Journal C'est à Dire 126 - Octobre 2007

D O S S I E R

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État des lieux

tendues. Qu’il s’agisse d’un appartement, d’un terrain constructible, d’une maison neu- L’étude du marché de l’immobilier réalisée par les notaires du Doubs sur la période 2006-2007 confirme une hausse spectacu- laire des prix sur le Haut-Doubs. Jusqu’ou ira la hausse des prix ? re est gonflée par la croissance de l’économie helvétique. Pour forcer le trait, eux ont les emplois,

ve, partout les prix flambent avec fré- nésie. Tant que la hausse est absorbée par les acquéreurs, il n’y a pas de raison que

nous fournissons la main-d’œuvre et les logements pour l’hé- berger. Les programmes de construction se mul- tiplient sur l’ensemble de la bande frontalière

Un nouveau projet de collaboration, “grandiose”.

L’ immobilier, c’est un peu comme la météo, les prévisions ne sont pas toujours conformes à la réalité. Les observateurs du marché qui annonçaient il y a

trois ans un tassement des prix, y compris dans le Haut-Doubs, se sont trompés. Les années se suivent et se ressemblent. +10, + 20, + 30, + 40 %, les tarifs s’en- volent dans des proportions inat-

cela s’arrête, dans le Haut-Doubs plus qu’ailleurs où la proximité de la frontière suisse favorise l’inflation. La bulle immobiliè-

pris d’assaut par des investis- seurs en quête d’un lopin de ter- re pour s’installer. Le revers de cette situation qui donne une image somme toute prospère au Haut-Doubs (bien que la cohérence esthétique des lotissements soit souvent dis- cutable) est que les revenus les plus modestes décrochent. Presque impossible aujourd’hui pour un jeune couple de “smi- cards” (et oui, il y en a enco- re !) d’accéder à la propriété. Selon la chambre des notaires du Doubs qui vient de rendre un rapport sur l’évolution du mar- ché de l’immobilier, “le profil des acquéreurs actuellement, ce sont des couples dont un des conjoints au moins est frontalier.” Le jeu des monnaies conforte le pouvoir d’achat de ceux qui vont gagner leur croûte de l’autre côté de la frontière. Mais le système atteint ses limites. Les fronta- liers ne sont pas d’intarissables vaches à lait. Les prix se sta- biliseront peut-être quand cet- te population aura atteint son plafond d’endettement. C’est en tout cas ce que supposent les notaires qui remarquent que la durée des prêts s’étend désor-

Pour les acquéreurs d’un bien immobilier, la durée des prêts s’étend désormais sur 25 ou 30 ans.

mais sur 25 ou 30 ans. “Ce qui va limiter la hausse des prix, c’est le montant de la mensualité du prêt sur 30 ans à partir du moment où celle-ci va devenir dissuasive” estime Benoît Dou- ge, notaire à Maîche qui colla- bore à l’observatoire de l’immo- bilier auteur de cette étude. À l’inverse, dans des bourgs com- me Maîche où la pression est moins forte qu’à Morteau, les investisseurs achètent des mai- sons pour en faire des appar- tements. Ces zones deviennent ainsi des secteurs propices à l’épargne immobilière. L’autre élément qui pourrait aboutir à un tassement des prix, ce sont les prêts en devises dont les taux sont moins intéressants.

L’écart se ressert avec les prêts en euros. Le taux est de 3,5 % pour un prêt en devises actuel- lement et de 4,5 % pour un emprunt en euros. Enfin, l’évo- lution à la baisse du franc suis- se pourrait devenir un frein à l’essor continu du marché de l’im- mobilier. Mais en attendant, aucun de ces paramètres n’est venu interfé- rer la hausse conjoncturelle, même si en effet des programmes d’appartements neufs ont du mal à trouver des acquéreurs à 2 700 euros le m 2 dans la région de Morteau. Peut-être vient- on d’atteindre une limite, psy- chologique autant que financière, au-delà de laquelle les acheteurs sont moins disposés à aller.

Pour l’instant, il n’y a pas de véritable signe de fléchissement du marché.

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