Journal C'est à Dire 144 - Mai 2009

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P L A T E A U D E M A Î C H E

l’entreprise où elle a exercé durant plusieurs années. “J’en garderai plutôt un bon souvenir en appréciant la qualité de rela- tions humaines qui animent cet- te société.” Pour autant, il n’est jamais facile de se retrouver au Chômage, l’expérience qui remet tout en cause Les licenciements qui touchent actuellement plusieurs entreprises du Haut-Doubs horloger laissent sur la touche de nombreux salariés forcément éprouvés. Témoignage. Charquemont le du Pôle emploi. “On a d’abord l’esprit occupé par les formali- tés qui suivent le licenciement économique. On doit être assez vigilant sur les indemnisations.” Isabelle a choisi d’opter pour la Convention de Reclassement

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H erbelin a procédé fin avril à 9 licenciements, 7 à Charquemont et 2 sur le bureau que l’entreprise possédait à Paris. La direction contactée par nos soins n’a pas souhaité s’exprimer lon- guement sur ces mesures consé- cutives de la baisse d’activité res- sentie dans la branche horlogè- re. “On fait face à la crise avec détermination” , se contente de commenter Jean-Claude Her- belin. Les victimes de ce ralentisse-

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ment, comme c’est le cas de notre témoin qui souhaite conserver l’anonymat pour des raisons compréhensibles, se montrent un peu plus prolixes en com- mentaires. “La situation s’est dégradée depuis décembre. Aujourd’hui, c’est du - 30 % en se référant aux chiffres évoqués dans les lettres de licenciements. Ces pertes d’emploi concernent uniquement du personnel com- mercial et administratif.” Isa- belle ne porte pas de critiques virulentes à l’encontre de

chômage surtout quand les offres d’emploi ne cou- rent pas les rues. Après l’annonce et l’entretien de licencie- ment, l’obligation de tra- vailler encore quelques

Personnalisée. Ce dis- positif ouvre droits à un accompagnement, à des formations, sans oublier de répondre à des offres d’emploi. De ce côté-là, pas trop de soucis. Les

“D’autres s’étaient partagé mes outils de travail.”

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jours sans aucune motivation, d’autres épreuves attendent le chômeur qui va devoir s’engager dans le processus de la recons- truction morale et profession- nelle. Changement de décor. On quitte l’environnement profes- sionnel pour découvrir la famil-

quelques offres disponibles sur le Haut-Doubs ou en Suisse ne correspondent pas à son pro- fil. “Comme j’aimais mon métier, je cherche d’abord un poste simi- laire.” Aller voir ailleurs, elle y a songé évidemment. Mais quand l’époux a la chance d’avoir une bonne situation, c’est déjà plus délicat. Quitter sa maison, ses amis, le village dans lequel on se sent bien rend la tâche encore plus ardue. La solidarité du Haut-Doubs n’est pas un vain mot. Isabelle n’a jamais reçu autant de mes- sages de soutien de la part de ses anciens collègues, de ses proches. Même si elle sait qu’une possible réintégration est léga- lement possible chez son ancien employeur, elle n’y croit guère. “Cela m’a fait tout drôle en repas- sant un jour dans l’entreprise de voir que d’autres s’étaient par- tagé mes outils de travail. Là, on comprend qu’on ne fait déjà plus partie des meubles.” La page semble bel et bien tournée. Elle compte beaucoup sur le bouche à oreilles, fait jouer à plein son

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réseau pour dénicher l’emploi dans ses cordes. Elle envisage aussi de faire un bilan de com- pétences, de compléter son baga- ge en suivant des formations dans le marketing , l’infographie. “Le souci, c’est de rester dans le coup. D’être dans les starting- blocks si l’aubaine se présente. En quittant le circuit, on vit dans la crainte d’être décalé.” Positiver n’est jamais facile sur- tout quand il s’agit de son pre- mier licenciement. L’impact se répercute aussi au quotidien. “On devient beaucoup plus vigi- lant dans les dépenses. C’est clair

que ça n’engage pas à la consom- mation.” Seule consolation, elle n’est pas la seule en si mauvai- se posture. “L’événement révéla- teur, c’est quand on va chercher les enfants à l’école. On rencontre d’autres parents touchés par le chômage. On a un peu moins le sentiment d’être exclu de la socié- té.” Elle en profite aussi pour s’investir davantage dans ses activités associatives. Son cas n’est certainement pas parmi les désespérés. Sa volonté de rebondir semble forte. On ne peut que lui souhaiter de la réus- site dans sa prospection.

Dans le Haut-Doubs, les demandeurs d’emploi viennent gonfler les statistiques du chômage.

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