Journal C'est à Dire 170 - Octobre 2011

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Santé La nouvelle unité psychiatrique de Pontarlier pourrait ne pas ouvrir

C’est un scénario ubuesque auquel est confronté l’hôpital de Pontarlier. La nouvelle unité psychiatrique en cours de construction pourrait ne pas ouvrir faute d’avoir prévu les crédits de fonctionnement.

Morteau L’hôpital de jour définitivement fermé ? Alors que l’unité de soins psychiatrique du Grandvallier est en cours d’extension, il n’est pas prévu de rouvrir l’hôpital de jour de Morteau fermé depuis 2006.

“J e ne sais pas ce qui se passe. J’ai l’impression qu’il y amaldonne dans ce dossier” déclare Jean-Marc Tourancheau. Le direc- teur général adjoint de l’Agence Régionale de Santé a du mal à com- prendre la situation dans laquel- le se trouve la nouvelle unité psy- chiatrique du Grandvallier. Elle est en cours de construction et pour- tant elle pourrait ne pas ouvrir ses portes comme prévu au printemps Le problème est que l’hôpital de Pontarlier a investi 4,7 millions d’euros (dont 2 millions ont été financés dans le cadre du dispo- sitif hôpital 2012) pour bâtir cette nouvelle unité conçue pour accueillir 10 lits d’hospitalisation de jour et 15 pour l’hospitalisation com- plète des patients. Ces 25 lits sup- plémentaires s’ajoutent aux 45 que compte pour l’instant l’établissement du Grandvallier. Actuellement, il faut 5 millions d’euros pour faire fonctionner la psychiatrie. Mais 2,1 millions d’euros supplémentaires sont néces- 2012, faute d’avoir prévu dans le projet les crédits de fonctionnement ! Un scénario ubuesque qui pourrait avoir comme titre “un gâchis d’argent public” s’il devait se réaliser.

saires pour ouvrir la nouvelle uni- té. Une coquette somme dont l’hôpital ne dispose pas. “Nous sommes dans une impasse actuel- lement” admet Gaëlle Fonlupt, directrice de l’établissement de soins qui doit gérer une situation héritée de ses prédécesseurs. “Poten- tiellement, cette unité peut ne pas ouvrir” ajoute-t-elle. Le problème est que le fonctionnement de la psychiatrie est financé par une dotation annuelle versée par

E n 2006, l’hôpital de jour de Morteau qui était rattaché au pôle de psychiatrie de Pontarlier a fermé ses portes faute de personnel. Jus- qu’à cette date, le petit éta- blissement de la rue du Col- lège pouvait accueillir quo- tidiennement, du lundi au vendredi, dix malades qui recevaient des soins à la jour- née. “Ce n’était pas un luxe. Il serait plein aujourd’hui. Nous espérons qu’il rouvrira” souhaitent des professionnels de la santé duVal de Morteau. À défaut, les malades sont dirigés vers l’hôpital de jour du Grandvallier à Pontarlier. Pour la réouverture, il fau- dra attendre. Ce n’est pas dans les projets de l’Agence Régionale de Santé qui concentre ses efforts sur le développement de l’unité psy- chiatrique du Granvallier dont les travaux d’extension se poursuivent. “Morteau a fermé faute de moyens humains et en particulier de médecins psychiatres. Mais l’extension de l’unité de Pon-

l’Agence Régionale de San- té, et pas par une tarifica- tion d’activité comme les autres services. Or, l’A.R.S. ne peut pas sortir de son chapeau 2,1 millions d’euros pour ouvrir la nouvelle uni-

“Un gâchis d’argent public.”

té. “Il y a donc deux possibilités : soit l’A.R.S. trouve des sous, soit on se paie avec l’activité que nous géné- rons nous-mêmes résume” résume Gaëlle Fonlupt qui est sûre qu’une solution sera trouvée dans les pro- chains mois. Si l’A.R.S. ne trouve le budget, alors l’hôpital de Pontarlier utilisera ces nouveaux locaux pour autre cho- se que de la psychiatrie. Et la direc- trice de conclure : “C’est très com- pliqué d’organiser une coexisten- ce entre la psychiatrie et une acti- vité autre, mais nous y tra- vaillons.”

Le bâtiment abrite encore le centre médico-psychologique.

rue du Collège abrite toujours le centre médico-psycholo- gique qui accueille des patients de 13 h 30 à 17 heures. Certains passent la porte de cette unité de consultation pour rencontrer un médecin psychiatre qui

assure des rendez-vous une à deux fois par semaine. D’autres rencontrent un psy- chologue, reçoivent des soins infirmiers ou participent au club qui permet à des gens en difficulté de se retrouver pour parler.

tarlier devrait permettre de résoudre cette question” sup- posent des professionnels de santé locaux. Selon nos informations, la réouverture de cet hôpital de jour n’est pas d’actualité. En revanche, le bâtiment de la

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