Journal C'est à Dire 172 - Décembre 2011

PUBLI-INFORMATION Marco Lejeune 30 ans de passion pour la création de bijoux L’artisan bijoutier de la Grande rue à Morteau est reconnu depuis 33 ans pour ses talents de créateur de bijoux. Il transforme l’or pour le plaisir de sa clientèle.

V A L D E M O R T E A U

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Sécurité routière

Les routes du Haut-Doubs

servent de terrain de jeu

À chaque fois qu’elle monte dans sa voiture, Céline a peur. “Cela fait dix ans que je vis à Morteau, je n’ai jamais constaté autant d’incivilités sur la route, ni même ailleurs en France” dit-elle, exaspérée par le com- portement de certains automobilistes qui prennent la voie publique “pour un terrain de jeu.” Elle exerce une profession libéra- le qui l’amène à se déplacer de jour com- me de nuit sur les routes du Haut-Doubs. Ce qu’elle y voit la sidère. “Une nuit, j’ai vu des types faire des freins à main au milieu de la départementale après la commune des Fins. Régulièrement il y a des courses de voiture. Ça devient franchement flippant” confie cette mère de famille. Pour Céline, au regard des “A” collés à l’arrière des voitures, ce sont surtout les jeunes qui s’exonèrent du respect des règles du code de bonne conduite. Isabelle, son amie frontalière, dresse le De jour comme de nuit, des auto- mobilistes ont décidé de s’affranchir des règles de bonne conduite sur les routes du Haut-Doubs au péril de leur vie et de celle des autres. La vigilance retomberait-elle ?

même constat. Chaque matin, elle quitte son domicile mortuacien à 6 h 10, direction La Chaux-de-Fonds par la route du Col- des-Roches. Sur le parcours, c’est la foire d’empoigne entre les automobilistes pres- sés d’arriver, au mépris, une fois de plus, du code de la route. “Ce sont principale- ment les jeunes dont certains n’hésitent pas à vous doubler là où ce n’est pas autorisé en vous faisant un doigt d’honneur parce que vous ne roulez pas assez vite à leur goût. Le soir, à la sortie des usines, c’est le lâcher

images qui restent sont violentes. Il fau- drait que les chauffards aillent aider les pompiers à mettre un corps dans une hous- se mortuaire après un accident de la rou- te.” Céline est lasse. Ni la prévention, ni la répression, ni les images choc des voitures accidentées qui paraissent dans les jour- naux ne semblent avoir d’effet sur les com- portements des automobilistes qui ont des conduites dangereuses. “Tout le monde sait qu’aujourd’hui il y a des risques d’amendes,

de fauves. “Fast and Furious”. Sur dix voitures qui vous doublent, il y a neuf A” observe Isabelle. C’est une des particularités de la bande frontalière, où dès les pre- miers salaires, un jeune fronta- lier peut s’offrir une belle voitu-

de retrait de permis, des poursuites judiciaires qui peuvent aller jus- qu’à l’emprisonnement, et pourtant tout le monde croit qu’un accident n’arrive qu’aux autres” souligne la gendarmerie de Pontarlier. Si Céline et Isabelle ont spontané-

Un corps dans une housse mortuaire.

re. Elle leur donne un sentiment de tou- te puissance dès qu’ils l’ont entre les mains. La voiture, signe extérieur de richesse, accessoire de frime et de plaisir… pouvant entraîner la mort. Céline intervenait parfois sur des accidents de la route d’une violence extrême, comme il y en a eu récemment dans le Haut-Doubs. “Les gens doivent savoir que l’on récupère les corps en bouillie. Pour les secours, les

ment décidé de témoigner de façon ano- nyme, c’est pour lancer un appel à la pru- dence et à la responsabilité de chacun. “Un accident, c’est une vie gâchée. Il ne faut pas que les chauffards oublient qu’ils ne sont pas seuls sur la route. Je veux juste que ces gens prennent conscience que beaucoup de personnes comme moi ont envie d’arriver au travail, de rentrer le soir et de serrer dans leurs bras leurs enfants.”

L’artisan veut passer plus de temps derrière son établi.

M arco Lejeune évolue dans son projet professionnel. L’artisan de Morteau, diplômé de l’école du Louvre, s’apprête à revenir aux sources de son métier : le bijou et la création. Deux passions qu’il n’a jamais délaissées, mais dans lesquelles il ne pouvait pas s’investir pleine- ment, pris par l’activité commer- ciale de “Création Or”, son maga- sin situé dans la Grande rue à Morteau. surtout pour l’originalité des pro- duits qui ornent les vitrines (montres, bagues, bracelets, col- liers, pendentifs, bijoux fantaisie de qualité). Cet homme de contact et de savoir-faire va poursuivre son activité avec le même enthou- siasme qui l’a guidé jusqu’ici, mais il va aussi lever le pied. “À partir du mois de janvier, la boutique sera fermée le lundi et le jeudi” annonce Marco Lejeu- ne. L’artisan veut mettre à pro- fit ce temps libéré pour créer des bijoux, et en dehors de son acti- vité professionnelle, pour s’investir davantage dans le monde asso- ciatif. Les personnes qui passent la porte de Création Or savent qu’elles pourront toujours se fai- re plaisir ou faire plaisir en ache- tant un bijou, quel que soit leur budget. L’évolution du magasin va s’accompagner d’une réduction Après 33 ans de métier, il ne va pas délaisser sa boutique appréciée des clients pour la qualité de l’accueil, du service, et

