Journal C'est à Dire 111 - Mai 2006

Le journal gratuit du Haut-Doubs

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22 mai 2006 N° 111

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S O M M A I R E

Une route sur pneus entre Morteau et Villers-le-Lac. Les travaux sont sur le point de démarrer à hauteur du pont de la Combe Geay. L’idée est de surélever ce passage délicat. (page 4) Montlebon : l’ancienne usine Vermot-Gaud bientôt transformée en apparte- ments de bon standing. Retour sur une saga indus- trielle. (page 6) Ce que gagnent nos élus. La France compte près de 500 000 élus locaux, nationaux ou européens. Zoom sur les revenus et avantages liés aux fonctions de sénateur et de député. (page 9) Le commerce bouge au Russey. L’agrandissement de Super U a provoqué au Rus- sey un véritable appel d’air sur cette nouvelle zone commerciale sur laquelle se sont déjà implantés cinq nouveaux commerces. L’arrivée d’autres enseignes est annoncée. (pages 24-25)

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R E T O U R S U R I N F O

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Maîche : fin définitive des travaux en juillet

Commerce La disparition brutale du paysa- ge local d’un des principaux fleu- rons du commerce - le magasin Expert Favre à Morteau -, est un nouveau signe de l’extrême fra- gilité du tissu économique. Qu’il soit de centre-ville ou en zone com- merciale d’ailleurs. Morteau a l’in- convénient d’être le premier maillon d’une vaste chaîne d’évasion com- merciale : les habitants du Val vont faire leurs courses à Pontarlier, les Pontissaliens à Besançon, les Bisontins à Dijon et les Dijonnais à Paris… Parallèlement à ce pre- mier phénomène, un deuxième mouvement de fond renforce l’in- quiétude des élus locaux : la déser- tion des centres-villes au profit des périphéries. Morteau est à ce titre un exemple parlant où l’on voit une mairie déployer des efforts d’em- bellissement de son cœur de ville, ce qui n’empêche pas la vacan- ce de nombreux pas-de-porte qui peinent à trouver un repreneur. Dans le Grande rue, plusieurs magasins pourtant stratégiquement très bien placés, restent désespérément vides. Et l’on voit se transformer gentiment cette artère à vocation commerçante en une succession de banques, cabinets d’assuran- ce et autres agences immobilières. Dernier projet en date, celui de l’agence Century 21 qui viendrait remplacer lemagasin de fleurs Jean Meunier dont le rideau est défini- tivement baissé depuis plusieurs mois. Le comportement des consommateurs y est bien sûr pour beaucoup dans cette lente déser- tion du centre. Le taux prohibitif de certains loyers certainement aus- si, tout comme les difficultés de stationner au centre. Pourtant, cer- taines villes tendent à réussir le fra- gile équilibre entre centre et péri- phérie. Exemple à Pontarlier où, malgré l’hypertrophie des zones périphériques, le commerce de centre-ville tire son épingle du jeu. Le secret de cette apparente réus- site, il faut le chercher notamment dans le lancement d’un judicieux dispositif de fidélisation de la clien- tèle - la carte Altitude. Le concept né il y a cinq ans fédère de plus en plus de commerçants adhérents (ils sont une bonne soixantaine aujourd’hui) et d’utilisateurs : la car- te compte désormais 18 000 por- teurs. Mais pour reproduire un tel modèle, l’assentiment et l’adhé- sion d’un groupe soudé de com- merçants est indispensable. L’exemple pontissalien est à médi- ter. La viabilité d’une telle dyna- mique dépend, autant que de celui des consommateurs, du compor- tement et de l’implication des com- merçants. Peut-être que l’opéra- tion F.I.S.A.C. (fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) qui doit démarrer pro- chainement à Morteau - avec des crédits d’État à la clé - donnera cet élan vital. Jean-François Hauser

Ç a y est presque… Débutés cou- rant de l’année 2005, les tra- vaux du centre-ville de Maîche devraient s’achever définitive- ment à la fin du mois de juillet. En atten- dant, c’est au tour de la rue du géné- ral de Gaulle d’être entièrement bloquée pendant tout le mois de juin. Alors que les travaux sur la place de la Mairie devaient s’achever aux alentours du 22 mai, ceux de la rue de Gaulle sont en place depuis le 2 mai. “L’objectif, c’est que l’ensemble de la rue soit ter- minée pour la fin juin. Les délais devraient être tenus, même si tout est aussi fonc- tion du temps. Il y a vraiment du mon- de qui travaille sur le chantier” , affir- me Joseph Parrenin, le maire de Maîche. La première partie de la rue, de la mai- rie à l’Encrier doit être achevée d’ici le 2 juin. Pendant la durée des travaux, la circulation est déviée par la rue du Belvédère jusqu’au 9 juin au moins. “Ensuite, nous verrons en fonction de l’avancement des travaux” , reprend le maire. La rue de Gaulle terminée, la

réfection du parvis de l’église et du carrefour de la rue de la Batheuse - dernière phase du chantier qui paralyse le centre de Maîche - devrait commencer dans la foulée, pour un mois. Le tra- fic routier sera alors dévié par la rue du Petit Granvelle en direc- tion de Saint-Hippolyte, par cel- le de l’Helvétie et du Belvédère vers Pontarlier. L’annonce pro- chaine de la fin des travaux est en tout cas une bonne nouvel- le pour les commerçants du centre-ville qui affirment avoir souffert depuis près d’un an d’une baisse de fréquentation importante. Pour leur redonner le moral, la municipalité de Maîche prévoit de mettre en place une campagne de com- munication dès le chantier achevé. Pour faire passer le message que l’on peut à nou- veau accéder au centre-ville de Maîche.

Affaire Barrand-Montbenoît : la justice donne raison à la commune

Les agriculteurs bios du Doubs dénoncent les O.G.M.

