Journal C'est à Dire 155 - Mai 2010
D O S S I E R
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LES CHORALES
Fournets-Luisans Liturgiques ou profanes, les chorales peinent à trouver de nouvelles voix. Exemple avec le Triolet, susceptible de fusionner à plus ou moins long terme avec Haut-Doubs Chœur. À la recherche du second souffle
C e qui était au départ une chorale d’église mixte s’est constitué en association en 1985. Pourquoi le Triolet ? Ce mot a une signifi- cation musicale. Il fait référence à une division rythmique utilisée en solfège. “On souhaitait aus- si localiser la chorale à l’intérieur du triangle entre Fuans, Fournets et Le Luisans” , explique la présidente Jeannine Hawryliszyn. Au meilleur de sa forme, le Triolet comptait une trentaine de choristes à dominante masculine. “Les autres
toires : chants de Noël, variété française, folk- lore, chants religieux. En français, latin, anglais, espagnol et même occitan. Elle se produit en général à Noël, lors de l’opération “1 000 chœurs pour un regard”. À la Saint-Valentin, elle anime la soirée cabaret organisée à la salle des fêtes de Fournets. “On nous sollicite de temps en temps pour des messes de mariages. Dans ce cas, on demande toujours l’accord de la chorale parois- siale attitrée.” Fin août, le groupe est aussi de la fête villageoise où il s’occupe du stand de gaufres et assure le service dans l’espace restauration. “Les bénéfices sont parta- gés entre toutes les associations. Cela per- met d’acheter les partitions et quelques classeurs.” Depuis quelques années, les choristes du Triolet se produisent avec la chorale Haut-Doubs Chœur de Morteau. Les uns et les autres se retrou- vent donc lors des répétitions préparatoires. Est- ce le signe d’une future fusion ? Rien n’est enco- re décidé mais il semble qu’il s’agisse d’une éven- tualité plausible. “On essaie petit à petit de se regrouper. Chacun apprécie de se retrouver tout comme de garder son identité vis-à-vis de sa propre chorale” , observe Mireille Bourdenet. La fusion n’est jamais facile, peut-être s’imposera-t-elle de fait ? F.C. Le Triolet donnera son prochain concert avec la chorale Haut-Doubs Chœur le 25 juin à 20 h 30 à l’église de Leugney située entre Vercel et Passavant
chorales nous enviaient nos hommes…” 25 ans plus tard, le scepticisme succè- de à l’enthousiasme de départ. L’effectif avoisine la petite vingtaine. Côté moyen- ne d’âge, on est plus proche du senior retraité que du junior actif. “C’est très difficile de recruter des jeunes, surtout
“Je suis tom- bée au para- dis des chorales.”
dans le chant choral. Ils préfèrent la pratique ins- trumentale”, regrette Jeannine. “C’est peut-être une question de répertoire, d’animateur” , avan- ce Mireille Bourdenet qui dirige le Triolet depuis huit ans. Originaire de la région parisienne, cette ensei- gnante retraitée a trouvé son bonheur vocal en arrivant dans le Haut-Doubs Horloger. “Je suis tombée au paradis des chorales. J’étais également surprise de voir à quel point les choristes sont attachés à leur chorale.” Mireille Bourdenet est aujourd’hui impliquée dans quatre chorales au chant ou à la direction. “J’ai 72 ans et je vais suivre prochainement une formation de chef de chœur.” Au Triolet, on répète une fois par semaine dans la salle mise gracieusement à disposition par la commune de Fournets-Luisans. Cette chora- le profane aborde pratiquement tous les réper-
Comme ses sept frères et sœurs, Jeannine Hawryliszyn a toujours prêté sa voix à une chorale. Elle préside aujourd’hui le Triolet.
