EN MODE ACTION 04 - Avril 2025

EN MODE ACTION. | Printemps 2025

L’info en

Une mutualisation entre communes encore rare

Sur la question de la mutualisation des moyens, le ministère de l’Intérieur a rappelé dans un récent communiqué “qu’elle représente un levier stratégique pour optimiser les ressources et renforcer l’efficacité des forces de sécurité.” Or, seules 450 communes participent à une mise en commun des moyens sur les plus de 3 800 communes disposant d’une police municipale, selon ses chiffres.Il semble que là aussi les positions divergent, avec des sollicitations surtout faites en campagne. Les communes rurales y voient un moyen de réduire les inégalités territoriales et d’optimiser leurs ressources en couvrant des périmètres plus larges. Plusieurs dispositifs permettent sa mise en œuvre, via une police intercommunale, un syndicat de communes ou une convention pluri-communale. Si quelques exemples de coopération existent au niveau local, ils restent peu fréquents. Des policiers municipaux de Villers-le-Lac, dans le Haut Doubs, sont ainsi intervenus de manière hebdomadaire jusqu’en 2019 dans la commune voisine des Fins. Une police pluri-communale liait également jusqu’à il y a peu les communes de Seloncourt et Hérimoncourt dans le nord du département. Trois agents y effectuaient des missions en commun (deux pour Seloncourt et un pour Hérimoncourt jusqu’au départ de ce dernier).La complémentarité avec les forces de sécurité nationales reste souvent privilégiée, dans les faits. En 2023, près de 3 550 conventions de coordination entre l’État et les communes ont été signées, d’après le ministère, couvrant plus de 90 % des collectivités qui emploient des policiers municipaux.

Pas ques tion de doter la police municipale de Besançon d’armes létales, au grand dam de l’opposition.

nicipalités, et on ignore encore quel appui envisage d’apporter le Gouvernement sur ce point. Pour la maire de Besançon, “la police municipale doit rester une po lice de proximité, et ne doit pas avoir d’autre vocation.” Et de rappeler qu’on ne peut pas continuer “à cloisonner, ainsi, tout ce qui fait société.” “Nous avons besoin de tout un écosystème : de gendarmes, d’officiers de police judi ciaire, de policiers municipaux, de travailleurs sociaux, de médiateurs… et derrière tout cela, il faut que les moyens soient alloués” insiste la maire de Besançon. n

Zoom DANS LA CITÉ DES PRINCES

Montbéliard fait le choix de la sécurité renforcée C entre de supervision urbain, pro gramme d’installation de vidéosur veillance, brigade motocycliste…

au départ du dernier motard de la brigade motorisée de la police nationale sur le sec teur. “D’ici la fin 2025, nous recruterons aussi une femme maître-chien” , précise Philippe Duvernoy. Ce déploiement de moyens veut permettre d’assurer la tranquillité publique et limiter les délits. La municipalité fait aussi partie de celles qui ont choisi de doter leurs agents d’armes létales. En plus des revolvers, les équipages ont reçu dernièrement des lanceurs de balles de défense. “Depuis fin 2023, ils n’ont eu à les utiliser que trois fois seulement”, tempère l’adjoint, qui y voit surtout une dissuasion. “C’est comme un extincteur, ça ne sert pas forcément et on espère qu’il ne servira pas, sauf que le jour où on en a besoin, on est content de l’avoir.” Dans la continuité de cette politique qui met l’accent sur la sécurité, un parc d’une centaine de caméras de vidéosurveillance équipe Montbéliard. Un chiffre important rapporté au nombre d’habitants, mais qui se justifie selon l’adjoint “par le caractère étendu de la ville et les quartiers périphé riques.” Un programme annuel d’installation de cinq nouvelles caméras est, par ailleurs,

appliqué. Le tout est couplé au centre de supervision urbain, qui assurait jusqu’alors une surveillance ponctuelle (les mercredis, week-ends et veilles de grands événements) mais qui sera prochainement activé tout au long de la semaine, “avec du personnel derrière les écrans.” “Les images peuvent faire l’objet de réquisitions du parquet. Elles ont déjà permis de résoudre par mal d’affaires. C’est à mon sens indispensable”, indique Philippe Duvernoy. Cette présence plus soutenue d’agents de police municipale et d’outils est définitivement assumée, ici, quitte à se faire épingler par la chambre de la Cour des comptes pour les dépenses trop importantes consacrées à la sécurité. “C’est un choix politique”, conclut l’adjoint. De plus en plus de maires choi siraient de se doter ou de renforcer leur police municipale comme Montbéliard. En 25 ans, leurs effectifs auraient ainsi doublé atteignant aujourd’hui plus de 28 000 agents répartis dans 4 500 communes, selon les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur. 80 % d’entre eux sont armés et 58 % pos sèdent des armes à feu. n

La municipalité de Montbéliard n’hésite pas à renforcer les moyens de sa police municipale. L’idée d’accroître les compétences et l’action des polices municipales ne choque pas dans la cité des Princes et est même plutôt bien accueillie, “si tant est que l’on reste dans le strict respect de l’autorité municipale” , comme le souligne Philippe Duvernoy, adjoint au maire chargé de la sécurité. Cette commune du nord du dé partement, de 25 500 âmes, s’inscrit déjà elle-même dans cette démarche depuis un moment. “Quand nous avons repris la municipalité en 2014, il y avait 6 policiers municipaux, aujourd’hui, on en compte 15. Cela dénote une volonté forte de rétablir la sécurité pour les habitants” , estime l’adjoint. La ville, sous l’autorité de son édile Ma rie-Noëlle Biguinet, n’a pas hésité à accroître ses effectifs et a même équipé sa police municipale de quatre motos, pour contrer notamment les délits de fuite et répondre

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