Journal C'est à Dire 170 - Octobre 2011

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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La qualité de l’eau du Doubs encore en sursis La Chaux-de-Fonds Alors que Le Locle prévoit la construction d’une sta- tion d’épuration qui traitera les produits médica- menteux, celle de La Chaux-de-Fonds connaît des soucis impactant directement le milieu.

J.V. : Le traitement des eaux usées dans ses grands principes est assez universel. Ils diffèrent d’une S.T.E.P. à l’autre et non d’un pays à l’autre, en fonc- tion des bureaux d’ingénieurs mandatés et des fournisseurs de technologie. Le traitement des produits phar- maceutiques (micropolluants) est une problématique récen- te et les techniques d’épuration en sont encore au stade pilo- te. En l’état actuel, les S.T.E.P. effectuant le traitement de l’azote (nitrification-dénitrifi- cation), ce qui est le cas de cel- le de la Ville de La Chaux-de- Fonds, sont les plus à même de réduire ces composés traces. Propos recueillis par E.Ch. Cʼest voté. Les villes du Locle et des Brenets vont construire une nouvelle station dʼépuration qui entrera en fonction courant 2015. Lʼactuelle, qui date de 40 ans, possède un taux de rendement de 85 %. Cela veut dire quʼune partie des eaux usées rejoint directement le Doubs sans traitement. Lʼétude dʼimpact (100 000 C.H.F.) a été votée. La S.T.E.P. traitera lʼéquivalent-rejet de 18 000 habitants et les micro-polluants. 26,9 millions d’euros pour la station du Locle-Les Brenets

C’ est à dire : Lors d’orages violents, papiers W.C. et ser- viettes hygiéniques se retrou- vent en aval du site de trai- tement de La Chaux-de- Fonds. Quelle est la raison ? Pourrez-vous y remédier sachant que cette eau rejoint directement les bassins du Doubs ? Jacques Vidal (Direction de

J.V. : Ce débit non traité repré- sente moins de 5 % du débit annuel total des eaux usées et pluviales provenant de La Chaux-de-Fonds. Des efforts sont entrepris au niveau de la commune pour améliorer la séparation des eaux usées et des eaux de pluie. D’autre part, un bureau d’ingénieurs spécia- lisé a été mandaté pour déter- miner la possibilité d’implanter un dégrilleur dans le canal “d’amenée” à la S.T.E.P., dégrilleur qui permettrait d’améliorer la rétention des déchets en cas d’orage. Les résultats concernant cette étude de faisabilité sont attendus pour début décembre 2011. Càd : Bizarrement, votre sta- tion a été rénovée… J.V. : Elle date de 1975. Entre 2001 et 2003, elle a été entièrement rénovée pour

l’assainissement à la Ville de La Chaux-de- Fonds) : Au niveau des déchets, la S.T.E.P. est capable de retenir et trai- ter les déchets jusqu’à un débit dans le canal

“Des problèmes lors d’orages.”

Le versant suisse (ici Les Brenets) ne rejette pas toujours de l’eau traitée à 100 %.

J.V. : Toutes les habitations du périmètre urbain de la Ville de La Chaux-de-Fonds sont rac- cordées au réseau des eaux usées. Càd : Connaissez le mode de traitement français. Est-il différent du vôtre ? Les tech- niques changent-elles ? Savez-vous dissocier les pro- duits pharmaceutiques ?

J.V. : L’ensemble des foyers et entreprises sont raccordés au réseau de collecte des eaux usées, soit un total d’environ 46 000 équivalents-habitants. Le prix facturé pour le traite- ment de l’eau usée est de 1.80 C.H.F. T.T.C. par m 3 d’eau potable consommé. Càd : Reste-t-il des zones d’habitation non raccordées ?

32 millions de C.H.F. Elle trai- te l’azote (nitrification, déni- trification), l’amélioration de la décantation finale. Le traite- ment des boues par digestion anaérobie avec production de biogaz valorisé ont été ajoutés. Càd : Combien de foyers sont- ils raccordés ? Combien paye en moyenne un Chaux-de- fonniers pour ce service ?

de 2 m 3 par seconde en cas de fortes pluies. Le débit excé- dentaire n’est pas traité entraî- nant une présence de déchets sur les bords de la Ronde (exu- toire de la S.T.E.P.). Càd : C’est problématique pour l’environnement…

La Suisse, un grand pays de vin Gastronomie Aux amateurs de bon vin, le littoral suisse promet de très belles surprises. À moins de 30 minutes de la frontière, la Suisse révèle des trésors insoupçonnés. Les conseils d’un sommelier averti.

