Journal C'est à Dire 165 - Avril 2011

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Pont sur le Doubs : Joseph Parrenin part en campagne Le maire de Maîche veut créer une association pour relancer le projet de viaduc surplom- bant le Doubs. Il désenclaverait le Pays Hor- loger, mais quid de la Route des Microtech- niques ? Les Suisses n’en veulent pas. Transports

P eut-être est-ce un défi fou et perdu d’avance, mais Joseph Parrenin est prêt à franchir le fossé sépa- rant la France de la Suisse en relançant le projet de viaduc sur- plombant le Doubs.Au total, c’est un ravin de 550 mètres de large que lemaire deMaîche et conseiller régional aimerait combler en relançant ce projet de pont reliant Le Barboux (en France) au Crêt- du-Locle (en Suisse). “Peut-être ne verra-t-il jamais le jour, admet Joseph Parrenin, mais je veux connaître les raisons de ce refus. Morteau ne sont pas vraiment sur la même longueur d’onde. Ces derniers penchent davan- tage pour un prolongement de la Route des Microtechniques. “Techniquement, j’aimerais ren- contrer les ingénieurs suisses pour connaître leur position sur ce sujet et connaître son coût.” Selon lui, l’intérêt de cet échan- geur va au-delà des problèmes d’embouteillage rencontrés en Suisse voisine. Le Pays Horlo- ger “en a besoin pour être désen- clavé” juge le premier magis- trat. Il imagine un système de péage à qui l’utiliserait avec un syndicat mixte pour le gérer. Côté suisse, on est nettement plus perplexe : “Ce projet, on l’a longuement étudié. Nous disons : circulez, il n’y a rien à voir !” J’aimerais créer bien- tôt une association pour relancer le débat” dit l’élu, conscient que les politiques du Val de

lâche Claude Nicati, conseiller d’État du canton de Neuchâtel en charge du département de la gestion du territoire (D.G.T.). Il poursuit : “Sans faire offense à nos amis français, ce pont arri- verait dans un no man’s land français. Cela ne correspond pas aux besoins de désengorgement de La Chaux-de-Fonds. Il n’y aura pas de pont” dit le politique suisse. L’idée de Joseph Parrenin ne fait donc pas l’unanimité outre-fron- tière même si c’est bien Jean- Claude Schneider, un ingénieur avoir la solution pour remédier aux problèmes d’embouteillages devenus récurrents au Locle. Son idée : ce fameux viaduc long de 550 mètres, large de 9 mètres avec 6 piliers, enjambant la riviè- re. Il argumente, chiffres à l’appui, la nécessité de retenir “son” pont dans le prolongement de la Route des Microtech- niques : “Avec le pont, on réali- se à la fois l’évitement du Locle et on crée à la fois une vraie liai- son avec le plateau de Maîche et cela pour un coût de même ordre de grandeur que celui du projet de la H20 par le Col-des-Roches” , dit-il. Les frontaliers de Maîche gagne- raient 6 kilomètres (s’ils tra- vaillent à la zone commerciale des Éplatures de La Chaux-de- suisse à la retraite qui vantait les mérites de l’ouvrage. Il y a quelques mois encore, l’ingénieur prétendait

L’idée de construire un pont sur le Doubs pour rejoindre plus vite la Suisse est relancée par le maire de Maîche.

“Circulez, il n’y a rien à voir.”

Fonds) et donc de l’essence en évitant Biaufond par cet axe. Les habitants de Villers-le-Lac gagneraient deux kilomètres. Ceux venant de la route des microtechniques (Les Fins) envi- ron 7 km et ceux venant de Pon- tarlier (2 km). Techniquement réalisable, ce projet l’est-il d’un point de vue environnemental et d’intégration paysagère ? Difficile de répondre sachant que “le Pont du Châ- telot” aurait l’avantage de ne pas descendre au-dessous de 820 m d’altitude, soit environ 200 mètres au-dessus du Doubs. Avec son orientation parallèle aux gorges du Doubs et son alti- tude, “il ne serait visible que depuis son environnement proche” souffle l’ingénieur. Ce pont nécessiterait une nou-

velle douane et également la création de deux tunnels : un au “Pissoux”, le second côté suisse. Au total, il y aurait 3,9 km de tunnel avant de passer sur le pont contre 3,7 km de tunnel pour l’évitement du Locle. Où est l’intérêt alors ? “Un tunnel en campagne coûtera bien moins cher qu’en ville sans compter que l’on éviterait en ville du Locle et au Col-des-Roches de longs et gros chantiers.” De l’eau, il devrait encore en couler (sous le pont) avant de le voir trô- ner dans la vallée d’autant que l’évitement du Locle va être sou- tenu financièrement (700 mil- lions d’euros) par la Condéfé- dération helvétique. Mais pas avant 2014.

Le projet avait été réactivé également par Jean-Claude Schneider, un ingénieur suisse à la retraite .

E.Ch.

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