L e Sénat a adopté en mars le projet de loi autorisant la culture O.G.M. La position des législateurs français indigne les agriculteurs biologistes qui voient en cette initiative la mort de leur activité si d’aventure la loi était promulguée. Au-delà des conséquences écono- miques, la profession pointe du doigt les dangers de l’utilisation des organismes génétiquement modifiés. “L’incidence de ces plantes sur la santé des animaux ou de l’homme qui en consom-

I l y a plus de trois ans, nous rela- tions une affaire mettant aux prises un habitant de Montbe- noît au maire de cette commu- ne, le premier reprochant au deuxiè- me de l’empêcher de réaliser des travaux d’accès à sa propriété. La commune, de son côté, revendi- quait la propriété dudit chemin d’accès. Quelques années après les faits, l’affaire vient d’être jugée par le tribunal administratif de Besançon. Par arrêt du 28 février dernier, la cour d’appel de Besan- çon avait déjà jugé que ce che-

ment n’est que partiellement évaluée et qui plus est, souvent par les firmes productrices elles- mêmes” souligne Dominique Rondot, président du groupe- ment des agriculteurs biologistes du Doubs (G.A.B. 25). Il ajoute : “Ce n’est pas un progrès qui protégera l’environnement. Les organismes génétiquement modifiés mis au point pour l’agri- culture ont pour vocation de tolé- rer un herbicide (72 %), de pro- duire leur propre insecticide (20 %) ou de réaliser les deux

(8 %).” Et pourtant, bien que “80 % des consommateurs inter- rogés soient contre la présen- ce d’O.G.M. dans leur alimen- tation” , les autorités politiques sont prêtes à légiférer. Dans ce contexte, les agricul- teurs bios sont inquiets pour leur avenir. De quelle crédibili- té disposeront-ils à l’avenir si par le biais de la pollinisation, les plantes O.G.M. entraînent la mutation d’autres espèces végé- tales ? Cette question est occul- tée pour l’instant dans le débat.

min était bien la propriété de la commune de Montbenoît, et non du couple Barrand. Dans son juge- ment rendu le 2 mai dernier, le tri- bunal administratif de Besançon s’est appuyé sur l’arrêt de la cour d’appel pour considérer que “les époux Barrand ne sont pas fon- dés à demander l’annulation de la délibération attaquée.” Par consé- quent, la juridiction “condamne les époux Barrand à payer à la com- mune de Montbenoît la somme de 762,25 euros au titre des frais exposés.” Le tribunal adminis- tratif a donc décidé de “rejeter la requête de M. et M me Jean-Marie Barrand.” Cette décision de justi- ce vient mettre un terme à un feuilleton qui met en prise depuis plusieurs années les époux Bar- rand et Frédéric Bourdin, maire de Montbenoît. Jean-Marie Barrand doit déblayer le chemin en ques- tion avant le 3 juin. Mais il aurait décidé de porter l’affaire civile devant la cour de cassation pour contester la décision de la cour d’appel. Cette histoire au long cours a quelques relents de règle- ment de comptes familial, MM. Bar- rand et Bourdin étant cousins…

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est édité par “C.H.T. Diffusion” 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT

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Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Solène Davesne, Jean-François Hauser.

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Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Mai 2006 Ont collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés)

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Crédits photos : C’est à dire, Mélanie Bachmann, C.H.U. Minjoz, école des Bassots, Festiv’art, mairie de Villers-le-Lac, meubles Mougin, Vincent Petit.

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V A L D E M O R T E A U

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Les Fins

En bref…

L’école des Bassots a les sens en éveil En partenariat avec d’autres classes du Haut-Doubs et de Suisse, la petite école des Bassots termine une année scolaire placée sous le signe des “paysages et patrimoines”. La restitution des travaux a lieu le 30 mai, elle est ouverte au public.

Téléthon Le bilan définitif du Téléthon 2005 sur le plan national vient d’être publié par l’A.F.M. Le compteur des promesses de dons s’était arrêté à 99,04 mil- lions d’euros. C’est finalement 104,1 millions qui ont été récol- tés. Dans le Doubs, le Télé- thon a recueilli 1,072 million d’euros. Rendez-vous les 8 et 9 décembre prochains pour le 20 ème Téléthon. Art floral Le club “Autour du jardin” orga- nise les “Journées sens des- sus dessous” les 3 et 4 juin à la salle des fêtes de Derr- rière-le-Mont (Montlebon). Le samedi 3 juin, cours d’art flo- ral, exposition de timbres, pré- sentation de photographies hors normes, atelier pot-pour- ri tout l’après-midi. À partir de 17 heures, dégustations offertes à tous. Dimanche 4 juin à l’église de Derrrière-le-Mont concert de musique classique l’après-midi et pièces de théâtre. Rens. 03 81 67 04 25.

L’ école primaire des Bas- sots, hameau de Villers- le-Lac, a travaillé tout au long de l’année scolaire dans le cadre d’une campagne édu- cative franco-suisse sur le thè- me des “paysages et patri- moines” locaux. L’objectif de l’opération à laquelle se sont associées 42 écoles de la ban- de frontalière et de la Suisse voisine, était notamment de “mieux connaître le paysage et le patrimoine de l’Arc jurassien et de favoriser les échanges entre les élèves suisses et français.” L’action éducative transfron- talière a eu l’avantage non négligeable de pouvoir bénéfi- cier de fonds européens du pro- gramme Interreg. L’école des Bassots a été char- gée de restituer les résultats de cette action. La journée de restitution est ouverte au public, elle se déroule le mar- di 30 mai entre 10 h 30 et 18 h 30 à la salle des fêtes de Musique L’association “Autour de l’orgue” organise un concert de musique de chambre le mardi 20 juin à 20 h 30 à la chapelle des Bassots de Vil- lers-le-Lac. Entrée 10 euros, tarif réduit à 1 euro symbo- lique pour les scolaires, les collégiens et les lycéens. Ce concert sera donné par l’En- semble Tetraktys composé d’Agnès Viollet (flûte), Bernard Mauppin (violon), Joëlle Maup- pin (violon), Dominique Bur- nier (alto), Georges Denoix (violoncelle). Au programme, Schubert, Mozart et Barber. Rens. auprès de Jean-Marie Robbe au 03 81 68 10 82. Football Suite au succès des deux pré- cédentes éditions, l’Eurodé- partemental des débutants du Doubs sera reconduit, rebap- tisé “Doubs Foot Débutants”. Ce rassemblement réunissant les petits footballeurs du département aura lieu le dimanche 18 juin sur 3 sites dans le département, dont Morteau où se réuniront 300 débutants du Haut-Doubs En bref…

