Journal C'est à Dire 170 - Octobre 2011

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V A L D E M O R T E A U

“Nous avons besoin des hôpitaux de proximité” Directeur général adjoint de l’Agence Régionale de Santé, Jean-Marc Tourancheau fait le point sur les difficultés financières des hôpitaux de proximité et sur les orientations probables qu’ils devront prendre pour accompagner notamment le vieillissement de la population. Morteau

C’ est à dire : Beau- coup d’hôpitaux locaux investis- sent. C’est encore le cas de celui de Pontarlier ou de Morteau. Qu’attendez-vous de ces structures à long terme ? Jean-Marc Tourancheau : Un établissement qui

J.-M.T. : Il est vrai que d’une manière générale, sur la région comme ailleurs en France, les hôpitaux sont dans une situation compli- quée. Mais elle est inégale d’un établissement à l’autre. Ceux qui accusent les défi- cits sont principalement les petits hôpitaux et moins les grands de la taille d’un Centre Hospitalier Univer- sitaire comme celui de Besan- çon. Ceux-là sont presque à l’équilibre car ils ont un bon niveau d’activité qui leur permet de générer des recettes. Alors que les éta- blissements de la dimension de celui de Champagnole ou de Saint-Claude sont dans une situation financière très difficile car ils ne génèrent pas assez de recettes pour faire tourner la machine. On sait que ces certains hôpi- taux estiment à 20 % le mon- tant de leur déficit dans leur budget prévisionnel. Propos recueillis par T.C.

(soins infirmiers à domicile). Ils proposeront toujours une offre de soins pour la popu- lation, mais ce ne sera plus une offre traditionnelle. De toute manière, il est aber- rant de penser que l’on peut développer des services d’obstétrique ou de chirur- gie partout sur le territoire

n’investit pas se place dans une situation com- promettante. Nous avons besoin des hôpi-

alors que nous n’avons pas le per- sonnel pour les fai- re fonctionner. Concernant les petits hôpitaux, je

“Accompagner le vieillisse- ment.”

Jean-Louis Dabrowski (au centre) avait été élu président de la C.C.I.R. le 26 janvier dernier.

taux de proximité. En revanche, ils devront proba- blement s’adapter pour répondre à de nouveaux besoins. Ils pourraient s’orienter vers la gérontolo- gie et la gériatrie afin d’accompagner le vieillisse- ment de la population. Ces hôpitaux locaux ont un ave- nir, dans le sens où ils pour- raient se muer en plate- formes locales de prise en charge capables de coordon- ner l’E.H.P.A.D. et le S.I.A.D.

pense qu’il faudra envisager des regroupements de façon à mutualiser un certain nombre de services et à par- tager des postes. Mais il faut que la communauté médicale et les élus l’acceptent. Càd : L’hôpital de Pon- tarlier est en déficit. C’est un exemple parmi d’autres. La situation financière de nos hôpitaux est à ce point préoccu- pante ?

ment le risque de vous expo- ser au feu de la critique n’est- ce pas ? J.-L.D. : Effectivement, mais ce n’est pas une question d’image. J’ai 64 ans. J’ai réussi beaucoup de choses dans ma carrière et il y a plus important que l’image. C’est très difficile de se battre sur tous les fronts. Aujourd’hui, la fonction de président de la C.C.I.R. deman- de du temps et de l’investissement compte tenu de la réforme à mener des chambres consulaires. Être

J.-L.D. : L’ambiance n’est pas mauvaise. Elle n’est pas joyeuse. Elle est à la fois calme et au com- bat. Les salariés ont pris la situa- tion avec une maturité excep- tionnelle. Càd : Comment se présente la fin de l’année 2011 ? J.-L.D. : Elle devrait être bonne. Les commandes rentrent à un niveau satisfaisant. En revanche, je suis soucieux pour 2012. Propos recueillis par T.C.

chef d’entreprise est également prenant. Entre ces deux fonctions, j’ai choisi sans hésiter. Càd : Néanmoins, est-ce qu’on reverra aux affaires à la chambre de commerce ? J.-L.D. : Je ne pense pas à cela. Pour l’instant, la priorité est Alti- tude. Il y a une activité à Mor- teau qui mérite de vivre. Càd : Quelle est l’ambiance dans l’entreprise ?

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