Journal C'est à Dire 154 - Avril 2010

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Fournet-Blancheroche

L’état du Pont de la Rasse devenu inquiétant, la mairie de Four- net-Blancheroche lance une opération pour le sauver. Pourtant concernés, les Suisses ne veulent - pour le moment - pas payer. Pont à l’abandon, demande de souscription

lise tout en sachant que sa réfection gèlera de futurs investissements, à l’image de la restruc- turation du cœur de village ou de la salle des fêtes. Dans la vie des petites communes, tout est question de priorité ! E.Ch. La souscription Pour aider à la restauration du Pont de la Rasse, un bon de souscription est lancé par la fondation du patrimoine, organisme natio- nal privé indépendant qui vise à promouvoir notamment la conservation et la mise en valeur du patrimoine. Le bon est disponible en mairie, à lʼauberge de la Rasse. Renseignements : commune de Fournet- Blancheroche. Tél. : 03 81 68 64 57.

C’ est le genre d’héritage dont la com- mune de Fournet-Blancheroche se serait volontiers passée. Propriétaire du Pont de la Rasse situé en amont de Biaufond, elle doit supporter la réfection de cet ouvrage érigé en 1907, dont la structure a été forte- ment altérée par les caprices du temps. “Nous n’avons plus le choix. Nous devons lancer les travaux pour des raisons de sécurité car la voû- te est en train de s’effondrer. Le problème est de trouver les fonds nécessaires pour une petite commune la nôtre ! Les travaux sont estimés à 500 000 euros” résume le maire Pierre-Jean Wycart qui ne cache pas que ce dossier est devenu la première inquiétude communale. Tout serait plus simple si ce pont enjambant le Doubs n’était coincé entre France et Suis- se. Son accès se fait par la voie cantonale suis- se (route de Biaufond) et dessert deux maisons françaises (l’auberge de la Rasse et une autre ferme). Touristes, randonneurs, pêcheurs et clients de l’hôtel l’empruntent quotidienne- ment. Pour ajouter un peu plus de piment à ce problème, la première moitié du tablier du pont est suisse, la seconde est française.

Une borne fait d’ailleurs office de frontière. “Les Suisses m’ont dit que c’était un pont construit par les Français, pour des Français, et qu’ils ne paieraient pas” explique l’édile qui vient de relancer des contacts auprès de la commune de La Chaux-de-Fonds. En réalité, c’est le canton de Neuchâtel qui devrait déci- der s’il mettra la main à la poche. Pour l’heure, les services suisses se renvoient la balle. Le temps est compté, d’autant qu’un nouveau repreneur vient d’arriver à l’auberge du Pont de la Rasse (lire par ailleurs) et que l’État fran- çais a concédé à délivrer une enveloppe bud- gétaire à hauteur de 142 000 euros à condi- tion d’entreprendre les travaux d’ici l’hiver 2011. La course contre la montre est lancée mais “si je fais un emprunt de 370 000 euros, je place la commune sous tutelle. C’est impos- sible” déclare le premier magistrat qui a lan- cé d’autres pistes pour sortir de ce traquenard. “On lance une souscription avec la Fonda- tion du patrimoine. C’est symbolique mais cela a le mérite de montrer que des gens se mobi- lisent.” Pour son pont, Fournet-Blancheroche se mobi-

Face à ce dynamise, le maire est conscient quʼil faudra trou- ver rapidement une solution avec ce pont. Un système de navette par barge pourrait être mis en place lors des travaux (de 3 à 6 mois). Un projet dʼaménagement du touristique de la Rasse-La Ver- rerie est en réflexion. La muni- cipalité (après acquisition des terrains) souhaite mettre plu- sieurs actions en place. Le plan touristique : 1. Mise en place dʼun sentier de décou- verte de la faune et de la flo- re, 2. Aménager le site de la Verrerie (site dʼobservation des batraciens, aires de pique-nique), 3. développer lʼactivité verte autour de lʼhôtel (école de pêche, magasin de pêche, vente de paniers pique-nique), 4. Créa- tion dʼun mini-port, 5. Location de barques, 6. Parkings. Christèle Forme et sa ille accueillent les clients dans un cadre magnifique. Les auber- gistes veulent dynamiser le fond de vallée.

L’auberge de la Rasse a été reprise par une famil- le venue du Nord. Un plan touristique est envi- sagé avec création d’un mini-port et des activités. Économie Nouveaux aubergistes et aménagement touristique

Le maire de Fournet-Blancheroche sur le pont de la discorde.

Comment ont-ils découvert ce coin - magnifique mais perdu en fond de vallée du Doubs ? “En venant à la pêche à la mouche” répond Christèle For- me.Avec sonmari Pascal Mene- zo, son fils et sa fille, ils ont débarqué à lʼauberge du Pont de la Rasse début février et sʼy sont installés. Lʼhistoire du pont, la famille la connaissait et espè-

re que le dossier se débloque- ra assez vite. “Nous avons pas mal de projets” résume la pro- priétaire. Elle et son mari ont racheté les murs et le fonds de commerce à lʼancien proprié- taire, un Suisse-allemand. “En plus des repas le midi et soir, nous mettons à disposition 8 couchages et 16 lits.Nous avons déjà des réservations.”

Goumois

Un habitant de Goumois fait part de ses inquiétudes après la fermetu- re inopinée du bureau de Poste. L’enseigne répond. Fâché avec son bureau de Poste

P etite affichette annonçant la fermeture exceptionnelle du bureau de Poste de Goumois pour une semaine et invitant les

interdit le remplacement des per- sonnels en congés… La Poste trai- te sa clientèle sans condescendance sur l’air de la restructuration. Cha-

Besançon-Goumois !” Contactée, la direction de l’enseigne “La Poste” a répondu par l’intermédiaire de son service com- munication : “Il y a bien eu une fermeture d’une semaine à la sui- te d’un congé maladie que nous n’avons pu remplacer mais en aucun cas le bureau de Poste de Goumois n’est menacé par une fer- meture. Quand des clients ont des doutes, ils peuvent nous appeler” souligne l’enseigne. Dont acte.

clients à se rendre à Dam- prichard à13kmdelà,voilà un constat dressé par un habitant de Goumois qui s’inquiète de savoir si un jour le bureau sera fermé

cun imaginera les coûts financiers, humains et éco- logiques, de ces déplace- ments” dit cet habitant. Et de poursuivre : “Les clients sont en droit de se

“Les clients peuvent nous appeler.”

ounon. “Comme dans tous les petits bureaux du réseau de La Poste, une logique financière implacable

poser des questions après les élec- tions régionales. Une lettre prio- ritaire peut mettre six jours faire

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