Journal C'est à Dire 170 - Octobre 2011

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D O S S I E R

Besançon La chute des prix est enrayée sur Besançon

Le marché bisontin n’a pas retrouvé l’euphorie des années 2007-2008. Plu- sieurs facteurs expliquent cette nuance. Le point avec la profession bisontine.

A u dernier salon de l’habitat deBesançon, si le public a répondu présent en masse, l’ambiance n’était pas pour autant à l’euphorie.Les com- mentaires des professionnels de l’immobilier allaient bon train sur une vraie reprise qu’ils attendent toujours. “La plupart des confrères disent qu’ils ne travaillent pas beaucoup” avoue cet agent immo- bilier bisontin. Quelles sont les vraies tendances du marché en cet automne 2011 ? Paradoxa- lement, la crise financière mon- diale et les craintes liées à l’instabilité de la bourse ont une première conséquence : “Nous avons beaucoup de demandes pour des petites surfaces avec des paiements cash. Les gens ont moins confiance aux banques, ils prennent leurs économies pour investir dans des petits biens, studios, F1 ou F2” confirme Marc Vernier, de l’Office immobilier à Besançon. Le problème, c’est que l’offre se raréfie à Besançon sur ce genre de biens. Un autre marché continue à afficher une belle santé : les biens immobi- liers haut de gamme, à 500 000 euros et plus. “Des mai- sons de ville à plus de 500 000 euros, on en a vendu quatre récemment en très peu de temps” ajoute Marc Vernier.

S’il reprend timidement des cou- leurs, le marché de l’immobilier à Besançon a changé assez pro- fondément. “Les acquéreurs sont en effet devenus de plus en plus exigeants : sur l’environnement, les prestations, la qualité du pro- duit. On ne voit plus une seule vente qui ne se discute pas” pré- cise cet autre professionnel de la place. Conséquence : les délais de vente s’allongent. “Entre 3 et 6 mois en moyenne.” Le durcis- sement des conditions imposées par les banques y contribue aus- si. Les prêts équivalents au mon- tant total du bien et aux frais de notaires, c’est fini. “Les forte. Seulement, grosse diffé- rence par rapport aux années fastes (de 2005 à 2008), le ven- deur est quasiment toujours obli- gé de revoir ses prétentions à la baisse si bien que “le marché n’a toujours pas retrouvé sa vigueur de 2008” confirme cet autre agent immobilier bisontin. La baisse des prix est réelle pour certains biens. Par exemple, si un F4 situé dans un immeuble des années soixante a pu se vendre jusqu’à 140 000 euros en 2007, il atteint péniblement les banques exigent un apport aujourd’hui.” La demande sur Besançon est pour- tant toujours aussi

110 000 euros cette année. Sur ce segment-là à Besançon, les prix ont chuté “parce qu’il y a beaucoup plus d’offres que de demandes.” Contrairement par exemple aux maisons de ville à Besançon dont la demande est toujours supérieure à l’offre, d’où des prix qui se maintiennent, voire continuent à augmenter. La mentalité des acquéreurs a également évolué. Aujourd’hui, ils cherchent des logements “prêts à l’emploi”. “Ils ne veu- lent plus s’embêter à acheter un logement à rénover et à le reta- per le week-end. Les gens pré- fèrent acheter à peine plus cher, nier. Les biens non rénovés sont donc de plus en plus nombreux sur le marché bisontin, et donc de moins en moins attractifs. En matière immobilière, il exis- te encore de nombreuses dis- parités géographiques sur Besan- çon. Le centre-ville continue à se vendre cher, 2 300 euros le mètre carré au moins dans l’ancien. “J’ai vendu récemment un 90 m 2 rue du Lycée, 230 000 euros, c’est 2 600 euros le mètre carré” note un des agents de la place.Autre exemple mais quelque chose en parfait état. C’est une vraie évolution des mentalités” reprend Marc Ver-

Un 90 m 2 rue du Lycée, 230 000 euros.

Les prix dans l’ancien varient de 1 100 à 2 600 euros le mètre carré selon les quartiers à Besançon.

récent relevé dans les ventes des agences locales : un apparte- ment de 145 m 2 vendu 420 000 euros rue Moncey ou encore cet autre situé dans la Grande rue, négocié pour 430 000 euros (200 m 2 ). “Il y a encore des gens qui ont de l’argent à Besançon et qui veu- lent acheter du beau” ajoute ce professionnel qui venait de concrétiser une vente pour une

maison à 500 000 euros (travaux compris) avenue Villarceau : 145 m 2 sur 6 ares de terrain. Calme plat en revanche pour d’autres quartiers comme Clairs- Soleils ou Planoise, ou “on n’a quasiment jamais de demande” confirment les agences bison- tines. Dans ces quartiers, les prix de l’ancien ne dépassent pas les 1 100 euros le mètre car- ré.

Si les agences immobilières sont unanimes pour affirmer que la demande reste soutenue, l’immobilier a muté ces dernières années. Notaires et agents immo- biliers affirment à l’unisson qu’un critère est de plus en plus pré- pondérant aux yeux des acqué- reurs : l’emplacement. En résu- mé, un logement bien placé trou- vera toujours preneur. J.-F.H.

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