Villers-le-Lac. “L’idée était de mettre sur pied une journée à caractère festif au cours de laquelle le public, et notamment les parents d’élèves, pourront se rendre compte que de nom- breuses choses ont été faites par les élèves” indique Dominique Inglada, institutrice aux Bas- sots. Ses élèves ont travaillé toute l’année autour des thèmes “pier- re, bois et eau” : réalisation d’un C.D.-Rom avec écriture du scé- nario par les élèves, d’un film sur les bassins du Doubs gelés, atelier de manipulation de cloches, intervention de spé- cialistes de l’environnement issus du C.P.I.E… Toutes ces initiatives seront restituées à la salle des fêtes. “Il y a eu de riches échanges avec la classe du Locle, notre partenaire dans l’opération. Quand les élèves suisses sont venus, on leur a fait découvrir la fromagerie des Majors, la scierie Mougin et les

charpentes Vermot, autant de savoir-faire locaux. Cette action éducative a permis aux élèves

de mettre en valeur sur le ter- rain tout ce qu’ils apprennent à l’école, arts plastiques, utilisa-

tion de l’outil informatique…” se réjouit Mme Inglada. J-F.H.

La découverte du patrimoine local faisait partie du programme de l’année. Ici, la chapelle des Bassots.

Un pont sur pneus entre Villers et Morteau Route des Microtechniques Fréquemment inondé et fragilisé par le sol instable, le pont de la Combe Geay, sur la route entre Morteau et Villers-le- Lac doit être reconstruit prochainement.

Saut du Doubs

Les belvédères du Saut du Doubs rénovés pour la saison d’été Le 15 juin, la mairie de Villers devrait définitivement achever les travaux d’aménagement des deux bel- védères qui surplombent le saut du Doubs.

“L es travaux auraient déjà dû être terminés, mais on a préféré les suspendre pendant le mois de mai pour ne pas gêner l’accès au site pendant les longs week- ends. On les reprend dès le 5 juin” , explique Claude Rognon, à la mairie de Villers-le-Lac. Les travaux d’aménagement des deux belvédères qui sur- plombent le Saut du Doubs devraient être achevés avant l’été, au plus tard le 15 juin. Le chemin menant au point de vue inférieur, lui, est déjà terminé. Débutée l’année dernière avec la construction de la passerel- le, la rénovation du site doit reprendre cependant dès la sai- son touristique achevée, avec la réfection du parking d’ac- cès et l’implantation d’un point d’information sur celui-ci. Finan- cé pour moitié par des fonds européens du programme Inter- reg - à quoi s’ajoute la partici- pation de l’État, de la Région et du Département, la commu- ne ne participant qu’à hauteur de 20 % -, le chantier de 803 000 euros sur quatre ans a

un objectif : permettre au Saut de décrocher le label “Grand site national”, un label qui a entre autres déjà été attribué à la Pointe du Raz. “Le site jusque-là était un peu délaissé et dégradé. Au niveau publici- taire, obtenir un tel label nous donnerait un réel plus pour le site, et donc une fréquentation plus importante. Déjà l’ouver- ture de la passerelle du Saut du Doubs l’année dernière nous a apporté beaucoup de monde” , reprend Claude Rognon. Et les travaux se poursuivent. En 2007, ce sont les quais et les sentiers qui relient le débarca- dère aux belvédères qui doivent être réaménagés. D’ici la fin 2008, date à laquelle le finan- cement Interreg prend fin, devraient également voir le jour une Maison du site - qui abri- tera un point d’information tou- ristique et éventuellement un espace commercial - et un accès au pied de la chute d’eau. Les études concernant cette der- nière phase devraient bientôt débuter. S.D.

“O n ne sait pas trop comment tient le pont actuel, il peut basculer dans un sens ou dans

une première fois mi-mai, à cause des inondations. Le chantier doit débuter lundi 22 mai, si le terrain était deve-

de la même technique et être lui aussi monté sur pneus de chaque côté du tablier. C’est une des premières fois que cette technique est utilisée dans le département. Ce sont les sociétés Pertuy construc- tions et S.T.D. qui réalisent le chantier, estimé à 940 000 euros. Six pieux d’un mètre de diamètre et de 33 mètres de profondeur doivent permettre de maintenir le res- te de l’ouvrage. “En recons- truisant le pont, on a aussi prévu d’agrandir la chaussée en ajoutant des trottoirs et de le rehausser de 1,30 m pour le mettre hors d’eau lors de crues décennales” , ajoute-t-on au Conseil général. S.D.

nu suffisamment sec entre-temps, avec la mise en pla- ce d’un pont provi- soire. Car pendant la durée des tra- vaux, prévus pour

l’autre n’importe quand. Il présente des tassements importants et arri- ve vraiment en fin de vie” , remarque- t-on aux services

Six pieux d’un mètre de diamètre et de 33 mètres de profondeur.

techniques du Conseil géné- ral du Doubs. Fragile, le pont de la Combe Geay, sur la rou- te départementale entre Vil- lers-le-Lac et Morteau doit être entièrement détruit puis reconstruit au même endroit, dans les semaines qui vien- nent. Prévus pour débuter en avril, les travaux ont été repoussés

s’étaler sur cinq mois, le tra- fic devrait être maintenu sur le site. “Pour perturber le moins possible, on construit une déviation à deux voies qui sera installée sur des pneus de camions maintenus entre eux pour diminuer les contraintes au sol” , reprend le Conseil général. Le futur pont doit bénéficier

