Journal C'est à Dire 126 - Octobre 2007

T É M O I G N A G E

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Raymond Aubrac : “Il faut toujours essayer de s’élever contre l’injustice” Présent lors de l’inauguration du collège Lucie Aubrac à Pontarlier le 4 octobre dernier, ce grand résis- tant était tout à la fois ravi de retrouver sa Franche-Comté natale et ému de constater à quel point les valeurs de la Résistance restent d’actualité auprès des jeunes. Un bel hommage à la mémoire de son épouse Lucie Aubrac qui a tant œuvré dans cette pédagogie du souvenir. Un grand résistant

C’ est à dire : Cette jour- née d’inauguration était l’occasion de renouer avec vos racines com- toises ? Raymond Aubrac : Effective- ment, je suis toujours heureux de venir en Franche-Comtémême si je me sens plus d’affinités avec la région bourguignonne. Je suis né à Vesoul le jour de l’assassi- nat de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914. Quand j’avais 10 ans, mes parents sont venus s’installer à Dijon où j’ai vécu jusqu’en 1934. J’ai quand même gardé le contact avec Vesoul dont je suis d’ailleurs

Càd : En quoi selon vous les valeurs de la résistance res- tent d’actualité ? R.A. : Elles répondent à une curiosité légitime et historique de tout un chacun. À travers les programmes scolaires ou les témoignages des résistants, on essaie d’intégrer le sens de ces valeurs dans l’éducation des jeunes. Dans la vie, on doit tous prendre un jour ou l’autre des décisions importantes. Choisir un métier, se mettre en ménage, fonder une famille, acheter un logement, une maison. On se détermine en se référant à un contexte, un vécu, des valeurs. En dehors du travail de mémoi- re, on n’a jamais eu d’autres ambi- tions que d’essayer d’apporter une petite brique à la construc- tion des jeunes et de répondre à leur curiosité. Càd : Êtes-vous resté fonciè- rement résistant devant tou- te forme d’injustice ? R.A. : Certaines causes m’ont beaucoup révolté et me révoltent encore. Je suis toujours un fer- vent partisan de la solution paci- fique dans le conflit du Proche- Orient. J’ai également milité pour les sans-papier. Càd : On est loin d’en voir le bout ? R.A. : Oui, il y a encore beau- coup à faire. Mais, à 93 ans, j’ai encore de belles années devant moi. Je plaisante bien entendu… Càd : Considérez-vous néan- moins qu’on vit dans une société assez libre ? R.A. : On se rapproche de celle qu’on a rêvée à l’époque de la Résistance. On voulait plus de bonheur, plus de justice. Quelques réformes ont été faites dans ce sens, certaines manquent enco- re à l’appel. Quand je rencontre des jeunes, je tiens toujours le même discours. Il faut toujours essayer de s’élever contre l’in- justice et participer à la corriger. Cet idéal, c’est le combat de tou- te une vie. Propos recueillis par F.C. 1944-1945 : Nommé commis- saire de la République dans les Bouches-du-Rhône 1948 : il crée l’entreprise Berim (Bureau d’études et de recherches pour l’industrie moderne) En 2003 , il participe à l’appel “Une autre voix juive” qui regroupe des personnalités juives solidaires du peuple palestinien, pour une paix jus- te et durable au Proche-Orient. Distinctions : - Grand-Officier de la Légion d’honneur - Croix de guerre 1939-1945 - Médaille de la Résistance avec rosette - Chevalier du Mérite Social

l’un des citoyens d’honneur. Pour tout vous avouer, je n’avais pas prévu de venir à Doubs. Càd : Qu’est-ce qui vous a convaincu ? R.A. : Après le décès de Lucie en mars, j’ai reçu une avalanche de lettres. Un grand nombre de municipalités me demandaient l’autorisation de baptiser une rue, un square, un bâtiment public en son nom. Naturelle- ment, je répondais oui. Et très vite, je me suis trouvé confron- té à l’impossibilité d’assumer toutes ces invitations. Quand

le Conseil général du Doubs m’a contacté, j’ai d’abord refusé. Puis j’ai découvert le travail de Nace- ra Kainou, l’artiste qui a réalisé le buste de Lucie installé dans le hall d’accueil du collège. La ressemblance dans l’expression du regard m’a causé un vrai choc. J’ai demandé l’avis à une de mes filles qui m’a confirmé cette bou- leversante similitude. À ce moment-là, j’ai changé d’avis. Càd : Et vous ne le regrettez pas ? R.A. : Non, c’est toujours émou- vant d’assister à ce type de céré- monie. J’ai éprouvé un sentiment mêlé de tristesse et de réconfort. Le souvenir de la disparition de Lucie est encore vivace. Quelque chose m’a beaucoup impressionné le jour de cette inauguration. J’ai vu le prési- dent du Conseil général du Doubs transmettre le collège aux jeunes collégiens. Cette transmission éminemment symbolique m’en a rappelé une autre. Lucie a consacré les dernières décennies de son existence à transmettre les valeurs de la Résistance qui sont aussi celles de la République. Elle visitait chaque année près d’une centaine d’établissements. Au cours de ses pérégrinations, j’estime qu’elle a dû rencontrer plus de 100 000 jeunes. Je me souviens de son dernier déplacement. C’était à Mont-de- Marsan et ce jour-là, elle s’était exprimée devant 1 500 collégiens. Elle débutait toujours ces inter- ventions pas une sorte d’expo- sé général avant de se livrer aux questions des jeunes. Il est néces- saire de bien leur expliquer le contexte car la France était bien différente à cette époque et la Résistance relève d’une organi- sation très complexe. Les enfants montraient beaucoup d’intérêt. Certains ne manquent pas de nous rappeler que leur grand- père ou leur arrière-grand-père qu’ils n’ont pas forcément connus ont aussi participé à la guerre. Dans ces moments-là, on com- prend pourquoi la Résistance fait partie intégrante de l’histoire de France. Bio expresse Raymond Samuel né le 31 juillet 1914 à Vesoul. Profession : Ingénieur Ponts et Chaussées En 1943, Raymond Aubrac fait partie de l’État-major de l’Armée Secrète (A.S.) sous l’autorité du général Delestraint. Il sera plu- sieurs fois arrêté par la Gesta- po lyonnaise et notamment le 21 juin 1943 avec Jean Mou- lin. Quelques mois plus tard, son épouse Lucie Aubrac monte une spectaculaire opération d’éva- sion pour le libérer lui et 13 résis- tants. Après cet épisode, le couple entre dans la clandesti- nité et rejoint Londres en février 1944. Le film Lucie Aubrac, réalisé en 1997 par Claude Ber- ri, relate ces évasions.

De la résistance contre l’envahisseur allemand aux sans papiers, Raymond Aubrac a fait de son existence un combat permanent contre toute forme d’injustice.

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