EN MODE ACTION 04 - Avril 2025
Printemps 2025 | EN MODE ACTION.
“Il y a beaucoup d’attentes autour de cette loi” Mandats
LE DOSSIER Suite ➜
En Mode Action : Le texte, autour duquel s’articule une trentaine de mesures, a déjà beaucoup évolué. Sur quels points serez-vous attentif ? Patrick Genre : Il y a beaucoup d’attentes autour de cette loi, pour lever les freins à l’engagement. Le climat d’exercice s’est dégradé ces dernières années. L’un des points les plus importants concernera donc la protection juridique apportée. La fonction de maire doit être protégée, mais il n’est pas question non plus, bien sûr, qu’il soit en dehors de la loi. Ce qui n’est pas possible, c’est que l’on attaque une personne pour sa fonction. Le maire est en première ligne. En marge des agressions et des incivilités, on doit notamment avoir les moyens d’éviter les campagnes de dénigrement de plus en plus fortes sur les réseaux sociaux. EMA : Rehausser les indemnités fait-il partie des bonnes stratégies pour résoudre la crise des vocations ? P.G. : Par rapport au nombre d’heures de présence, à l’investissement et aux responsabilités, on voit bien qu’elles ne sont pas à la hauteur de l’engage ment. Les conseillers municipaux sont aussi très peu rémunérés à l’heure actuelle. Ce serait bien sûr bienvenu. Reste à savoir si la question de ces indemnités ne viendra pas aussi grever le budget des communes. Tout dépendra des barèmes et niveaux d’obligation. EMA : Quels autres leviers sont travaillés ? P.G. : Il s’agit également d’appuyer la reconversion et la prise de fonction. L’idée est d’avoir un socle commun de connaissances, pour ne pas arriver Revalorisation des indemnités, protection fonctionnelle automatique, formation… L’examen du texte portant sur le statut de l’élu local est scruté de près par les maires. Il devait être discuté en mai à l’Assemblée Nationale, puis faire l’objet d’une deuxième lecture au Sénat. Trois questions à Patrick Genre, président de l’Association des maires du Doubs. Propos recueillis par Sarah George
“Le climat d’exercice
s’est dégradé ces dernières années.”
démuni face aux responsabilités de tout ordre et vis-à-vis desquelles on peut être étranger au dé but. Il faut aussi accompagner le retour à l’emploi des actifs, car jusqu’ici on a surtout des retraités et des fonctionnaires parmi les élus. Très peu d’employés ou de chefs d’entreprise. Si on veut élargir la base et qu’il n’y ait pas que certaines catégories de personnes représentées, il y a un travail à faire sur la sortie de mandat. n Patrick Genre est le président des maires du Doubs jusqu’aux prochaines échéances de mars 2026 (photo Laurent Saillard).
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