Journal C'est à Dire 170 - Octobre 2011

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Belleherbe Le S.O.S. d’un agriculteur Suite à des malfaçons, la construction d’un bâtiment agricole à Belleherbe est stoppée depuis quatre ans. La “lenteur de la justi- ce” plonge la famille Joly dans le désarroi.

S ur des murs en béton à moitié terminés,l’eau tom- bée du ciel ruisselle et emporte avec elle les espoirs de la famille Joly. Ins- tallée au lieu-dit Ebey à Bel-

leherbe, la G.A.E.C. du Bermont s’apprête à vivre un quatrième hiver “de souffrance”. Elle dit toutefois ne pas vouloir baisser les bras dans ce différend judi- ciaire l’opposant à une société

de construction spécialisée dans les bâtiments agricoles. Xavier et Jean-Marc Joly repro- chent à l’entreprise “des pres- tations non conformes” (N.D.L.R. : les murs ne sont pas

droits) alors qu’ils avaient choi- si de s’endetter afin de mettre leur exploitation aux normes en construisant une nouvelle salle de traite. Montant de la construction : 395 000 euros hors taxes. “Très vite, les prestations de l’entreprise nous sont appa-

l’exploitation des terres fami- liales, ce qui serait pour chacun de nous un véritable trauma- tisme” ajoute-t-il. Le 18 octobre, une audience au tribunal admi- nistratif de Besançon a permis aux deux parties de plaider. La délibération sera connue le 29 novembre.

rapidement. Nous aussi nous avons perdu de l’argent (envi- ron 45 000 euros)” concède Michel Hallel, l’avocat de la société. Selon lui, les agricul- teurs ont mis de la mauvaise volonté en refusant l’accès au chantier des ouvriers. Argument contesté par la partie adverse qui rappelle “que la chose com- mandée n’est pas la chose livrée.” En attendant la décision judi- ciaire finale, les Joly redoutent l’arrivée des premières gelées. Entre la perte de bétail, la bais- se de production de lait et le surcroît des charges de fonc- tionnement, ils espèrent un dédommagement et demandent qu’un expert judiciaire-comp- table soit nommé afin qu’il chiffre les préjudices. E.Ch.

rues non conformes au cahier des charges” explique Paul Joly, le frère et conseiller inter- ne de la G.A.E.C. Ce dernier a choisi de passer à la vitesse supé-

En attendant, les vaches pataugent dans la boue, dorment dans les cou- rants d’air dans un han- gar où étaient stockées jadis les machines agri-

“On a perdu des bêtes.”

rieure en adressant une lettre au Procureur de la République de Besançon afin de l’interpeller sur “la lenteur judiciaire.” Il veut “que justice soit rendue, faute de quoi, nous serons contraints de réviser nos projets et peut-être d’abandonner

coles. Cet inconfort inquiète Xavier : “Nous n’avons jamais autant perdu de bêtes” explique- t-il, inquiet. La société incriminée regrette cette escalade judiciaire : “Ce dossier prend de l’importance alors qu’il aurait pu se régler

Xavier Joly, agriculteur à Belleherbe, sur le chantier à l’arrêt depuis quatre ans.

Fournet-Blancheroche

Maîche Opposition municipale : Sarah De Jouffrey démissionne L’élue quitte la vie municipale maîchoise pour raison professionnelle. Stanislas Renaud prend les rênes de l’opposition avec les élections 2014 en ligne de mire.

