Journal C'est à Dire 103 - Septembre 2005

É C O N O M I E

27

Les Fins “La filière porc franc-comtoise a besoin d’être développée” Méconnue du public car bien cachée sur la route du Mont Vouillot, la porcherie gérée par la S.C.E.A. du Mont Vouillot abrite près de 4 300 porcs. Toutes les deux semaines, elle accueille et engraisse 350 spécimens. Le point avec son gérant, Dominique Riot.

C’ est à dire : À qui appartient la porcherie du Mont Vouillot ? Dominique Riot : Pour consommer le lactosé- rum issu de leur production de comté, 4 coopé- ratives de fromagerie, ont construit en 1991, et agrandi en 1998, la porcherie du Mont Vouillot. Ce sont les fruitières des Suchaux, des Frene- lots, du Bélieu et de Noël-Cerneux. La S.C.E.A. du Mont Vouillot (société civi- le d’exploitation agricole) qui gère cet- te porcherie est composée de plusieurs partenaires : Porfins d’une part, puis la société Philicot, fournisseur d’aliment et la S.I.C.A. La Chevillotte. La construc- tion de cette porcherie a coûté, à l’époque, 7,5 millions de francs, soit 1,2 million d’euros. Càd : Comment fonctionne cette immense porcherie ? D.R. : Nous achetons des porcs à une materni- té collective, la S.C.E.A. la Porcelaine basée au Deschaux dans le Jura, que nous élevons et engraissons. Dans cette maternité, 900 truies produisent 21 000 porcelets par an. Une partie de ces 21 000 porcelets, environ 9 000, est des- tinée tous les ans à la porcherie du Mont Vouillot. Tous les 14 jours, 350 porcelets sont livrés ici. Nous les élevons jusqu’à l’abattage. Ils sont mis en post-sevrage pendant 7 semaines puis en engraissement pendant 16 à 17 semaines. Ce qui fait qu’ils restent ici entre 23 et 24 semaines, jus- qu’à ce qu’ils atteignent un poids situé entre 115 et 117 kg vifs, soit un poids de carcasse de 90 kg environ. Au total, la porcherie du Mont Vouillot accueille simultanément 2 850 cochons en engrais- sement et 1 200 porcelets en post-sevrage. Le chiffre d’affaires de la porcherie est d’environ 1,1 million d’euros par an. Càd : C’est un site important ! D.R. : En terme de quantité, c’est la deuxième plus grosse porcherie de Franche-Comté après celle de Bannans. C’est surtout une des plus modernes, entièrement automatisée. Càd : À qui sont destinés tous ces porcs ? D.R. : Nous les vendons exclusivement à la socié- té Jean-Louis Amiotte avec qui nous avons signé il y a 18 mois un accord technique et commer- cial, ainsi qu’un cahier des charges de qualité. Càd : Qu’est-ce qui les distingue sur le plan de la qualité ? D.R. : Ces animaux sont parfaitement “tra- cés”, leur génétique correspond très bien aux qua- lités requises pour faire de la saucisse de Mor- teau. Ils sont élevés au lactosérum (entre 25 et 30% de leur alimentation). Ce sont des porcs de Franche-Comté élevés pour faire de la sau- cisse de Morteau. Càd : Que faites-vous des rejets ? D.R. : Le lisier est stocké dans de grosses fosses, il est brassé puis épandu, selon un plan d’épan-

dage très strict, par les producteurs de comté pour faire de l’herbe. C’est un système complè- tement encadré dans l’environnement franc-com- tois. Càd : Comprenez-vous la méfiance des pro- tecteurs de l’environnement quand ils se mobilisent contre des projets de por- cherie ?

“Jusqu’à ce qu’ils atteignent un poids de 115 kg.”