L es vendanges sont termi- nées depuis plusieurs semaines du côté du lac de Neuchâtel. À Auver- nier, à Boudry ou au Lan- deron, on a ramassé le raisin, la vinification du cru 2011 peut démar- rer. Comme d’autres secteurs de Suisse, notamment le canton de Les bonnes adresses du sommelier : - Le domaine Égli à Bôle, “des pinots noirs exceptionnels.” - Le domaine Grillette à Cressier, spé- cialisé dans le chardonnay. - Le domaine des Cèdres à Cortaillod, spécialisé dans le pinot noir. - Le domaine du Signolet à La Neu- veville, tenu par Jean-Daniel Giauque. - Le domaine Grisoni à Cressier. - Le domaine de La Béroche. - Un peu plus loin, dans le Valais à Fully, le domaine de Marie-Thérèse Chappaz qui fait “le pétrus du Valais.”

Vaud (Chablais, Lavaux), les vins du canton de Neuchâtel bénéficient des “trois soleils” comme le disent les spécialistes : le soleil naturel qui vient chauffer les pieds de vignes plantés en coteau le long du lac, le soleil des murs qui emma- gasinent la chaleur toute la journée pour la restituer pendant la nuit

se du Jura). Le chasselas, on le boit jeune sur une friture ou un peu plus vieux (3-4 ans) avec un poisson plus noble. Le “fendant” (appelé “perlant” du côté de Genève et “gutendell” en Suisse alémanique) est le vin typique conçu à partir du chasselas. Pas des grands crus, mais un petit toujours sympathique.

et celui de la réverbéra- tion du lac, grand régu- lateur de température et précieuse source de cha- leur. La présence d’une barrière naturelle, la

Autre vin tellement typique de Neuchâtel : “l’œil-de-perdrix”, “un rosé inimitable fait la plu- part du temps avec du pinot noir.” Un peu plus loin, sur les rives du Léman, on trouve le

“Rien ne se fait au

hasard dans le vin suisse.”

chaîne du Jura, donne à ce secteur un climat tempéré propice à la cul- ture de la vigne. Sur le littoral neuchâtelois, le pinot noir et le chardonnay prédominent. Un autre cépage est très en vogue : le chasselas. “Le chasselas est à la Suis- se ce que le champagne est à la Fran- ce : une identité culturelle. Chez nous, on le mange en raisin de table, en Suis- se, on le vinifie. Pour moi, c’est vrai- ment le cépage suisse par excellence” indique le sommelier jurassien Chris- tophe Ménozzi qui a été longtemps sommelier au Noirmont (canton suis-

cépage “dézaley”, un des rares blancs à base de chasselas qui donne un vin plutôt sec. Dans les blancs suisses, on peut même trouver du sauvignon, du gewurztraminer et du chardonnay. Plus confidentiels, le “doral” et le “char- mont”. Dans les vins rouges, c’est donc le pinot le cépage emblématique de la Suis- se voisine. On trouve aussi un peu de “gara noir”, du “gamaret”, des cépages beaucoup plus colorés que le pinot noir. La caractéristique des vins du litto- ral suisse, c’est le grand morcellement des parcelles. “Personne n’a plus de 15

Le vin suisse, trop méconnu côté français, recèle quelques pépites (photo V. Bourrut).

hectares.” Et, conséquence de cette production plus limitée, la plupart des vins suisses se boivent… en Suisse. L’export est quasiment inexistant. “Sur la centaine de producteurs que je connais côté suisse, désormais, 80 sont très confortables, leur production est très bonne. Les progrès effectués par les producteurs suisses ont été énormes ces dernières années. C’est

comme pour le chocolat et les montres : tout est mûrement réfléchi, rien ne se fait au hasard dans le vin suisse” assure le sommelier jurassien. Le prix des vins suisses peut, lui aussi, atteindre des sommets. Sin on trouve de nombreuses bouteilles à 5 ou 6 euros pièce, certains atteignent sans pro- blème les 50 euros. Et ils les valent. J.-F.H.

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