rai- son de problèmes réglemen- taires. Il faut les surmonter.” C’est le cas aujourd’hui à l’Euroairport de Bâle-Mul- house où juridiquement, des remises en cause du droit du travail apparaissent.

Reste d’autres difficultés à surmonter.

une des dernières fermes encore existantes en ville.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker