Journal C'est à Dire 106 - Décembre 2005

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H I S T O I R E

Les Gras Bernard Vuillet revisite l’histoire de l’Occupation L’ouvrage “Le Val de Morteau sous l’Occupation : héroïsme et compromis à la frontière suisse” est rédigé par Bernard Vuillet, originaire des Gras. Un ouvra- ge incontournable, disponible en librairie.

B ernard Vuillet est originaire des Gras. Conservateur aux Archives nationales à Paris, il a gardé intacte son âme d’historien. Le livre qu’il vient de sortir évoque les événements qui, dans notre contrée, ont marqué ces années troublées, en s’attachant à décri- re les difficultés vécues par les habitants, leurs attitudes et réac- tions, les engagements discrets

et souvent héroïques de patriotes, les compromissions inévitables avec l’Occupant. D’emblée, nous sommes plon- gés dans l’attente et l’angoisse de l’invasion ennemie, avec les préparatifs militaires et la mobi- lisation des soldats. Nous sui- vons la destinée des soldats issus du canton : une vingtaine de ces jeunes gens perdent la vie dans les combats de 1940, écrasés par la supériorité de l’équipement

de l’armée allemande. Nous sui- vons les mouvements de retrai- te vers le Sud, les derniers com- bats sur la Loire ou sur les ver- sants des Vosges où des jeunes du canton sont faits prisonniers dans des circonstances très diverses. Pendant ce temps, à Morteau et dans le Haut-Doubs, encom- bré par le flot de réfugiés venus de la région de Montbéliard, les gens s’attendent à l’irruption de

l’armée allemande. Des milliers de militaires français ont reflué plus ou moins en désordre dans la poche de Morteau-Villers. Aux Fins, les anciens poilus de 14- 18 donnent l’exemple de la com- bativité : Alix Claude est tué l’arme à la main devant sa mai- son, Léon Huguenin détruit un char. Sous la menace de bom- bardement de la ville, la popu- lation de Morteau et les élus font pression sur le commandant

français de la place pour qu’il accepte la reddition sans com- bat et l’internement en Suis- se. La cité de Morteau évite la destruction en 1940, comme elle l’évitera de justesse une secon- de fois en 1944… Villers est déclarée aussi ville ouverte, tan- dis que tous les jeunes gens ont par précaution passé la fron- tière. Paradoxalement, sous l’Occu- pation, l’activité des entreprises reste vigoureuse. Les ateliers d’horlogerie, les scieries du val- lon, la chocolaterie Klaus sont contraintes de livrer la plus gran- de partie de leur production à l’Allemagne, pour un prix régle- menté. L’emploi et les salaires sont donc préservés. Mais des patrons seront accusés, à la Libé- ration, d’avoir été trop conci- liants avec les Allemands. La grande inquiétude de la popu- Dans bien des familles, ce sont les femmes qui doivent assurer la subsistance en allant travailler à l’usine. Quelques évasions incroyables ont lieu depuis l’Al- lemagne, au prix de nombreuses vicissitudes, comme le retour d’André Perrot-Audet ou d’An- dré Loichot à Morteau, d’Ulys- se Anguenot de Villers, de Lau- rent Comte à Grand’Combe… Certains prisonniers, victimes de privation ou ne supportant pas l’exil interminable, meurent en captivité, tel Jean Girard de Morteau, d’autres sont rapatriés pour raison de santé. La population n’oublie pas les absents, comme en témoignent lation, par-delà la pénurie de biens ali- mentaires, concerne le sort des prisonniers en Allemagne. Pour l’en- semble du canton, le nombre des absents se monte à plus de 330 !

les envois réguliers de colis par la municipalité au moment des fêtes. Des initiatives visent à organiser des soirées théâtrales au bénéfice des prisonniers. Dans certaines fermes, l’absence du mari ou du fils rend difficile la marche de l’exploitation, les familles pratiquent heureuse- ment l’entraide. La solidarité des habitants s’ex- prime aussi à l’égard des jeunes gens requis pour le travail obli- gatoire. Pour les soustraire à cette obligation, les maires et les secrétaires de mairie déploient beaucoup d’ingénio- sité : délivrance de fausses cartes d’identité à ceux qui se cachent dans les fermes, ouverture de chantiers forestiers qui confè- rent aux inscrits le statut de bûcherons et les dispense du départ enAllemagne. Les indus- triels horlogers ainsi que les scie- ries gonflent intention- nellement leurs besoins en personnel pour main- tenir les hommes dans leurs foyers. Grâce à une filière, des dizaines de jeunes gens de la région de Belfort viennent se réfugier dans les fermes de la commune des Fins. Du Pissoux à Charopey, les habi- tants des fermes et des hameaux se transforment, au péril de leur vie, en passeurs de courrier ou en convoyeurs de passagers clan- destins. Gilbert Ménie, l’insti- tuteur des Fontenottes, aidé par Léon Billod et Jean Courpas- son, organise une véritable filiè- re pour les personnes pressées de fuir en Suisse. Le vallon der- rière le Mont-Chateleu, est emprunté par des agents de ren- seignements comme Michel Hol- lard - “l’homme qui a sauvé Londres” - ou Raymond Tour- rain - chef du groupe Guy-Moc-

Noël MORTEAU

A.C.A.M.

A ssociation des C ommerçants

et A rtisans de M orteau

2005

Alix Claude est tué l’arme à la main devant sa maison.

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& Dim. 18 Décembre 2005

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