Les Fins
La chorale de l’Aurore conjugue sans préférence le liturgique et le profane. Regard sur un ensemble prolixe et très mobile. La mixité, c’est possible
L e liturgique précède tou- jours le profane quand on parle d’évolution au sein d’une chorale. C’est le cas de l’Aurore devenue une association en 1975, soit un an après le passage télévisé à l’émission“Lesmusiciens du soir”. “La chorale comprend un de recrutement mais néanmoins ravie de conserver ce chœur d’hommes si rare par les temps qui courent. “Tous les gens qui ont envie de chanter sont les bien- venus. Aucune formation préa- lable n’est requise. On fonction- ne sur le principe d’un noyau familial très soudé en étant très vigilant par rapport à l’accueil des nouveaux.” L’Aurore fait partie du groupe des chorales liturgiques du Haut- ensemble de 60 adultes, un chœur de 30 hommes et 3 musiciens” , indique la présidente Isabelle Car- rey, confrontée au souci
chœur Christian Faivre-Rous- sel lui est fidèle par exemple depuis 40 ans. D’autres membres ont reçu la médaille des 40 et 50 ans de présence. À L’Aurore, on apprécie les voyages et les échanges. En 2000, cap sur le Canada pour trois concerts et deux messes. “On noue égale- ment des relations avec des cho- rales du Calvados, Orléans, Hau- te-Savoie, Suisse. Ces sorties ren- forcent les liens et simplifient les rapports entre les membres” , estime Isabelle Carrey. Elle explique les difficultés d’attirer du public aux Fins de façon assez réaliste. “C’est peut-être dû au fait de ne pas interpeller les gens d’ici. On ne les étonne plus…” Il y a certainement une part de vérité dans ce constat. Il ne res- te plus qu’à trouver les remèdes adéquats.
Doubs Horloger. Avec une moyenne d’âge entre 60 et 65 ans, elle souffre comme beau- coup d’autres du vieillissement de ses membres. Ce qui ne l’empêche pas d’être encore très active. L’agenda comprend au moins une manifestation men- suelle et le tour de chant est
Maîche
Changement de têtes, changement de répertoire en 2010 pour la chorale Crescendo de Maîche engagée cette année dans la préparation d’un nou- veau voyage aux sources du Gospel. Le Gospel, toujours aussi vivace
varié. “On tient à conserver les réper- toires liturgique et profane.” La chorale commen-
Jusqu’au crépuscule de sa vie…
L’ année 2010 est marquée pour la chora- le Crescendo par l’arrivée d’une nou- velle équipe de dirigeants.Ce qui est com- préhensible. “On peut ressentir de la lassitude quand on exerce des responsabili- tés depuis 10 ans à la tête d’une chorale” , admet Brigitte Sailler, la présidente. Le chœur gospel Crescendo a vu le jour le 1 er novembre 1999 sous la direction de Jacques Chopard. Il compte entre 25 et 30 choristes. La chorale maîchoise s’intègre également dans l’ensemble United Gospel qui réunit deux autres formations à Besançon et Novillars. Soit plus de 140 choristes unis par la même passion et le même chef de chœur. “Chacun répète de son côté. On se retrouve en concert, accompagnés par un Crescendo en 2010. Silence logique car le grou- pe a changé de répertoire. D’où ce temps d’apprentissage de quelques mois. “On répète une fois par semaine, le jeudi de 20 h 30 à 22 h 30, à la salle Decrind au château du Désert” , glis- se malicieusement Brigitte Sailler. Elle appré- cierait également de convaincre quelques hommes à venir grossir les rangs de Crescendo. Et pour- quoi pas au forum des associations de Maîche qui se tiendra en septembre prochain et où la chorale sera présente. Crescendo reçoit une sub- vention de la communauté de communes du pla- teau de Maîche. L’aide s’ajoute aux recettes des concerts. “Avec cet argent, on rémunère le chef de chœur. Le gros poste de dépenses concerne Un voyage estival à Charlottesville. pianiste et un saxophonis- te.” United Gospel dispose également d’une équipe de sonorisation qui intervient à chaque spectacle. Le public maîchois n’a guè- re eu l’occasion d’entendre
ce déjà à s’investir dans la pré- paration du spectacle qui sera présenté en avril 2011 dans le cadre du 35 ème anniversaire. Outre l’animation des offices religieux aux Fins, l’Aurore par- ticipe tous les ans à des ras- semblements caritatifs au pro- fit d’Emmaüs, des victimes du tremblement de terre d’Haïti… Quand on entre à l’Aurore, c’est souvent pour y rester jusqu’au crépuscule de sa vie. Le chef de
F.C.
Brigitte Sailler préside aujourd’hui le chœur gospel maîchois.
la sonorisation qu’on doit encore renforcer.” Au programme de l’année 2010 figure également la préparation du voyage estival à Charlottes- ville (États-Unis) dans l’État de Virginie. Un périple similaire s’était déjà déroulé en 2005. “On va échanger avec une chorale locale qui vien- dra à Besançon au mois de décembre pour un grand concert à Micropolis juste avant Noël ” ter- mine la présidente. F.C.
L’Aurore fêtera ses 35 ans l’an prochain.
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