Journal C'est à Dire 170 - Octobre 2011

D O S S I E R

21

IMMOBILIER : LE HAUT-DOUBS AU SOMMET DES CLASSEMENTS

Comme tous les ans à la même époque, les notaires du Doubs révèlent les ten- dances de l'immobilier dans notre dépar- tement. Eux comme les professionnels de l'immobilier confirment la reprise de ce secteur d'activité, tout en restant très prudents sur les orientations pour 2012, une année qui sera notamment plombée par la suppression ou le rabo-

tage de plusieurs dispositifs fiscaux. Le point dans un Haut-Doubs qui reste mal- gré tout, au sommet des classements départements concernant les prix.

Tendances L’immobilier retrouve des couleurs, mais…

moins vite qu’avant. “Les gens n’achètent plus le premier bien venu, ils comparent beaucoup plus” confirme Cédric Valion. “Il n’y a plus aucune folie de la part des acheteurs qui ne se lancent plus à la légère. Le coup de cœur, ça existe moins qu’avant” confir- me en d’autres mots Alban Foul- quier de Square Habitat. Si les agences immobilières sont unanimes pour affirmer que la demande reste soutenue, mais que le nombre de transactions n’explose pas, l’immobilier a muté ces dernières années. Notaires, comme agents immo-

biliers, affirment à l’unisson qu’un critère est de plus en plus prépondérant aux yeux des acquéreurs : l’emplacement. En résumé, un logement bien pla- cé trouvera toujours preneur. Pas étonnant qu’un apparte- ment d’à peine plus de 80 m 2 ait récemment trouvé preneur à Morteau pour un montant qui ait dépassé les 200 000 euros. Un autre T4 de 86 m 2 s’est négo- cié pour la somme de 285 000 euros, “vendu en une journée” confirme cet agent mor- tuacien. J.-F.H.

sent, à quand les résidences prin- cipales ?” s’interroge Sandra Per- soneni plutôt pessimiste mais qui nuance son propos en affir- mant que “les prix ne baissent pas pour autant.” La plupart des professionnels locaux de l’immobilier craignent que ce léger mieux de 2011, ressenti inégalement entre les secteurs de Morteau et de Maîche, soit l’annonciateur d’une rechute pour 2012. Un seul secteur est unanimement jugé porteur, celui de la location. “Cette partie-là de notre métier se porte très bien, confirme Sandra Personeni. On

sent que la Suisse continue à attirer beaucoup de monde.” Même discours à Morteau. “Nous avons eu 43 demandes le mois dernier, et seulement… deux offres, note l’agence Morteau Immobilier. Les gens envoient des chèques de confirmation sans même prendre la peine de visi- ter” ajoute Alexandre Bonnet, citant l’exemple de cet appar- tement à Morteau, libre à 9 heures et déjà reloué à 11 heures. Un autre constat est partagé par tous les profes- sionnels de la place : les tran- sactions se font, en général,

La chute des prix est enrayée dans le Doubs. Il n’empêche, le marché n’a pas retrouvé l’euphorie des années 2007-2008. Plusieurs facteurs expli- quent cette nuance. Le point avec la profession.

C ertains professionnels de l’immobilier osent y croire, mais restent prudents. La reprise ? Un mot qu’ils ne prononcent pas encore franchement, tant les incertitudes sont encore grandes, avec des banques qui ont serré la vis et une législation qui évo- lue. Sur le secteur de Morteau, une zone encore privilégiée, on regarde le marché avec pru- dence. “Oui, l’année 2011 sera sans doute meilleure que 2010, on voit plus de clients, et ceux qui viennent nous voir sont plus mûrs, leur projet est mieux fice- lé” avance Cédric Valion de l’agence Morteau Immobilier. Est-ce l’euphorie pour autant ? “Non, on reste prudent, même si Morteau reste un micro-marché

plusieurs années et qui sont obligés de vendre sont parfois contraints de payer jusqu’à 40 000 euros de plus à leur banque, simplement à cause du jeu des monnaies. Le prêt en euros reste donc une valeur sûre en ce moment. Chez Square Habitat, on affir- me que “2011 sera meilleure que 2010” selon Alban Foulquier, le directeur de l’agence mortua- cienne. “Il n’y a pas d’emballement du marché mais on constate en ce moment une bonne adéquation entre vendeurs et acheteurs” poursuit le direc- teur, même si, notamment à cau- se de la réforme des plus-values (voir l’article en page 27), “les vendeurs ont dû parfois revoir leurs prétentions à la baisse.

encore porteur” complè- te son associé Alexandre Bonnet. La preuve, les prix ont continué leur ascension, notamment sur les biens les plus chers. 320 000, 330 000, 350 000 euros, voilà le

D’où cette meilleure jonc- tion entre vendeurs et acheteurs.” Sur le Plateau de Maîche, la situation semble moins floris- sante à entendre les acteurs du secteur. À

Un T4 de 86 m2 s’est négocié pour 285 000 euros.

tarif des dernières maisons qui se sont vendues sur le secteur de Morteau. “Cette année, outre les frontaliers, on a un peu plus de clientèle suisse.” Un frein pourtant aux transactions : les prêts en devises suisses qui s’étaient multipliés ces dernières années, risquent parfois de se retourner contre leurs bénéfi- ciaires à cause de l’augmentation du cours du franc suisse. Cer- tains qui remboursent depuis

l’agence “Les clés de l’immobilier” basée aux Fon- tenelles, Sandra Personeni recon- naît que “le léger mieux ressen- ti en début d’année est vite retom- bé et je pense qu’on doit s’attendre à une situation à venir plus dif- ficile. Les banques ont resserré la vis et risquent encore de la resserrer. Et à mon avis, on n’en a pas finir avec les mesures légis- latives. Bientôt ce sont les rési- dences secondaires qui y pas-

À l’agence Morteau Immobilier, Cédric Valion et Alexandre Bonnet confirment que le marché de la location dst le plus “bouché”.

Made with FlippingBook Online newsletter