Jounral C'est à dire 295 - Juin 2023

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Le vélo au féminin

Rouler ensemble pour se faire plaisir et avancer plus loin Depuis deux ans, un groupe de cyclistes exclusivement féminin s’est créé sur le Val de Morteau. Si l’objectif est de se faire plaisir, il permet également au vélo club de Morteau-Montbenoît de pousser l’essor du cyclisme féminin.

Sept filles mordues de vélo de route partagent une fois par semaine des kilomètres pour se soutenir et progresser.

M algré de bons coups de pédale du vélo club Morteau Montbenoît, le cyclisme féminin reste à la peine. Pourtant, ce n’est ni les volontés ni les mollets de fer qui manquent pour franchir le plafond de verre qui limite encore cette pratique sportive pour les femmes. Le temps où Jeannie Longo était considérée comme un Ovni est loin. Mais l’étape est encore longue jusqu’à l’arrivée. Dans le Val de Morteau, sept coureuses ont décidé de prendre le vélo par le guidon et de s’en traîner toutes ensemble, une fois par semaine. “On se fait vraiment plaisir mais si quelqu’un veut faire simplement des balades, elle ne trouvera pas son compte” , prévient Mary lène Rognon. Les membres du groupe sont sportives, à l’image de Marylène qui revient d’une semaine de vélo toute seule où elle a rallié Annecy à Nice (500 km, 10 000 D +). La Bel montoise est à l’origine, avec le vélo club, de la création de ce groupe féminin il y a deux

Si c’était le cas, cela aiderait à développer plus de licences.” Pour Marylène, le problème est également sociétal. Il est plus difficile pour une femme de concilier ses entraînements avec une vie de famille et pro fessionnelle. Reste qu’intégrer le groupe permet de progresser ensemble. “On n’a pas encore osé faire des sorties avec les hommes, c’est plus exigeant, ça va plus vite” , remet Marylène.

ans. “Il n’y avait rien depuis longtemps, mon fils faisait partie du club et je l’accompagnais. Le club voudrait à terme qu’on se présente à des compétitions. Le but est la promotion du cyclisme féminin.” Si pour l’heure, disputer une course est encore prématuré pour les cyclistes, elles peuvent compter sur Barbara Chagrot depuis le début de l’année. La Villerière, qui a participé à des

Pour celles qui seraient tentées de prendre la roue d’Émilie, Anne Karelle, Roseline, Marylène, Marie, Claire et Barbara, il est tou jours possible de pren

courses régionales et évoluant à un haut niveau, partage son expérience. “J’ai intégré le groupe pour essayer de guider les filles, on roule ensemble, on s’en

Rouler ensemble, progresser,

se faire plaisir.

dre une licence au vélo club. Preuve de sa bonne volonté dans l’essor du cyclisme fémi nin, le prix des licences est très attractif. Fan de la première heure de V.T.T., Marylène loue les avan tages du vélo de route : “Il y a une sensation de légèreté, de fluidité, on va loin, on avance.” Ensemble, elles vont encore plus vite. n L.P.

traîne. Des filles qui roulent en groupe dans le coin, c’est plutôt rare, souligne Barbara Chagrot. Je leur montre comment coller une roue, ne pas avoir peur en descente, anticiper les virages… Ce sont des choses simples, mais importantes à savoir. Aujourd’hui, elles n’ont pas le niveau pour disputer une course. Entre autres parce qu’il n’existe pas de courses féminines dans le coin avec un niveau débutant.

Barbara Chagrot (à droite) a rejoint le groupe au début

de l’année et apporte son expérience technique.

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