Journal C'est à Dire 138 - Décembre 2008

V A L D E M O R T E A U

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La banque à qui donner Les 28 et 29 novembre Pour que tout un chacun puisse bénéficier d’une alimentation diversifiée et équilibrée, la Banque alimentaire en appelle à notre générosité et s’installe deux jours durant dans les 130 grandes surfaces du Haut-Doubs.

Repères La Banque alimentaire du

tribués au réseau associatif et institutionnel (Resto du cœur, C.C.A.S., épiceries sociales, Soli- darité Femmes…). “Nous ne sommes pas en contact direct avec les bénéficiaires” souligneArnaud Hincelin, délégué général de la Banque alimentaire du Doubs. Doubs en chiffres - 967 tonnes de denrées ali- mentaires distribuées en 2007 et environ 1 100 en 2008 - 2 entrepôts dans le Doubs : Besançon et Montbéliard un réseau de 53 associations approvisionné - 6 500 personnes aidées en moyenne chaque mois - 16 500 personnes accom- pagnées sur lʼannée - 5 à 10 % de demandes en plus en 2008 - 80 à 100 bénévoles à lʼannée - 2 000 personnes mobilisées pour la collecte

D e part et d’autre des allées de l’entrepôt, palettes de riz au lait, de paella ou de lentilles sont empilées. Au bout du quai, un gros chariot rempli d’endives, d’aubergines et de poires attend tandis que trois hommes plus très jeunes empoignent cartons et caisses à bras-le-corps pour les emmener dans un camion, com- mentant au passage les denrées à charger. “Oh là, il va falloir

moment de leur retraite. Bibiane et Guy viennent depuis 2004, lui à la manutention, elle “petite main” qui fait qu’administrativement tout va bien. “On vient trois jours par semaine. Il y a une bonne ambiance et on est tous considé- ré de la même façon, qu’on soit ex-chef d’entreprise, salarié, gen- darme, tout est gommé.” Elle pré- cise que jamais elle ne s’est impli- quée, “même pas dans le C.E.” lorsqu’elle était en activité et se réjouit “d’apporter de l’aide aux autres, sans les tensions du monde du travail.” Yvan est venu au départ “pour meubler” ses loi- sirs mais aujourd’hui, c’est beau- coup plus. “J’ai rencontré des gens, élargi le cercle de mes amis. On est tous des potes ici.” Jean-Clau- de, bénévole depuis 10 ans, arri- ve deux fois par semaine à 6 h 30 pour faire les livraisons. “Cela m’oblige à me lever” plaisante-t-

le distribuer aujourd’hui le jam- bon !” Étrange ballet que celui qui se déroule chaque matin dans l’entrepôt départemental de la Banque alimentaire à Besan- çon, “ouvert 6 jours sur 7 et 12 mois sur 12 précise Patrick, sala- rié, chef de quai et responsable des lieux. Tout est centralisé ici et réparti après.” À l’année, 80 bénévoles prêtent main-for- te. Beaucoup sont arrivés là au

il. Ils sont 80 au total à donner de leur temps et de leur énergie. La doyenne Marguerite est âgée de 80 ans et à quelques jours de la col-

“Le public a beaucoup évolué ces cinq der- nières années” pour- suit-il. “36 % des béné- ficiaires sont des familles monoparen- tales, 8 à 10 % des tra-

“L’essentiel est ce qu’il y a à l’intérieur du boyau.”

