Journal C'est à Dire 109 - Mars 2006

V A L D E M O R T E A U

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Les Fins

Music Plus : “Nous sommes là pour mettre en valeur un artiste” L’entreprise Music Plus, spécialisée dans la sonorisation et l’éclai- rage de spectacles, était aux dernières Victoires de la Musique à Paris le 4 mars où elle assurait une prestation technique. Une nouvelle étape dans le développement de la société installée dans la zone des Prés Mouchets.

Music Plus emploie cinq personnes.

C ’est à dire : Comment votre entreprise a-t-elle été retenue pour sonoriser en partie les dernières Victoires de la Musique au Zénith de Paris ? Fabrice Franz : En fait, la société Silence qui s’occupe notamment de sono- riser les plateaux de télévision, travaillait avec des systèmes de diffusion sonore de marqueAdamson. C’est ce qui se fait de mieux sur le marché. Nous étions les seuls à avoir en magasin les dernières innovations techniques de ce fournis- seur. On nous a donc demandé d’inter- venir sur les Victoires de la musique où nous avons apporté l’ensemble des retours de scène.

Càd : C’est une nouvelle étape dans le développement de cette société créée en 1998 ? F.F. : À l’origine, Music Plus, c’est une association fondée en 1992. Elle est deve- nue une société six ans plus tard. L’en- treprise a véritablement pris de l’en- vergure en 2000, date à laquelle nous avons construit notre bâtiment aux Fins. À titre indicatif, en 2000, notre parc de matériel était d’environ 1,2 million de francs. Aujourd’hui, il est de plus de 2 millions d’euros et nous réalisons un chiffre d’affaires de 60 000 euros par mois environ. Music Plus est devenu incontournable dans l’Est de la France, où il y a trois ou quatre sociétés comme la nôtre qui disposent d’un tel parc de

votre développement ? F.F. : Au contraire, nous faisons face à plusieurs types de concurrents. Music Plus n’est plus une petite société, mais elle n’a pas non plus la solidité d’un grand groupe. Nos concurrents, ce sont justement les petites sociétés qui pour honorer un contrat louent du maté- riel. Et il y a les grosses structures qui sont françaises, espagnoles, belges ou italiennes. Càd : Quel est le secret de votre renommée ? F.F. : Le bouche à oreille joue beaucoup. 100% de nos clients nous sont fidèles ce qui nous permet d’établir des prévisions d’une année sur l’autre. Nous ne faisons pas de commercial. Jusqu’à présent, notre communication reposait essen- tiellement sur les pages jaunes pour tou- cher le grand public. Désormais, nous allons davantage cibler notre action en envoyant directement des plaquettes de présentation de l’entreprise aux orga- nisateurs de spectacles. Càd : Àquels types de contrats répon- dez-vous. Une tournée avec un artis- te, c’est envisageable ? F.F. : Zazie, Obispo, pour nous ce n’est pas possible. Une tournée mobilise tou- te l’énergie d’une équipe sur un seul artiste pendant trois à six mois. Quand la tournée est terminée, c’est presque

matériel.

impossible de se retourner pour décro- cher d’autres contrats. Càd : Le spectacle n’est pas votre seul champ d’activité ? F.F. : L’orientation que l’on va prendre cette année, c’est de travailler dans l’évé- nementiel. Nous avons déjà eu à gérer ce genre de prestations lors des céré- monies autour de Victor Hugo, ou de la libération de Besançon. Le projet est d’assurer la prestation technique pour des sons et lumières, des congrès, des présentations de nouveaux produits comme dans l’automobile. Càd : Quel est l’intérêt de cette diver- sification ? F.F. : Dans le spectacle, nous sommes sollicités essentiellement le week-end. L’intérêt d’aller sur de l’événementiel est de décrocher des contrats en semai- ne et équilibrer ainsi l’activité. Par- fois, pendant une semaine, il ne se pas- se rien et le week-end, nous devons être présents sur quatre manifestations d’où l’importance, d’ailleurs, d’avoir un parc de matériel suffisamment étoffé pour répondre à tous nos clients. C’est à nous de trouver l’équilibre pour amortir des investissements dans des systèmes de son qui s’élèvent parfois à 150 000 euros. Propos recueillis par T.C.

Càd : Vous sonorisez les petitesmani- festations locales, vous êtes présents aux Victoires de la musique. Com- ment expliquez-vous cette évolution aussi rapide ? F.F. : Elle est davantage liée aux hommes qui travaillent ici qu’au matériel dont on dispose. Les gens sont souvent sen- sibles aux résultats affichés par une société, mais ce n’est pas avec cela qu’on avance. La réussite dans notre métier tient à l’accueil du client et aux com- pétences techniques. Pour le reste, nous sommes des hommes de l’ombre desti- nés à rester dans l’ombre. Càd : N’y a-t-il pas une certaine frus- tration à être justement des hommes de l’ombre contrairement à l’artis- te qui est sur scène ? F.F. : Nous sommes là pour mettre en valeur un artiste. Certains d’entre eux sont reconnaissants de notre travail, d’autres moins. Par exemple, nous avons tissé des liens avec des groupes qui tour- nent encore énormément mais qui sont moins médiatisés, c’est le cas de Tri Yann et de Soldat Louis. Càd : Music Plus rayonne sur 26 départements dans le Grand Est et en Suisse. Vous n’avez jamais ren- contré de vrais concurrents dans

Pour la première fois, la société des Fins a été sollicitée pour participer à la sonorisation des Victoires de la Musique.

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