L à où passent les campa- gnols, l’agriculture trépas- se. Sur le Haut-Doubs, de Maîche àMouthe, entre 15 000 et 20 000 hectares sont concernés par le fléau. La conjoncture se durcit pour les exploitants dont les champs ont été dévastés par les mulots cet hiver. C’est le cas sur la commune des Fins aux lieux-dits le Bas-de-la-Chaux et les Lavottes où la terre a été mise à nue sur des hectares y a des dégâts, aussi vastes soient- ils, ça ne peut pas entrer dans le cadre des calamités agricoles qui ouvrent droit à des aides. Ce fut le cas lors de la sécheres- se” explique la chambre d’agri- culture. Le kilo de foin se négo- cie sur le marché entre 8 et 10 centimes d’euros (il est monté jusqu’à 15 centimes durant l’été 2003). Un coût qui n’était pas prévu, comme le coût lié à l’uti- lisation exceptionnelle du maté- riel agricole pour la remise en état des champs ravagés et l’achat de nouvelles graines. T.C. Les campagnols coûtent cher aux éleveurs Développement Les agriculteurs dont les champs ont été ravagés par les campagnols doivent maintenant acheter du foin. entiers. Plus un brin d’herbe. Dans ces conditions, impossible de faire pâturer les vaches. “C’est la misère” déplore Xavier Bois- senin, un jeune agriculteur dont les terres ont été totalement rava- gées. Il conduit malgré tout ses bêtes au champ avec néanmoins l’obligation de leur apporter du fourrage. Pour ces éleveurs, la période des foins est elle aussi bienmal enga- gée. La situation exceptionnel- le les a contraints à semer des graines pour espérer pouvoir fau- cher un minimum à la belle sai- son. “Pour ma part, j’espère pou- voir couper à partir du 15 juillet” poursuit Xavier Boissenin. Mais il sait que cela sera de toute façon insuffisant pour tenir la saison hivernale. Il doit donc acheter du foin à hauteur de plusieurs tonnes. Même si le préjudice est total, les agriculteurs ne peuvent compter sur aucune subvention pour passer la crise. “Comme il existe des moyens de lutte contre les campagnols, à chaque fois qu’il

Les travaux d’aménagement du belvédère du Saut du Doubs doivent s’achever le 15 juin.

V A L D E M O R T E A U

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Le handball de Morteau a quarante ans Le 9 juin, le club de handball de Morteau fête ses 40 ans. Retour sur l’histoire d’un sport- phare qui a fait vibrer le Val de Morteau. Anniversaire

Morteau

Les jeunes profanateurs étaient totalement ivres Le 30 avril dernier, triste spectacle vers le monu- ment aux morts : un drapeau français profané, souillé par des propos orduriers. La gendar- merie de Morteau est sur la piste des malfai- teurs : des jeunes fêtards imbibés d’alcool.

A h, si seulement les murs du café du Commerce à Morteau pouvaient parler ! Ils en diraient long sur les fêtes d’après match quand le club de hand- ball caracolait dans les classements en Nationale. Il fallait jouer des coudes pour accéder au bar, que la victoire soit belle ou la défaite sévère. C’est dans cet établis- sement qui fut - et qui est encore - le quar- tier général du C.A.M. (club athlétique mor- tuacien) que se retrouvaient joueurs et sup- porters pour la troisième mi-temps. Coupes et photos bien exposées dans le café sont les témoins de cette aventure sportive. Elle a débuté ici même, au Commerce, il y a quarante ans, à une table. “L’idée est par- tie en discutant autour d’un verre avec Jean- Louis Perrot, professeur de gym au C.E.T.” raconte Maurice Droz-Bartholet, patron du café à l’époque et qui sera le premier pré- sident du club. Forte tête et entreprenant, il assumera ce rôle pendant 16 ans, de 1966 à 1981. Il n’en a pas fallu plus pour sceller le des- tin du handball à Morteau qui a connu des fortunes diverses durant tout ce temps. L’ascension est fulgurante au départ pour l’équipe masculine qui joue en Nationale 3. Le gymnase de Morteau n’étant pas homo- logué, les matches à domicile se déroulent donc à Besançon et Sochaux. “Sur 40 années, le club a joué pendant 15 ans au niveau national, allant jusqu’en Nationale 2 à la fin des années quatre-vingt- dix. Le championnat nous a fait visiter plus de 120 villes en France. Le handball est le seul sport collectif à avoir porté si loin les couleurs de Morteau” rappelle Jean-

Louis Girard, vice-président du C.A.M., un des piliers du club. L’ancien joueur y est licencié depuis 39 ans. Un passionné com- me l’est à son tour Bernard Baud, qui a quitté la région en 1990 pour la petite ville d’Amplepluie (Rhône), où il a créé un club, sans pour autant renier le C.A.M. Mais l’histoire du handball dans le Val de Morteau est étroitement liée à celle du C.E.T. puis du collège. Les professeurs de sport donnaient le goût aux élèves de pratiquer la discipline. Des générations de jeunes sont ainsi passées par cette asso- ciation, encadrées par Jean-Paul Lucas et Danièle Matthieu qui ont animé cette

école de handball. “C’était une grande famil- le” se souviennent Georges Dornier et Joël Valion. “D’ailleurs, il y a eu 6 ou 7 mariages” disent-ils avec malice. Une grande famille qui au-delà du sport vivait pour sa ville, participant à l’animation de la quinzaine commerciale et organisant des matches de démonstration sur la place de la mairie. Une grande famille qui aujourd’hui comp- te plus de 170 licenciés avec à leur tête Édi- th Rambaud qui assure désormais la pré- sidence. Le club fête son anniversaire. Ce sera le 9 juin. Émotions et souvenirs. T.C.

