EN MODE ACTION 03 - Avril 2024
EN MODE ACTION. | Avril 2024
Le vice-président de la FRTP est aussi le patron du groupe Bonnefoy basé à Saône, fort de près de 300 salariés.
routes, mais aussi des réseaux d’eau et d’assainissement est un énorme chantier à entreprendre et d’une manière générale, le niveau d’entretien de ce patrimoine commence à être plus que tendu. On n’a pas le niveau d’investissement à la hauteur du renouvellement qui serait nécessaire pour garantir la pérennité de notre patrimoine public. Sur ce point, je pense qu’il est urgent pour les collectivités de réagir, même si on sait que leurs marges de manœuvre sont plus limitées aujourd’hui. Pourtant, à terme, ces travaux auraient un vrai intérêt pour les deniers publics. FB : En France, tout prend beaucoup plus de temps aujourd’hui qu’il y a ne serait-ce qu’une dizaine d’années, avec les délais d’instruction, les diverses périodes administratives. On attend donc avec impatience que ces chantiers démarrent et surtout de connaître enfin le contenu du nouveau contrat de plan État Région, plusieurs fois repoussé, et qui gravera dans le marbre certains investissements. EMA : Quel est le moral des entrepreneurs des TP dans ce contexte ? FB : En général, les entreprises de travaux publics sont très résilientes. Elles ont opéré une diversification de leurs activités qui leur permet de rebondir. Mais il ne faudrait pas que les périodes compliquées se succèdent trop vite. Quoi qu’il arrive, nous continuons à former nos jeunes, notre école de TP compte plus de 500 gamins qui affichent un beau taux de réussite. On fait en sorte de ne pas baisser les bras sur la formation pour ne pas accentuer la pénurie de main-d’œuvre qui touche nos métiers. EMA : La santé financière des entreprises des TP est-elle satisfaisante en ces périodes d’incertitude ? FB : C’est le point principal sur lequel nous nous battons en ce EMA : Vous ne désespérez pas de voir traîner des dossiers comme la RN 57, à Besançon comme du côté de Pontarlier ?
moment, au niveau régional mais aussi national, et qui pourrait fragiliser un certain nombre d’entreprises : la problématique des délais de paiement, notamment de la part des acteurs publics. C’est un problème qui s’aggrave dangereusement et de manière intolérable. EMA : Comment se traduisent ces difficultés ? FB : Les délais légaux de paiement sont en général de 45 jours pour les entreprises soumises à la LME. Ils s’étalent sur au moins 70 jours dans la réalité et ça devient très compliqué pour beaucoup d’entreprises. Et ce n’est pas un problème de mandatement. Le principal problème, ce sont les délais cachés, c’est-à-dire la période entre le moment où l’entreprise demande à signer le constat de travaux et le moment où le maître d’ouvrage, les collectivités en l’occurrence, reçoit la validation du maître d’œuvre pour payer. Ces délais sont désormais bien souvent à deux, trois, voire quatre mois. Les ordres de paiement restent parfois bloqués dans le système Chorus, ou il arrive que les maîtres d’œuvre ne sachent pas manier cet outil. Résultat : ce sont les entreprises qui subissent ces retards de paiement et c’est inadmissible. EMA : Que faudrait-il pour résoudre ce problème ? FB : À partir du moment où les délais légaux de paiement sont dépassés, des pénalités de retard devraient tomber. Cela résoudrait sans doute rapidement le problème. Nos entreprises n’ont pas à subir les relations entre les maîtres d’ouvrage et leurs maîtres d’œuvre. Je ne fais pas l’amalgame entre toutes les collectivités. GBM, le Département par exemple paient très bien. Mais c’est loin d’être le cas de toutes les collectivités et autres syndicats publics. Pour certaines entreprises de notre branche, c’est une question de survie ! Ce problème s’est accentué depuis le Covid. Les intérêts moratoires devraient être appliqués obligatoirement. Avec la FNTR, nous travaillons à ce que ce dossier avance. Ce problème est une maladie nationale. Q
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