Journal C'est à Dire 165 - Avril 2011

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Maîche Cœur d’or investit 700 000 euros pour ses déchets

Grâce à sa nouvelle station d’épuration, l’usine de traitement de surfaces relève un challenge environnemental. Elle valorise les métaux lourds et économise l’eau. Jusqu’à 800 litres par jour.

C’ est ici que naissent les plus belles pièces de bijouterie, lunetterie et horlogerie. Depuis

près de 50 ans,Cœur d’or àMaîche s’est forgé une renommée dans le traitement de surfaces avec des nuances d’or, argent, palladium,

rhodium, ruthénium, platine… venus s’incruster sur des produits que les acheteurs retrouveront dans les prestigieux magasins de

l’avenue des Champs-Élysées ou du faubourg Saint-Honoré à Paris. Mais avant de briller, les pièces façonnées à Maîche par la cen- taine d’employés ont besoin d’être dégraissées et traitées avec des produits chimiques combinés à de l’eau. En clair, les produits utilisés sont nocifs pour l’environnement, d’où la présence d’une station d’épuration : “Notre station créée en 1990 est toujours aux normes mais nous avons préféré anti- ciper les prochaines directives européennes en créant celle-ci” explique la direction de la socié- té. À partir du 27 avril, l’enseigne va donc utiliser cette nouvelle usine de traitement bâtie à l’arrière des ateliers, dont la construction a coûté environ 700 000 euros. Les rejets seront conduits ensuite dans les bas- sins de décantation de la sta- tion d’épuration de Maîche gérée par le S.I.A.P. (syndicat inter- communal d’assainissement du Plateau). Ces travaux terminés permettent à Cœur d’or d’anticiper et absorber un éven- tuel regain de production. Un investissement lourd mais néces- saire, d’autant que la reprise économique est palpable dans

Un bâtiment neuf pour accueillir les cellules de traitement.

ce secteur. Concrètement, un évaporateur dernière génération emprison-

ponsable hygiène et sécurité. Une cellule “d’électrocoagulation” favorisera la précipitation des

nera les produits toxiques et libérera de l’eau “propre”. “Nous consommons environ 20 000 litres par jour. Avec la nouvelle sta-

métaux lourds qui seront récupérés pour ensuite être retraités. Enfin, un filtre-presse séchera les boues qui seront ensuite retraitées afin de récu-

“Nickel et cuivre à récupérer.”

pérer cuivre et nickel. Avec sa nouvelle station, Cœur d’or entre- voit l’avenir avec sérénité. Aux commandes de suivre…

tion, nous récupérons 100 litres par heure que nous réinjecterons dans le processus de fabrication” explique Nadia Chauvin, res-

Ingénieur environnement, Nadia Chauvin utilise l’évaporateur permettant de dissocier les métaux lourds (nickel, cuivre) de l’eau.

Service Pas cher, pratique et efficace : le transport à la demande

Ce service proposé depuis 2004 au sein de la communauté de communes du plateau maî- chois connaît un net regain d’intérêt. Mais il peut encore mieux faire.

L e patient souffrait d’un manque chronique de notoriété.Avec quelques investissements dans la communication agrémentés d’ajustements fonctionnels, le transport à la demande (T.A.D.) a retrouvé des couleurs. “Jusqu’en 2010, la fréquentation stagnait autour de 13 voyages par mois, soit 7 personnes. On a alors choi- si d’élargir le public et d’ajouter un jour supplémentaire le mer- credi” , commente Franck Vil- lemain qui préside la commis- sion “vie associative, culture et transport à la demande” au sein de la “com com” du plateau maîchois. D’un coup, le compteur a grim- pé à 48 voyages par mois ou 16 personnes différentes. Seul bémol si c’en est un, ce service est utilisé principalement par les personnes âgées qui repré- sentent 80 % des usagers. Un déséquilibre qui fait dire à Franck Villemain : “C’est néces- saire de relancer une campagne de promotion à destination des jeunes.” Le transport à la demande constitue un moyen pratique et peu onéreux pour se rendre à la piscine, en centre équestre ou encore à la Combe Saint-Pier- re. Mais on sait bien que cela prend du temps pour instaurer

“C’est pas plus cher que le bus” H élène Vermot-Des- roches a très souvent recours au T.A.D. “En moyenne deux à trois fois par mois” , souligne cette alerte octogénaire de Charquemont. Avec lʼâge, elle a préféré sʼabstenir de conduire son propre véhicule. “Je nʼavais pas envie de devenir un dan- ger public” , poursuit celle qui utilisait déjà les transports col- lectifs avant lʼarrivée du T.A.D. Elle se rend le plus souvent à Maîche pour toutes sortes de raisons : rendez-vous médicaux, courses, exposi- tions au Château du Désert, visites chez des amis… “Ce nʼest pas plus cher que le bus. Pour 6 euros, on peut sʼoffrir lʼaller-retour Chaquemont- Maîche. En plus, le taxi nous prend devant chez nous et nous ramène à domicile.”

Avec les ajustements apportés au T.A.D. sur la communauté du plateau de Maîche, la fré- quentation moyenne est passée de 13 à 48 voyages mensuels.

ce genre de réflexe. Lancé en juin 2004, ce service fait l’objet d’une convention entre les deux que sont le Conseil général et la communauté de communes. Le Département participe à hau-

aux jeunes de moins de 26 ans, aux personnes âgées ainsi qu’aux bénéficiaires du R.S.A., de l’allocation adultes handicapées et aux titulaires d’une carte d’invalidité. Le fonctionnement est attribué par appel d’offres.

me un moyen de transport oné- reux nuit peut-être au dévelop- pement du T.A.D. Encore un tabou à supprimer. Inversement, elle constate une forte deman- de pour une extension du ser- vice sur d’autres jours de la semaine et sur d’autres desti- nations en dehors des frontières intercommunales. “Une chose est certaine quand on a goûté au T.A.D., on ne peut plus s’en pas- ser.” Franck Villemain n’est pas for- cément opposé à l’idée d’une évo- lution, du moins au niveau des jours de fonctionnement. “Cela mérite réflexion. On a encore

besoin d’affiner les besoins, de mieux se caler par rapport à la demande.” Pas question pour autant, prévient l’élu de rentrer en concurrence avec les taxis et le dispositif Mobidoubs. “Bien au contraire. On doit plutôt com- biner le T.A.D. à la ligne Mont- béliard-Besançon. L’ensemble offre une bonne desserte. L’absence de moyen de transport individuel ne constitue plus un handicap sur le plateau de Maîche.”

teur de 50 %. Le res- te est à la charge de l’intercommunalité, nonobstant la part de l’usager : 3 euros le tra- jet. À fréquentation

Le compteur a grimpé à 48 voyages par mois.

C’est la compagnie Taxis Services qui a remporté ce marché en mars 2010. “Financiè-

haute, la facture s’élève à 300 euros par mois pour la com- munauté de communes. Ce service de transport fonc- tionne le mercredi et le jeudi de 6 heures à 20 heures Il s’adresse

rement, ce n’est pas rentable mais l’activité s’avère très intéressante” , confie Stéphanie Faivre. Avec plus d’un an de recul, la géran- te de la société estime que l’image du taxi considéré com-

Taxis Services : n° vert : 0800 800 245

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