S elon toute vraisemblance, les personnes qui ont sali un des drapeaux tricolores fin avril vers le monument aux morts de Morteau, dont les ins- criptions ont été découvertes en pleine cérémonie du souvenir de la déportation, seraient selon une source officielle, “plusieurs jeunes résidant à Fuans ainsi qu’un individu de la région pari-

D’après les enquêteurs, “le pro- blème de départ est une alcoo- lisation complètement déliran- te de ces jeunes qui “ne savaient plus où ils habitaient”. Ces per- sonnes avaient passé leur soi- rée en boîte de nuit.” Ces faits d’une profonde bêtise peuvent être qualifiés juridi- quement dans la catégorie des profanations. Ce délit relève de

sienne.” Cet acte de vandalisme gratuit ne serait donc pas le fait de quelque com- munauté étrangère, malgré l’inscription

la compétence du tribunal correc- tionnel. Selon l’ar- ticle 225-17 du code pénal, “la violation ou la profanation,

Un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

sur le drapeau français d’un croissant islamique. Outre un dessin obscène et une repré- sentation du drapeau turc, “un texte ordurier à connotation sexuelle avec une pseudo-signa- ture “Rachid” était inscrit au marqueur noir.” Lors de la céré- monie du souvenir, deux jeunes s’étaient d’ailleurs fait remar- quer par leur comportement imbécile. C’est ce qui aurait mis les forces de l’ordre sur la pis- te des auteurs présumés.

par quelque moyen que ce soit, de tombeaux, de sépultures ou de monuments édifiés à la mémoire des morts est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.” Aussi graves peut-être que les faits eux-mêmes, ces comportements risquent uniquement d’attiser les tensions entre communau- tés. C’était sans doute le but recherché. J.-F.H.

La première équipe masculine du C.A.M.

Expert Favre cherche un repreneur Depuis l’annonce le 4 mai de la liquidation judiciaire du magasin d’électroménager, son responsable René Favre est en quête d’un repreneur. Morteau

Pom’Cannelle :

une fleuriste créative.

L e 30 mai, le magasin Expert Favre de Morteau fermera définitivement ses portes conformément à la déci- sion du Tribunal de Commerce de Besançon. La juridiction a prononcé la liquidation du maga- sin de la zone artisanale du Mon- dey le 4 mai. La nouvelle a secoué le microcosme commercial local et surpris la clientèle. Cette enseigne spécialisée dans l’élec- tro-ménager, T.V., Hi-fi, et mult- médias, affichait pourtant une appa- rente bonne santé, consolidant au fil des années sa réputation, tant par la diversi- té des produits proposés que par le service rendu. Mais cela n’a pas suffi à asseoir la pérennité de la société dans le temps. D’ici la fin du mois, si aucun repreneur n’a montré d’intérêt pour cet établissement, alors les 13 salariés seront licen- ciés. Malheureusement, ce scé- nario risque de se produire. “Nous sommes une profession qui va mal” commente René Favre, le responsable, visiblement très affecté par cette situation. Il confirme qu’à l’heure actuelle, aucun investisseur ne s’est mani- festé. C’est la conjonction de plusieurs facteurs qui conduit Expert Favre dans cette impasse. Il y a tout d’abord une conjoncture écono- mique qui se dégrade. “Les marges sont de plus en plus réduites. Avant, lorsque nous ven- dions un téléviseur, les marges étaient de 30 % environ. Elles sont passées à 18 %” commen- te René Favre. Les marges dimi- nuent, mais en revanche, le ser- vice rendu à la clientèle doit être

constant, voire davantage accen- tué pour se démarquer des concurrents. “J’aurais peut-être dû réduire l’effectif. Mais il faut du personnel pour rendre un ser- vice de qualité. Par ailleurs, quand une personne achète un téléviseur, elle nous demande de lui installer gratuitement.” Impos- sible de tenir face aux exigences qui n’autorisent aucun écart de gestion de la part de la direc- tion. Et puis il y a les charges

contraire, il est dissuasif. Finalement, René Favre a dû se rendre à l’évidence et déposer son bilan au Tribunal de Com- merce qui a prononcé la liqui- dation sans passer par un redres- sement préalable. “Cette déci- sion, je la comprends. Il était trop tard pour redresser la barre. Nous aurions dû agir plus tôt” regret- te-t-il. Une page commerciale se tour- ne à Morteau et sur 25 ans d’ac- tivités animées par cet entre- preneur qui ne désespère pas de trouver un repreneur. Il tient a rassurer la clientèle du maga- sin, en précisant que le service après-vente sera assuré désor- mais par le magasin Expert de Pontarlier situé dans la zone des Grands Planchants. T.C.

sociales “toujours trop lourdes” et les banques qui à un moment donné décrochent, refusant de soutenir plus longtemps une activité en déclin. Au-

“Il était trop tard pour redresser la barre.”

“Le magasin est ouvert du lundi au dimanche.”

S on ambition était d’exer- cer son métier de fleu- riste en indépendante. C’est chose faite depuis maintenant plus de 2 ans avec son magasin de fleurs situé au 15, rue René Payot à Morteau. Il s’appelle “Pom’Cannelle.” Un nom original qui révèle l’état d’esprit que cette jeune pro- fessionnelle donne à son acti- vité. “J’aime marier à un bou- quet des fruits, des légumes ou des petits bâtons de can- nelle. J’aime allier les senteurs” dit-elle. Sa créativité, elle l’a travaillée tout au long de son apprentissage. Diplômée de l’école d’horti- culture de Valdoie, Séverine Taillard s’est perfectionnée aux côtés de Jean Meunier, à Mor- teau, meilleur ouvrier de Fran- ce. Elle a passé aussi 9 mois

delà du dossier Expert, il faut admettre que le système pris dans sa globalité n’encourage pas la création d’entreprise. Au

