Journal C'est à Dire 106 - Décembre 2005

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Villers, avec le capitaine Marc Richardot, Roger Billot-Laillet, René Camus, et aux Fins, avec Léon Huguenin, Maurice Dubourgeois, Louis Vernier, l’im- pulsion est donnée par les anciens de 14-18. Ces premiers volontaires rassemblent des armes, collectent des informa- tions, recrutent discrètement de nouveaux membres. Les résistants vivent dans la hantise d’une dénonciation. Les frères Louis et Roger Poncet et leur camarade Étienne Bou- quet doivent fuir dans le Midi, mais ils sont pris et déportés (octobre 1943). En février 1944, les Allemands bien renseignés effectuent une grande rafle par- mi la Résistance comtoise : Gil- bert Ménie est envoyé en dépor- tation, le docteur Nappez est arrêté, le notaire Lemoine échap- pe de justesse et se réfugie dans la clandestinité. Au printemps 1944, après le débarquement en Normandie, les F.F.I. créent un maquis dans

les fermes isolées entre Les Four- nets et Le Luisans et le 24 août 1944, à la nouvelle de la Libé- ration de Paris, ils lancent une attaque surprise contre la Kom- mandantur à Morteau et obtien- nent la reddition de la garnison du sanatorium à Villers. Le suc- cès de ces opérations est tou- tefois altéré : l’absence de coor- dination cause la mort de Jean Mairot et de Louis Fraichot, sur- pris par l’arrivée d’un détache- ment ennemi dépêché depuis Pontarlier. Par ailleurs, jusqu’à l’arrivée des troupes françaises, la population vit dans la crain- te des représailles. Le chef de la Kommandantur, soigné à l’hô- pital de Morteau, use de son autorité pour éviter le pire. Dix jours plus tard, dans un cli- mat de liesse, le vallon fait un accueil triomphal à l’armée de libération. Des jeunes gens enthousiastes, parfois à peine âgés de 18 ans, s’engagent alors dans les bataillons de volon- taires. Le général de Gaulle vient

saluer à deux reprises cette armée : le 24 septembre, à Mor- teau et à Maîche, avec une revue sur la place centrale de Morteau ; le 13 novembre, à Maîche et au Valdahon. Tandis que les combats s’éloi- gnent, des divisions apparais- sent parmi la population. Les F.F.I. poursuivent les collabo- rateurs notoires, plusieurs exé- cutions ont lieu dans le maquis. Des commerçants, des indus- triels et personnalités du can- ton sont amenés à se justifier de leurs relations avec les auto- rités d’Occupation. Des maires font face aux critiques sur leur gestion pendant la guerre. Des luttes d’influence se déclarent au sein même des comités de libération et des conseils muni- cipaux. Dans le déchaînement des passions, des hommes sont calomniés, certains sont empri- sonnés sans jugement. À Mont- lebon, Jules Vermot-Gaud reçoit des menaces de mort. À Mor- teau, la tension atteint un

paroxysme : des croix gammées sont peintes sur les maisons de supposés collaborateurs, une bombe explose devant la mai- son du maire Camille Mercier. Il appartient aux comités d’épu- ration et aux tribunaux de fai- re la lumière sur les rapports entretenus par certains avec les Allemands. Il convient de fai- re la part des accusations par- tisanes, marquées par des consi- dérations idéologiques ou sim- plement par des oppositions per- sonnelles. Les faits de collabo- ration économique sont sanctionnés par la commission des profits illicites. L’ouvrage s’appuie sur de nom- breux témoignages recueillis auprès des témoins et des familles ainsi que sur la consul- tation de dossiers d’archives inexploités jusqu’à présent. Il constitue une étude très détaillée de la population d’un canton frontalier confrontée à la guer- re et à l’Occupation. Les 420 pages du livre fourmillent d’ob- servations, de témoignages vécus, de faits inédits, assortis de plus d’une centaines de pho- tographies d’époque. ■ En vente dans les librairies et maisons de presse, 30 euros Séances de dédicace : - samedi 10 décembre au matin, à Villers-le-Lac, Mai- son de la Presse (6 rue Par- renin) - samedi 10 décembre après- midi à Morteau, Librairie Podium - samedi 17 décembre après- midi à Morteau, Librairie Rousseau

quet. Des complicités locales, dont la famille Paul Cuenot de Derrière-le-Mont ou les Faivre de Grand’Combe, assurent le succès de leurs missions qui est de correspondre avec les services

Gardot est arrêté la même année et déporté. Au printemps 1942, Robert Tschanz et Georges Beu- ret de Morteau et leur compa- gnon Jean Vuillecot de Montle- bon sont emprisonnés et, au ter-

des puissances alliées. L’horloger Henri Faivre de Morteau, Georges Vermot-Gauchy de Grand’Combe, ou enco- re Roger Cuenot sont quelques-uns de ces

me d’une longue enquête, fusillés à Angers. Parallèlement au tra- vail des passeurs sur la frontière, des groupes de résistants

L’ouvrage s’appuie sur de nombreux témoignages.

patriotes, membres de réseaux secrets, qui prennent des risques énormes en effectuant des liai- sons fréquentes avec la Suis- se. Malgré leur connaissance du terrain, les passeurs ne sont pas à l’abri des dénonciations. En 1941, deux jeunes de Villers, Robert Marguier et Michel Vil- lequez, sont envoyés en Alle- magne ; Maurice Billod du Petit

s’organisent. À Morteau, dès 1941, un noyau d’activistes se constitue avec Gilbert Ménie, Robert Schell, Marcel Bidaux, Claude Dodane, Robert Ernst et Fernand Rième. Ils reçoivent l’appui d’officiers de 1914-1918, comme le docteur Paul Nap- pez et le notaire Hubert Lemoi- ne, déjà engagés dans des réseaux de renseignements. À

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