D.R. : Il y a deux façons de recycler le lactosérum produit lors de la fabri- cation du fromage. La première est de le destiner à des unités de déshy- dratation qui en font de la poudre à des- tination de l’agroalimentaire. La déshy-

dratation implique une grosse consommation de fuel ou de gaz, donc une grosse dépense éner- gétique. La deuxième solution pour traiter le lac- tosérum, c’est le porc dont c’est l’alimentation de base. Une dizaine de fromageries réfléchissent actuellement pour monter une porcherie. Car la filière porc franc-comtoise aura besoin d’être déve- loppée dans le cadre de l’obtention prochaine de l’I.G.P. Les gens veulent faire peur avec le porc alors que c’est un produit complètement naturel. Ce qui fait peur, c’est que les porcheries sont des bâti- ments assez grands, pour des raisons écono- miques, et que ça dégage des odeurs dans le proche entourage. Mais une porcherie ne produit aucu- ne nuisance quand elle respecte les normes envi- ronnementales en vigueur. Càd : Vous êtes membre du conseil d’admi- nistration de l’association qui mène le dos- sier d’Indication Géographique Protégée. Vous êtes confiant ? D.R. : L’I.G.P. devrait être obtenue d’ici la fin de l’année. On est en très bonne voie. Càd : Pour l’instant, il n’y a pas assez de porcs francs-comtois pour satisfaire la demande des produits qui seront labellisés I.G.P. ? D.R. : Actuellement, en Franche-Comté, quand on mange deux cochons, on en produit un. On fait alors appel aux cochons de Bretagne, de Hollande ou d’Espagne en hiver. Il est donc urgent de continuer à produire du porc en Franche-Comté. O Propos recueillis par J.-F.H.

Plus de 1 200 porcelets sont élevés sur le site du Mont Vouillot, sans compter les 2 850 cochons en engraissement.

VOUS RECRUTEZ ? Contactez l’agence VediorBis P U B L I - I N F O R M A T I O N VediorBis lance un nouveau produit : Recrutéo. Une prestation complète et des méthodes efficaces pour recruter du personnel en C.D.D. ou en C.D.I.

E n France, 46% des entreprises jugent les recrutements difficiles si bien que 300 000 postes restent non pourvus. Dans le Haut-Doubs, la pénurie de main d’œuvre est toujours aussi forte, notamment dans les secteurs de l’agro-alimentaire ou du bâtiment. Face à ce constat, le réseau VediorBis a imaginé un nouveau service, baptisé Recru- téo, destiné à aider les employeurs à recru- ter le candidat idéal en vue d’un contrat à durée déterminé (C.D.D.) ou indétermi- né (C.D.I.). Recrutéo permet, grâce à la base

de candidature large et diversifiée dont dis- pose le réseau VediorBis, de trouver en un temps minimal, le candidat dont vous avez besoin. “Nous dépassons désormais le strict cadre du travail intérimaire. La loi Borloo de cohésion sociale nous permet d’of-

“Offrir de nouveaux services aux entreprises.”

frir de nouveaux services aux entreprises. Nous sommes désormais capables de recru- ter du personnel pour des C.D.D. ou des C.D.I., ainsi que pour les “Contrats Nou- velle Embauche”. Nous remplissons les mis- sions d’un cabinet de recrutement” résu- me Raphaël Lucas, responsable des agences VediorBis de Morteau et de Maîche. Ces deux agences VediorBis et ses cinq experts en recrutement sont à l’écoute des entreprises du Haut-Doubs : ils vous pro- posent une étude de profil personnalisée, avec définition du poste proposé et ses spé- cificités, une définition des critères de com- pétences et d’expérience requis. “Nous orga- nisons pour nos clients un entretien préalable avec un test professionnel très pointu. Ensui- te seulement, nous présentons le candidat à l’entreprise qui valide ou non” ajoute le res- ponsable. Si vous recherchez des salariés, faites confiance à VediorBis. Avec Recru- téo, VediorBis renforce sa position d’acteur incontournable en matière de ressources humaines.

L’équipe de VediorBis Morteau, des professionnels au service de l’emploi dans le Haut-Doubs.

La société d’aliments pour bétail Philicot fournit les compléments alimentaires.

8, pl. du champ de foire 25120 MAÎCHE Tél. 03.81.64.08.98

17, rue de l’Helvétie 25500 MORTEAU Tél. 03.81.67.57.57

L’immense bâtiment en briques rouges a été édifié au début des années 90.

VediorBis

www.vediorbis.com

Made with FlippingBook Learn more on our blog