À Biaufond : la route

“sous contrôle”

D ramatique accident a coûté la vie un quadra- génaire lundi 24 octobre au Col des Roches, itinéraire emprunté par des milliers de frontaliers se rendant chaque matin à La Chaux-de-Fonds ou au Locle. Un Neuchâtelois a voulu prévenir les autres auto- jours après les travaux, de l’eau ruisselait à nou- veau sur la route de Biaufond laissant des usagers perplexes à l’approche de l’hiver et d’éventuelles plaques de verglas.

mobilistes de la présence de ver- glas. Il est sorti de son véhi- cule, une voiture a glissé sur la plaque verglacée et l'a percuté. L’homme d’origine suisse a per- du la vie. Ce terrible fait-divers rappel qu’à l’approche de l’hiver, la prudence est de mise. assurer la sécurité sur ses routes, le Conseil général du Doubs investit lourdement. Der- nièrement, un chantier de réha- bilitation de la route de Biau- fond a redonné à la route un nouvel écrin, plus sécurisé. Mon- tant des travaux : 800 000 euros. Problème, la source coulant sur la route et à l’origine de nom-

breuses plaques de verglas est de nouveau apparue en contre- bas de la chaussée seulement quelques jours après la fin du chantier. Des automobilistes s’en sont inquiétés. Ils sont exac- tement 1 560 à utiliser cette route le matin pour se rendre en Suisse et le soir pour rentrer chez eux. LConseil général répond très facilement et promet que la source sera maîtrisée même en cas de fortes pluies : “Tout est sous contrôle. C’est une grille, obstruée par le lessivage du ter- rain, qui n’a pas joué son rôle. Nos équipes sont au courant et veillent” la direction des routes au Conseil général. travaux ont nécessité une cou- pure partielle de la voie du 20 juin au 23 septembre. ,la seconde et dernière tranche permettra la fin de réalisation et de sécurisation de 350 mètres de tronçon ainsi qu’une coupu- re partielle dans des horaires définis et seulement pour les véhicules légers, deux ans après la fermeture du Pont de Biau- fond réhabilité grâce à des sub- ventions franco-suisses. La route menant à La Chaux-de-Fonds via Biau- fond a été sécurisée. Elle est empruntée par plus de 1 500 véhicules chaque jour.

À Maîche, l’opposition municipale change de visage avec la démis- sion de Sarah De Jouf- frey. Meilleur espoir pour contre- carrer les plans de l’édile en pla-

Stanislas Renaud va poursuivre l’action menée. À savoir condui- re une opposition municipale constructive. “Nous voulons pro- poser et pas seulement nous oppo- ser, annonce M. Renaud. Il exis-

tion d’une chaufferie-bois. “Nous avons émis des réserves sur l’approvisionnement en bois” dit- il. Autres sujets d’opposition : la création du lotissement de la Guenotte. L’opposition aurait préféré une revitalisation du centre-ville et souhaite une vraie politique envers la jeunesse. Mou- vement “apolitique”, le groupe d’opposition se met en ordre de marche pour préparer les pro- chaines élections. E.Ch.

ce depuis trois mandats, la jeune femme (39 ans) démissionne pour rai- son professionnelle. “En raison de mon travail,

te un climat d’entente entre nous et le mai- re. Nous sommes par exemple favorables au pôle famille Maison de

Dans un climat d’entente.

je suis coupée du lien avec la population locale. J’étais plus dans la théorie que dans la pra- tique” explique-t-elle, avec regret. Depuis un an, Sarah était moins présente au conseil municipal. Arrivée à Maîche pour son tra- vail, elle avait choisi de s’impliquer dans la vie politique locale après s’être investie à Voi- ron (Isère). “En tant que per- sonne extérieure à la ville, je vou- lais apporter mon enthousiasme et ma bonne volonté” souffle-t- elle. Dès son arrivée, elle dit avoir été surprise “par le manque de contre-pouvoir.” Elle laisse Stanislas Renaud (36 ans) conduire le mouvement d’opposition composé de Domi- nique Ponçot, Émilie Prieur, Mic- kaël Loubery. Une dernière per- sonne devrait être nommée au sein du groupe pour compen- ser le départ. Professeur d’histoire-géographie,

Santé” dit-il. Cela n’empêche pas l’opposition de mitrailler sur cer- tains sujets comme la construc-

Sarah De Jouf- frey cède sa place à Stanis- las Renaud.

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