des vitrines dédiées à l’horlogerie. L’espace “montres” sera moins fourni. Marco assume ce choix et il l’explique. “ Pendant de longues années, j’ai tout mis en œuvre pour promouvoir l’horlogerie locale. Je suis las de voir qu’aujourd’hui ces marques procèdent à des ventes sauvages à prix cassé, au mépris de leur réseau de distribution tra- ditionnel. C’est une concurrence que je n’accepte plus” dit-il. pillées Made in France, garan- ties cinq ans. “ Pour les fêtes de fin d’année, la maison Herbelin joue le jeu. Elle étend la garantie de ses montres à cinq ans.” Marco Lejeune change de cap. Il souhaite donc passer plus de temps derrière son établi pour créer des bijoux personnalisés à la demande du client. Plutôt que de vendre l’or, le transformer est une belle manière de le valo- riser. “ Il faut savoir que 10 g d’or 18 carats s’achètent 200 euros. Avec la même quantité d’or, un bijoutier peut créer un bijou per- sonnalisé. Cela coûtera une cen- taine d’euros au client, mais le bijou aura une valeur de 900 euros.” En plus, la démarche est différente car à la valeur pécu- niaire s’ajoute une valeur sen- timentale et d’esthétisme qui échappe aux règles du marché. Un bijou raconte toujours une histoire, il se transmet. Création Or continuera de commercialiser la marque Herbelin “ qui respecte ses distribu- teurs” , et les montres “Marc Lejeune” estam-

Un bijou raconte une histoire.

La violence des accidents choc aussi les services de secours.

Économie

Les entreprises survivent mieux en Franche-Comté qu’ailleurs L’I.N.S.E.E. vient de publier une étude sur le taux de survie des entre- prises franc-comtoises créées entre 2006 et 2009. Il est plus élevé que dans la plupart des autres régions. L’industrie tire son épingle du jeu.

L e schéma régional de développement économique est en cours de révision. Pour l’instant, le Conseil régional qui le rédige est dans la phase dia- gnostic. Le document en gestation rempla- cera le précédent S.R.D.E. qui courait sur la période 2007-2011 (il devrait l’objet d’un bilan). Ce schéma “consiste à promouvoir le développement économique équilibré, à déve- lopper l’attractivité du territoire, à préve- nir les risques d’atteinte à l’équilibre éco- nomique.” Dans la précédente édition, plu- sieurs axes de travail ont été définis, dont un qui consiste à faciliter la création d’entreprises en Franche-Comté. Sur ce point, dans un contexte économique pourtant tourmenté, il semble que la région résiste plutôt bien si l’on en croit la der- nière étude de l’I.N.S.E.E. L’Institut de la Statistique a mis en évidence que la Franche-Comté arrive au neuvième rang des régions françaises pour le taux de sur-

vie des entreprises créées en 2006 et qui sont encore actives en 2009. “Si l’on consi- dère le seul secteur industriel, elle occupe la première place” indique l’I.N.S.E.E. Des résultats encourageants. Au total, au premier semestre 2006, 1 470 entreprises ont vu le jour en terre com- toise, dont 640 dans le Doubs. Trois ans après les deux-tiers d’entre elles sont enco- re actives (66,7 % dans le Doubs) et elles font vivre 2 400 emplois. Selon Patrick Pétour, directeur régional de l’I.N.S.E.E., c’est une spécificité régionale. “Contrai- rement à ce que l’on observe ailleurs en pro- vince, les entreprises créent des emplois en plus de celui de leur créateur” dit-il. Avec un taux de survie de 68 %, notre région se classe dans les premières, derrière la Corse, la Bretagne, Champagne-Ardennes, Rhône-Alpes, Poitou-Charentes, le Limou- sin, Midi-Pyrénées et La Bourgogne. “L’atout majeur dans la région, c’est le montant

Patrick Pétour, directeur régional de l’I.N.S.E.E.

de l’investissement” précise Florence Bru- ley, responsable des enquêtes à l’I.N.S.E.E. L’aspect financier est un des nombreux fac- teurs qui jouent sur les chances de sur- vie d’une entreprise. Une entreprise qui investit un minimum de 80 000 euros a trois fois plus de chance d’être encore en activité trois ans après sa création qu’une entreprise dont le capital de départ est infé- rieur à 4 000 euros. La seule limite de l’étude, c’est qu’on igno- re, parmi les entreprises qui ont survécu en 2009, combien sont encore en vie aujour- d’hui…

À partir de janvier, le magasin Création Or sera fermé le lundi et le jeudi. Création Or 3, Grande rue - 25500 Morteau 03 81 67 26 47

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