en Allemagne, à Fribourg, un pays “où les fleuristes ont une autre façon de travailler et de composer les bouquets.” Ses 7 années d’expérience, elle les met à profit pour offrir une touche d’originalité à sa clien- tèle. “Originalité dans les pro- duits, les emballages et les com- positions mêmes. Chaque bou- quet a sa particularité.” Pom’Cannelle propose aussi un choix de plantes, replants, végétaux extérieurs,d’articles de décoration et compositions de deuils et de mariages. Côté service, Séverine Taillard vous

invite à bénéficier de la livrai- son à domicile dans un rayon de 30 km. Le paiement par car- te à distance vous permet de prendre une commande par téléphone sans avoir à vous déplacer. “Pom’Cannelle” répond à toutes les attentes, car “il y a une fleur pour tous les événements de la vie”. Au-delà de la clientèle de par- ticuliers, Séverine Taillard se tourne aussi vers les profes- sionnels commerçants ou industriels, en leur proposant des décorations de vitrines à base de compositions florales.

Pom’Cannelle 15 rue René Payot 25500 MORTEAU Tél. : 03 81 67 28 05

Les 13 salariés de chez Expert Favre seront licenciés.

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V A L D E M O R T E A U

Les cuillères de Jules Dans les années cinquante, l’entreprise fondée par Jules Vermot- Gaud a compté jusqu’à 180 employés. La fabrique de couverts a fer- mé dans les années quatre-vingt. Les bâtiments devraient prochai- nement être transformés en appartements. Montlebon

I l y a quelques années, le fils du maire est allé en voya- ge en Turquie. “En mangeant dans un restaurant, il a recon- nu les couverts. C’était des “Vego”, la marque développée par l’en- treprise Vermot-Gaud” , s’amu- se Albert Rognon, le maire de Montlebon. Pendant des décen- nies, de l’entre-deux-guerres aux années soixante-dix, l’entrepri-

lors de la fermeture définitive de l’usine en 1984. Les machines à écrire, les dossiers de papiers jaunis, les derniers prospectus vantant les couverts Vego, com- me hors du temps. Vermot-Gaud, c’est la saga industrielle de Mont- lebon. À ses grandes heures, l’entre- prise fondée par Jules Vermot- Gaud - l’école communale du vil-

més ou argentés, se diversifie au moment de la crise de 1929 dans la fabrication de dînettes pour enfants et dans des pièces pour l’armement dix ans plus tard. “Dès le début de l’occu- pation, on a démonté et caché les machines et les outillages qui nous avaient servis pour l’ar- mement pour qu’ils ne soient pas réquisitionnés par l’armée alle- mande. Et on a continué au ralenti la fabrication de cou- verts” , raconte Max Vermot- Gaud, le fils de Jules, le fon- dateur. Après la guerre, l’entreprise se diversifie. Se lance dans la fabrication de fraises dentaires et de fleurs en plastique - dont la production est répartie entre Montlebon et Pontarlier. La fin de la saga est proche. Dès 1963, les ennuis financiers s’accumu-

se locale a inondé le marché de ses cuillères, couteaux et fourchettes en alu- minium puis en acier inoxydable. Dans le centre du vil- lage, l’ancienne usi- ne à l’abandon est

lage porte son nom - a compté plus de 180 employés. C’était dans les années cinquante. “La tradition ici, c’était le bois. Avec l’usine, ils arrivaient avec du métal, l’aluminium. Des choses qui n’existaient presque

Depuis 1984, l’usine Vermot-Gaud a cessé son activité.

“Mes parents avaient leur appartement au-dessus, j’y suis né.”

lent. Face à la concurrence ita- lienne et espagnole, les couverts Vego se font trop chers. En 1976, l’entreprise dépose son bilan, l’activité se poursuivra au ralen- ti quelques années. Avant de s’arrêter en 1984, définitive- ment. Les lieux n’ont pas changé depuis. Pendant vingt ans, Max Vermot-Gaud y a maintenu une

activité de plasturgie, “une peti- te fabrication de présentoirs en plastique et de pièces pour l’avia- tion.” Il a arrêté il y a trois ans. Depuis quelques semaines, le vieil homme aux bacchantes blanches impeccables, s’est mis à ranger les archives et les piles de documents administratifs dans de grandes caisses en bois. Des pourparlers ont été enga-

gés avec des promoteurs pour réhabiliter l’ancienne usine et y construire des appartements de standing. La nouvelle vie de la vieille usine rouge. “Ça me fait quelque chose, mes parents avaient leur appartement au- dessus, j’y suis né. Mais les bâti- ments resteront intacts” , dit le vieil homme. S.D.

toujours là, avec sa façade pourpre. À l’intérieur, dans les bureaux de l’administration, tout est resté en place, comme

pas dans la région” , note Albert Rognon. L’entreprise fabrique des couverts et des articles ména- gers en aluminium puis chro-

Équarrissage Michel Pélissier : “On collecte 5 000 tonnes de cadavres par an” Le président de la filiale Saria Sud-Est qui chapeaute entre autres le centre d’équar- rissage du Doubs basé à Avanne-Aveney revient sur une activité qui a tendance à baisser : le traitement des cadavres de ferme.

Les travaux d’aménagement d’un rond-point en bas de ville de Morteau démarrent mi-juin. Avant cela, enfouissement des réseaux dès ce mois-ci. Durée globale du chantier : 4 mois. Morteau Les feux tricolores vivent leurs dernières heures

En bref…

Peinture Le peintre d’origine mortua- cienne Jean-Pierre Sergent ouvre son atelier du 11, ave- nue de la Gare d’Eau à Besan- çon du 9 au 11 juin. Rensei- gnements au 03 81 53 28 87. Tennis Le conseil municipal de Maîche a arrêté le montant des travaux de construction de deux courts de tennis cou- verts à la somme de 745 555,64 euros, études et travaux compris. Par 19 voix pour et 4 abstentions, le pro- jet est approuvé. Gendarmerie Le projet d’extension de la gendarmerie de Maîche a été validé. Estimation du coût des travaux : 170 000 euros. Guide Un tout nouveau “Guide Bleu” consacré à la Franche-Com- té vient de sortir dans les librai- ries. Aux éditions Hachette. Arbitre Michel Vautrot publie “Mi- temps” aux éditions du Bel- védère. À l’occasion du 20 ème anniversaire de France Bleu Besançon, l’ancien arbitre international a mis par écrit le contenu des chroniques qu’il a assurées pendant des années sur la radio locale. Horloges “Le roi, l’empereur et la pen- dule” est une exceptionnelle exposition qui se déroule au Musée du Temps de Besan- çon du 12 mai au 19 novembre. Cinquante chefs-d’œuvre d’horlogerie du XIX ème siècle issus des col- lections du Mobilier national.

