Journal C'est à Dire 172 - Décembre 2011

R E T O U R S U R I N F O

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Une convention de lutte contre le travail illégal

ÉDITORIAL Épouvantails AAA, AA+, AA-… On a l’impression que le monde balbutie en cette fin d’année plombée par les obsessions des États, et par répercussion des citoyens, des notes qu’ils obtien- dront du grand professeur mondial sans visage : les agences de nota- tion. La mode est de vouer aux gémonies ces entreprises privées chargées d’influer sur le mode de gouvernance des États. L’Europe est actuellement la proie de ces entre- prises américaines qui semblent se jouer des nerfs de nos dirigeants. Cependant, il ne faut pas pour autant nier leur utilité. Elles sont les vigies, nécessaires, pour des États qui sans leur jugement continueraient à se laisser aller à des écarts de gestion qui ont mené plusieurs d’entre eux sinon dans le gouffre, du moins tout au bord. C’est justement parce qu’elles sont là (elles existent d’ailleurs depuis plus de cent ans pour certaines) que les dérives bud- gétaires des États, dont la France qui vit depuis plus de trente ans au- dessus ses moyens, ont été mises en lumière. Trop tard pour des pays comme la Grèce ou l’Italie, peut- être juste à temps pour les autres pays européens. Le vrai problè- me, c’est que ces fameuses agences sont devenues les épouvantails de tous les gouvernants parce qu’elles sont devenues irresponsables. Elles ont d’abord souvent manqué de jugeote : la veille de l’effondrement de la banque Lehman Brothers, cet- te dernière était encore notée A… Quelques années plus tôt, une des agences classait dans la catégorie des “meilleurs investissements” la société Enron qui sombrait en failli- te quatre jours plus tard. Les exemples sont nombreux des impé- rities de ces agences fantômes. Voi- re de leur irresponsabilité : mena- cer de dégrader 15 pays de l’Union est non seulement décrédibilisant pour elles-mêmes, mais agir de la sorte à trois jours d’un sommet euro- péen capital, c’est ni plus ni moins que lancer une grenade au milieu d’un champ de bataille. L’utilité des agences n’est pas contestable. C’est aujourd’hui de leur responsabilité qu’il s’agit. Un petit conseil à quelques jours des fêtes : laissons les agences de notation à leurs froides notes et revenons à l’essentiel : cette pério- de de Noël doit avant tout servir à se recentrer autour de certaines valeurs loin, bien loin, des consi- dérations finalement artificiel de ces marchés dont on ne connaît ni le visage, encore moins le cœur. Bonnes fêtes de fin d’année à tous. J ean-François Hauser est édité par “C.H.T. Diffusion” 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Chou- let, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Décembre 2011 Crédits photos : C’est à dire, station du Chas- seral, Chœur de Jeanne, Sophie Cousin, Téléthon Les Combes. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le Conseil général réserve 300 000 euros au Tour de France

F in novembre, à Besançon, les organisations profes- sionnelles du secteur du B.T.P., les partenaires sociaux, des collectivités, la D.I.R.E.C.C.T.E., l’U.R.S.S.A.F., ont signé la convention régio- nale de lutte contre le travail illégal dans le secteur du bâti- ment et des travaux publics. Le B.T.P. est un des cinq secteurs professionnels les plus expo- sés à ces pratiques avec les hôtels cafés et restaurants, les services aux entreprises (net- toyage et gardiennage), l’agriculture et les activités du spectacle. Pour l’État, le travail illégal est un fléau. En France, cette pra- tique a un coût économique, social et humain important puis-

qu’elle représente 60 milliards d’euros par an, soit 4 % du P.I.B. (équivalent au budget de l’Éducation nationale !). Le tra- vail illégal prive les travailleurs de la protection sociale, de leurs droits à la retraite, à l’assurance chômage, à l’assurance-mala- die. Il pénalise aussi les employeurs, qui respectent les règles, en créant une concur- rence déloyale. En ce qui concer- ne la Franche-Comté, les ser- vices de l’État observent qu’il est difficile de connaître l’ampleur de la fraude sur ce territoire. Néanmoins depuis 2009, les ser- vices de la D.I.R.E.C.C.T.E. ont conduit plusieurs actions de sen- sibilisation et d’information auprès des entreprises et des branches professionnelles.

L e Conseil général du Doubs vient d’inscrire 300 000 euros au bud- get prévisionnel 2012 pour le Tour de France. Sur cette somme, 135 000 euros sont prévus pour couvrir, selon les besoins, “les amé- nagements particuliers à la Sali- ne d’Arc et Senans, les acti- vités menées par le service jeu- nesse sur le parcours des deux étapes Belfort-Porrentuy, et Arc-et-Senans-Besançon, ain- si que la sécurisation et l’intervention des agents dépar- tementaux sur les routes dépar- tementales utilisées pendant les deux jours du Tour de Fran- ce” précisent les services du Conseil général du Doubs. Il reste 165 000 euros que le Département va débourser pour la participation au Tour de Fran- ce dont 55 000 euros de droit d’entrée, la communication, les relations publiques et les animations. Un investissement important que le Conseil géné- ral assume dans le sens où le

Le Département a provisionné 135 000 euros pour des aménagements possibles liés à la course.

deux sites majeurs dans le département.” La collectivité précise encore que sa parti- cipation est équivalente à cel- le attendue du Conseil régio- nal, de la Ville de Besançon et de la Communauté d’Agglomération.

Doubs profitera des retom- bées économiques et touris- tiques générées par la noto- riété de la Grande Boucle. “Le Conseil général a souhaité s’associer à cette épreuve au titre du départ d’Arc-et-Senans et de l’arrivée à Besançon,

Le B.T.P. fait partie des cinq secteurs identifiés comme étant particulièrement sensibles au travail illégal.

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