Journal C'est à Dire 155 - Mai 2010

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Orchamps-Vennes Les Chœurs de Vennes, la voix de la jeunesse Avec des choristes en pleine force de l’âge et une belle proportion de voix masculines, la chorale d’Orchamps-Vennes rayonne du plaisir de chanter.

L es chœurs deVennes font un peu figure d’exception dans l’univers du chant choral plutôt vieillis- sant. Ici, la plupart des chan- teurs, environ les 2/3, ont entre 25 et 40 ans. Ce souffle de jeunesse concerne

aussi le chef de chœur Gérard Sanseigne. Cette dynamique se retrouve forcé- ment dans l’origine de cette chorale fondée en 1995. “Elle est issue d’une chorale liturgique qui existe toujours, explique Jean-Paul Tournier, le pré-

La jeunesse des Chœurs de Vennes se retrouve aussi dans l’approche vestimentaire.

sident. Quelques membres intervenaient sur des mariages et peu à peu est née l’idée d’une association.” Le groupe compte aujourd’hui 35 cho- ristes du Val de Vennes et des alen- tours : Longemaison, La Sommette,

le répertoire de la variété française. Le choix des titres, la préparation artis- tique, c’est l’affaire du chef de chœur qui accomplit “un travail considérable” estime le président. Contrairement à d’autres formations vocales, celle

lors de l’opération “1 000 chœurs pour un regard” pilotée par Rétina. “On met régulièrement en place des échanges avec les chorales d’Arbois ou de Beau- ne” ajoute le président. Les plaisirs du gosier ne sont pas incompatibles avec l’amour du chant… La chorale oricampienne n’hésite pas à se déplacer sur demande et toujours gracieusement, dans la limite du rai- sonnable bien entendu. Si elle se por- te assez bien, elle ne fait cependant pas salle comble à chaque apparition. Loin s’en faut. “On rencontre encore des gens aux villages qui ne nous connaissent pas tellement. On sait que le chant choral n’attire pas les foules. C’est parfois difficile de remplir l’église. À Orchamps-Vennes, on a quand même la chance d’avoir une salle de spectacle avec une bonne acoustique.” F.C.

Valdahon… Jusqu’à présent, l’équilibre se maintient entre les départs des anciens et l’arrivée de nouvelles voix. Si le renouvellement ne pose pas de problème, c’est avant tout une affaire d’ambiance.

d’Orchamps-Vennes n’est pas en pénurie d’hommes. “Sur- tout en basses. On pêcherait un peu dans les ténors” , sou- rit Jean-Paul Tournier. Les chœurs de Vennes orga- nisent chaque année la fête

Tout est une affaire d’ambiance.

de la musique sur la place du villa- ge. Ses dirigeants invitent d’autres groupes musicaux et quelques chorales d’enfants à participer à cet événement. Pour ce faire, elle investit dans la loca- tion d’un chapiteau et d’un semi- remorque faisant office de scène. L’agenda comprend d’autres concerts festifs ou à vocation caritative comme

“Studieuse sans être trop disciplinai- re. La répétition du vendredi soir res- te d’abord un moment récréatif où cha- cun vient partager son plaisir de chan- ter” , poursuit Jean-Paul Tournier. Convivialité qui rime avec sérieux. À chaque concert, les morceaux sont chan- tés de tête, sans partition. Cette cho- rale profane puise son inspiration dans

“La répétition du vendredi soir reste d’abord un moment récréatif où cha- cun vient partager son plaisir de chanter”, indique Jean-Paul Tournier.

Charmoille Un fromager à la baguette du chœur d’hommes

“Les Voix du Dessoubre” est un chœur d’hommes qui répète tous les lundis à Char- moille. C’est un jeune chef qui dirige cette troupe née il y a douze ans. Rencontre.

D ans la vie, il est fromager de métier. Le soir venu, il malaxe les notes de musique pour en faire un déli- cieux metton. À 38 ans, Alain Claude est le chef de chœur des “Voix du Dessoubre”, une cho- rale fondée il y a douze ans par des hommes demeurant à Char- moille et environs. Il a pris le relais de l’ancien chef Dominique Guinchard après avoir été “débau- ché” de la chorale paroissiale de Belleherbe. “Alain, il a l’oreille, c’est lui qui connaît la musique dans la bande. Il est talentueux” résume Jean Cucherousset, le

président de l’association, tout heureux que sa troupe composée de 25 hommes soit dirigée par cet hom-

“Débauché de la chorale de Belleherbe”

Environ 25 hommes se retrouvent pour répéter à Charmoille.

recruter des hommes, l’association cultive son origi- nalité en accueillant des chan- teurs âgés de 38 à 79 ans, tous issus du plateau ou du “bas” (Sancey-le-Grand…). Georges Belot est le doyen de cette joyeu- se troupe qui présente chaque année entre 6 et 8 concerts. Le prochain aura lieu le 12 juin lors de la fête de la musique

et le 18 juin à Beaucourt (Ter- ritoire-de-Belfort). Ce sera l’occasion - pour les 8 ténors 1, les 7 ténors 2, les 6 barytons et les 5 grandes basses - de mon- trer le répertoire de ce groupe “qui chante pour le plaisir et qui n’a pas pour vocation d’animer des cérémonies religieuses” rap- pelle le président. Les chansons sont attachées au

folklore suisse “car la Suisse est un pays où l’on retrouve de nom- breux chœurs d’hommes et donc des partitions adaptées.” Grâ- ce à l’appui des chefs successifs (Daniel Guinchard notamment), le chœur a aujourd’hui une diver- sité de morceaux, anciens et modernes. De quoi faire vibrer un large public. E.Ch.

me à la carrure de déménageur. “80 % d’entre nous ne connais- sent pas la musique mais font l’apprentissage par l’oreille” enchérit le président. Les conseils du chef font ensuite le reste. Alors que de nombreuses cho- rales se plaignent de ne pouvoir

Le chef de chœur Alain Claude n’hésite pas à reprendre ses chanteurs en cas de fausse note.

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