C’est à dire : Quel est le rôle du site d’Avanne-Aveney dans en matière de collecte de cadavres d’animaux ? Michel Pélissier : Ce centre est une des usines de Saria Industries Sud-Est. Cette divi- sion en compte dix. Il est spé- cialisé dans la collecte de pro- duits destinés à être détruits. Il rayonne sur le Doubs, une petite partie de la Haute-Saô- ne, le Territoire-de-Belfort, et une partie des Vosges. Ce centre collecte 5 000 tonnes de cadavres sur l’ensemble de ce secteur. Ils ne font que transiter par ce site. Il n’y a pas de dépôt au sol. Càd : L’équarrissage est-il le seul métier du groupe Saria ? M.P. : Non, le groupe Saria a un autre métier : la transformation des sous-produits animaux qui ont passé la barrière des contrôles sanitaires à l’abattoir. Ces deux métiers sont distincts et se développent sur des usines différentes. Pour tout cela, le groupe emploie en France 1 300

Càd : Le marché est carac- térisé par une baisse d’ac- tivité. Le confirmez-vous ? M.P. : En effet, on enregistre une baisse d’activité de l’ordre de 3 à 4 % par an, mais le niveau des charges fixes est toujours le même. Des entreprises com- me les nôtres sont une des com- posantes de la filière viande. Le recul du volume s’explique par une baisse générale de la consommation de viande, une baisse de l’élevage, et une aug- mentation de l’importation en France de viandes déjà tra- vaillées. En plus, les possibili- tés de valoriser nos produits sont réduites. C’est un métier dans lequel la gestion se com- plique, et pourtant, il est indis- pensable. Càd : Où sont désormais inci- nérées les farines de rumi- nants ? M.P. : Les farines sont inciné- rées dans les cimenteries qui disposent d’un combustible inté- ressant pour leur activité. Je le répète, compte tenu du risque de l’E.S.B., tous les produits issus du ruminant sont systé- matiquement détruits. Seuls les sous-produits de porc et de volaille peuvent être valorisés. Càd : Combien coûte la col- lecte des cadavres ? M.P. : Cela peut aller de 1 200 euros la tonne sur la Côte d’Azur à 400 euros la tonne en Bretagne. Cette amplitude entre les coûts s’explique. Par exemple sur la zone de Saria, dans le Charolais, on enlève une bête tous les 10 km et elle pèse 400 kg. Dans le Gard, on enlè- ve une bête tous les 35 km et elle pèse 40 kg, c’est donc moins rentable. Propos recueillis par T.C.

personnes et collecte 1,4 million de tonnes de bêtes. Càd : Qu’entendez-vous par sous-produits animaux et en quoi sont-ils valorisés ? M.P. : Ce sont par exemple, les os, les abats, le gras, tous des produits qui ont été contrôlés et que nous pouvons valoriser. Nous avons un circuit qui est dédié à cela. Ce sont exclusive- ment des sous-produits de porc et de volaille qui sont transfor- més en pet food , c’est-à-dire la nourriture pour animaux de compagnie uniquement. Càd : En revanche, vous ne pouvez pas valoriser les abats des ruminants ? M.P. : La législation prévoit que tout ce qui concerne le ruminant soit transformé en farines, et les graisses valorisables par l’in- dustrie oléochimique (fabrication de savons, cosmétique…). Ces farines sont systématiquement détruites alors que dans le reste de l’Europe, on tolère qu’elles soient valorisées en engrais.

À droite du plan, la rue de l’Helvétie côté suisse. L’emprise de la chaussée a été élargie, notamment pour permettre aux poids lourds d’amorcer leurs virages. Au centre du rond- point et aux abords, l’ensemble sera végétalisé par des arbres et arbustes (document ville de Morteau). A u total, quatre mois seront nécessaires pour transformer la physionomie du bas chantier soit en capacité de tra- vailler tout l’été, y compris pen- dant les vacances, où la circu- lation est moins dense” insiste le maire Annie Genevard.

de ville de Morteau. Les feux tricolores, mis en service au début des années quatre-vingt-

L’emprise du carrefour sera élar- gie par rapport à la configu-

dix, seront bientôt sup- primés. Au carrefour, un rond-point va être aménagé pour réguler la circulation de ce point névralgique des

ration actuelle. Une des futures voies de circu- lation grignotera sur l’ex-terrain Vuillemin, actuellement utilisé comme parking. “Cet-

L’emprise du carrefour sera élargie.

flux automobiles, souvent engor- gé aux heures de pointe. La mai- rie de Morteau, maître d’ou- vrage du chantier a émis une exigence : que tout soit réali- sé pendant l’été. “Un des cri- tères que nous avons fait appa- raître dans l’appel d’offres, c’est que l’entreprise retenue pour ce

te chaussée sera réalisée en pre- mier pour maintenir la circu- lation le plus longtemps pos- sible pendant les travaux.” Le budget global de l’opération, subventionnée à hauteur de “70 % environ” , est de 630 000 euros T.T.C. J.-FH.

Le centre de collecte d’Avanne est le seul à être certifié I.S.O. 14 001 en France.

