EN MODE ACTION 04 - Avril 2025

Printemps 2025 | EN MODE ACTION.

Région OBJECTIF 100 % DES ÉTABLISSEMENTS

ALIMENTATION

“Pas les mêmes yaourts à Pergaud-Besançon qu’à Eiffel-Dijon.” ➜

Approvisionnements en circuits courts pour les lycées de la région L’expérimentation lancée par la Région pour relocaliser ses achats de denrées alimentaires dans ses cantines s’avère payante. Elle sera généralisée à tous les lycées.

Par Jean-François Hauser

L a présidente de Région Marie-Guite Dufay l’a affirmé lors du dernier salon de l’Agriculture à Paris : l’intégralité des cantines des 128 lycées de la région seront, d’ici la fin du mandat en 2028, alimentées par au moins “75 % d’alimentation bio ou/et locale”, dépassant, et de loin, les règles fixées par la loi Égalim (voir plus bas). Avant d’étendre cette mesure, elle a été testée dans 21 pre miers lycées de la région, dont 11 lycées bisontins. Le résultat semble prometteur, malgré les difficultés logistiques de mise en œuvre. Pour cela, la Région a créé une centrale d’achat spécifique à laquelle peuvent désormais faire appel les gestionnaires des cantines lycéennes engagés dans cette expérimentation. “Dans cette phase préparatoire, nous avons également passé beaucoup de temps à accompagner les

producteurs de la région à s’adapter aux procédures de marchés publics qui sont assez lourdes. Mais tout ce travail qui a duré plus d’un an et demi a porté ses fruits et nous avons atteint nos objectifs dans les établissements où l’expérience a été menée. Sur ces lycées, l’offre de produits en circuits courts a sensiblement augmenté, là où dans les autres lycées, cette proportion a légèrement baissé” se félicite Willy Bourgeois, le vice-président de la Région en charge des lycées. Plusieurs dizaines de produc teurs se sont associés à la démarche, aidés en cela par les chambres d’agricultures. Pour le marché des produits laitiers fermiers, locaux, bio ou conventionnels qui représente le deuxième poste de dépenses d’achats de denrées dans les cantines, le double objectif de ce marché a été, d’une part, de proposer aux lycées une offre large de produits indus triels de qualité, en veillant à y intégrer les nombreuses spécialités bourguignonnes et franc-comtoises. D’autre part, ce marché a ouvert la possibilité de travailler avec les petits producteurs locaux, en créant des lots adaptés à leurs capacités. “Car certains fournisseurs ne sont pas en capacité de fournir l’intégra lité des lycées. La réflexion a

été adaptée aux territoires : il ne s’agit pas de mettre du comté à toutes les tables des lycées bourguignons ou de l’époisses aux tables des lycéens francs-comtois, et le lycée Eiffel de Dijon n’aura pas forcément les mêmes yaourts que le lycée Pergaud de Besançon” illustre Willy Bourgeois. Même si elle a demandé “un énorme engagement des agents de la Région et des lycées” reconnaît M. Bour geois, l’expérimentation a permis d’atteindre les 73 % des denrées alimentaires utiles au fonctionnement des cantines disponibles via cette centrale d’achat créée ad hoc. Forte de cette expérience, la Région a donc décidé de confirmer l’extension du dispositif à l’ensemble des 128 (121 disposant d’un res taurant pour être précis) de la grande région. Après les lycées bisontins, ceux du Haut Doubs seront donc également concernés. “Par vagues, tous les six mois, on intégrera une vingtaine de lycées nouveaux dans la démarche. D’ici 2027, ils devraient donc tous être concernés. Et comme on le fait par zones géographiques, ça nous permet à chaque fois de cibler des producteurs de proximité” annonce Willy Bourgeois. n

L’info en

Ce que prône la loi Égalim

L’objectif fixé par la fameuse loi Égalim est moins ambitieux que le cap donné par la Région B.F.C. La loi prône en effet 50 % de produits durables et de qualité, dont 20 % de bio. Depuis le 1er janvier 2024, ces objectifs de la loi Égalim s’appliquent à tous les restaurants collectifs, y compris privés. La loi nationale est donc un peu plus floue aussi en faisant référence à des achats de produits “durables et de qualité” , alors que le projet de la Région cible aussi, elle, des achats de “proximité.”

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