national, deux jours de collecte dans les grandes surfaces. “C’est essentiel car nous récupérons là des denrées non périssables que l’on n’aurait pas autrement. Il n’y a pas d’excédents sur ces produits pourtant indispensables.” Huile, pâtes, farine, conserves de fruits ou de légumes, café ou thé, 130 tonnes ont été collectées en 2007. L’objectif est bien sûr de faire encore mieux les 28 et 29 novembre. Guy, lui, doit mettre

les bouchées doubles. Il n’a plus que quelques jours pour termi- ner les chevalets en bois desti- nés aux affiches “Collecte 2008” qui seront apposées sur chaque stand. A.B. La banque alimentaire du Doubs recherche constam- ment

lecte annuelle, tous sont prêts “à se donner à fond” affirme Bibia- ne. Toute l’année, la banque alimen- taire reçoit des dons de l’industrie agroalimentaire, des grandes sur- faces et de l’Union Européen- ne. Les stocks sont ensuite redis-

vailleurs pauvres, 4 à 5 % sont des retraités, ce qui est nouveau.” Et contrairement à d’autres struc- tures, l’hiver est ici une saison comme les autres. Pour le passer du mieux possible, la Banque organise au niveau

des bénévoles : 03 81 80 96 06

Patrick, “chef d’orchestre” qui veille à tout, gère les stocks et organise le travail des bénévoles.

Le Bélieu

Des enfants à l’école de la paix Marc Lejeune développe un projet sous la houlette de l’association “Les mange- lard”, qui, à partir de la pratique du judo, permet à des jeunes d’accéder à ensemble d’activités diverses et variées pour éveiller leur curiosité.

S port ne rime pas forcé- ment avec compétition. On peut le pratiquer pour le plaisir sans cultiver la per- formance. C’est cette concep- tion de l’activité physique que Marc Lejeune transmet à ses élèves. Il anime un groupe de sport éducatif récréatif qui est une émanation de l’association du Bélieu “Les Mange-lard”. Avec lui, une vingtaine de jeunes de 4 à 10 ans découvrent la pra- tique du judo. “Mais le judo n’est qu’une accroche. Je ne souhai- te pas faire de ces enfants des judokas. L’objectif de ma démarche est de profiter de cet- te activité pour leur transmettre des valeurs humaines” indique Marc Lejeune, lui-même ceintu- re noire dans cette discipline. Il y a quelques années encore, lors- qu’il était entraîneur, il aurait eu tendance à former ces jeunes pour la compétition en dévelop- pant chez eux un esprit comba- tif pour vaincre l’adversaire. Aujourd’hui, il tourne le dos à cette conception du judo qui a perdu de son humanité, pour

Marc Lejeune et les jeunes du groupe de sport éducatif récréatif.

Marc Lejeune va plus loin dans la démarche. Tout au long de l’année, il veut éveiller la curio- sité chez ces enfants en leur fai- sant découvrir des activités autres que le judo. Le champ des possibles est ouvert. “Cela peut être une initiation au cirque ou

L’objectif est donc bien de sortir d’une démarche purement spor- tive pour amener ces enfants à appréhender l’environnement qui les entoure. Peu importe qu’ils se passionnent ou non pour le judo, “mon but est qu’ils finis- sent par s’intéresser à une acti- vité.” Pour réussir, Marc Lejeu- ne associe à son projet les parents des enfants qui s’impliquent de différentes manières dans l’accompagnement du groupe. Il est aussi en relation avec l’école de la Paix à Grenoble qui pro- pose des jeux grâce auxquels “on apprend à s’enrichir autrement que par l’argent.” T.C.

enseigner un judo édu- catif. “Cette discipline a un code moral. Pen- dant une séance, je vais prendre un quart d’heure avec mes élèves

au V.T.T. Nous avons prévu des sorties cet hiver pour apprendre aux enfants à recon- naître les traces des animaux dans la nei-

“Je ne souhaite pas faire de ces enfants des judokas.”

pour parler avec eux de l’amitié par exemple et de l’idée qu’ils se font de cette valeur” dit-il. Une fois par semaine, les enfants se retrouvent sur le tatami dans un esprit de joyeuse camaraderie.

ge ou à construire un igloo. J’ai aussi l’intention d’organiser une lecture de contes.” La visite d’un élevage de lapins figure égale- ment au programme comme la découverte de la flore locale.

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