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La filière forestière s’est mise à l’heure européenne Importations de grumes en provenance de suisse, de sciages venus d’Allemagne, de Scandinavie, d’Autriche, la filière forestière locale continue à diversifier ses sources d’approvisionnement. Un constat toujours surprenant dans une région aussi boisée. Bois

D ans le Haut- Doubs, la ressour- ce forestière est importante mais insuffisamment mobilisée pour couvrir les besoins des scieries locales en quantité comme en qualité. Ten- dance au conservatisme des modes de gestion et de vente qui ne correspondent plus for-

cément aux évolutions du mar- ché, morcellement de la forêt privée, constante difficulté à trouver un terrain d’entente entre vendeurs et acheteurs, les freins sont multiples. Les solutions existent mais tardent à se mettre en place. Premier constat, difficile de se faire un point de vue objectif en écoutant les acteurs de la

filière, tous aussi passionnés, convaincus et convaincants d’être les plus mal lotis. De quoi y perdre son latin. D’un côté les propriétaires annoncent que les scieurs traversent depuis 1999 une période plutôt faste due à des prix de vente des bois qui n’ont toujours pas retrou- vé leurs cours d’avant tempê- te. Les intéressés se plaignent

La forêt privée est confrontée à d’autres problèmes et notam- ment celui du morcellement extrême des parcelles.

au contraire d’une stabilité des prix de vente des sciages depuis 30 ans et d’une augmentation régulière des charges et des coûts de production, le diffé- rentiel diminuant ainsi leurs revenus. Bonjour les contra- dictions. Pourquoi cette inadéquation entre l’offre et la demande ? “Si on va chercher des grumes en Suisse, c’est tout simplement parce que l’on ne trouve pas sur place ce qu’il nous faut” , explique René Louvrier, un scieur installé aux Granges- Narboz. Les coûts d’exploita- tion étant très chers en Suis- se, les propriétaires ont long- temps préféré garder leurs bois plutôt que de les vendre aux scieries qui ont peu à peu fer- mé leurs portes. Du coup, l’of- fice fédéral suisse s’est retrou- vé avec une grosse offre à écou- ler. “Comme les périmètres d’ap- provisionnement sont assez courts, ce n’est pas illogique que des bois suisses rentrent dans la plupart des scieries du Haut- Doubs. Le système de vente en lots homogènes et triés offre éga- lement plus de garanties” , ajou- te Étienne Renaud, scieur à Labergement-Sainte-Marie. mode de gestion préconisé par l’O.N.F. et suivi également par les propriétaires privés fut de privilégier la conservation des gros arbres. Une stratégie qui correspondait au besoin d’avoir des grandes portées adaptées à la taille des maisons. “On se retrouve aujourd’hui avec des forêts surcapitalisées aus- si bien en forêt publique que privée. On est resté un peu trop conservateur d’un point de vue production. On ne coupe pas assez” , analyse Stéphane Pou- choulou, conseiller forestier à Coforêt. Le marché de la construction a beaucoup évolué en quelques décennies. Les portées, les sec- tions des éléments de charpente ont diminué. “La donne a com- plètement basculé. Aujourd’hui, les gros arbres, aussi beaux soient-ils, valent de moins en moins cher. On ne peut pas dire que l’O.N.F. ait mal fait son boulot mais ils s’y sont pris un peu trop tard pour exploiter les gros bois. La tempête lui a plu- tôt donné un coup de pouce” , observe Jean-Paul Delacroix, exploitant forestier à Cour- vières. Sujet récurrent de désaccord entre l’O.N.F. qui assure la ven- Les grumes suisses ne sont pas moins chères qu’en France mais certainement plus accessibles. Pen- dant longtemps sur le Haut-Doubs, le

te des bois communaux et les scieurs : le mode de vente en bloc qui consiste à proposer un volume de bois estimé sur pied. Un dispositif qui impose aux acheteurs un cautionnement bancaire, qui peut générer sui- vant les années des décalages entre l’achat et l’exploitation et qui n’offre aux yeux des scieurs rencontrés aucune garantie en volume et en qua- lité. “Ce mode assez archaïque, opaque et inadapté représente encore 50 % des ventes réali- sées. On préfère de beaucoup acheter à l’unité de produits (U.P.) ou en prévente” , souligne Étienne Renaud. Ces deux systèmes sont assez proches et s’appuient sur un volume de bois livré bord de route trié et classé. La seule distinction réside dans la maî- trise de l’exploitation confiée au scieur en U.P. et gérée par la commune en prévente. “Après la tempête, les volumes à trai- ter dans l’urgence étaient trop importants pour procéder à des ventes en bloc. Tout s’écoulait à l’unité de produits. Les scieurs s’étaient engagés à payer les bois plus chers que partout ailleurs avec l’espoir que ce pro- ment celui du morcellement extrême des parcelles qui ne facilite ni les éventuelles tran- sactions ni l’exploitation de cet- te ressource qui représente quand même 44 % de la sur- face forestière départementa- le. Dans l’idée de faciliter les regroupements, le Centre Régional de la Propriété Fores- tière (C.R.P.F.) a été chargé de mener une opération de restruc- turation volontaire qui mérite d’être mentionnée. “Lancée en 2003, cette campagne vient de s’achever en février 2006. Elle était financée par la Région et le Conseil général. La démarche consistait à proposer à tous les propriétaires qui sou- haitaient acheter, vendre ou échanger des mesures incita- tives. Le vendeur bénéficiait de la gratuité de l’estimation et l’acheteur d’une exonération des frais de notaire. Résultat, 700 transactions pour une surface globale de 600 hectares de par- celles ont été réalisées sur 11 cantons franc-comtois. Il serait intéressant de poursuivre ce type d’initiative” , conclut André Clerc, représentant du C.R.P.F. à Pontarlier. F.C. cédé soit définitive- ment adopté. Finale- ment, on s’est fait avoir.” La forêt privée est confrontée à d’autres problèmes et notam-

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